Libération - 03.08.2019

(Axel Boer) #1

Libération Samedi3 e t Dimanche4 Août 2019 http://www.liberation.fr f acebook.com/liberation f t @libe u III


views dont la candeur peut parfois
surprendre.«Toutes les erreurs de
ma vie, je les ai faites en public, ce
qui n’est pas le cas de la plupart des
gens», ira-t-elle. Presque sans led
faire exprès, elle semble même atti-
rer le scandale. En 2000, Jane An-
drews, son ancienne habilleuse,
poignarde à mort son fiancé et s’en-
fuit. Sarah sera sollicitée pour es-
sayer de la raisonner et lui con-
seiller de se rendre à la police (elle
sera ensuite arrêtée et condamnée
à la prison à vie).
La famille royale a été violemment
secouée, et critiquée, au moment de
la mort tragique de la princesse
Diana, le 31 août 1997. Soudain, le
public ne voit plus seulement en
Sarah une erreur de casting vul-
gaire, il perçoit aussi la difficulté
qu’une telle exposition publique en-
traîne. La couverture médiatique se
fait moins violente. Notamment
lorsqu’en 1998, sa mère, Susan Bar-
rantes, meurt décapitée dans un ac-
cident de voiture en Argentine. Les
relations familiales ont toujours été
compliquées. Susan Barrantes a
quitté le père de Sarah pour son en-
traîneur de polo argentin, qu’elle a
suivi en Amérique du Sud. Ses deux
filles –Sarah avait 13 ans et sa sœur
Jane deux ans de plus– resteront en
pension en Angleterre, où vit leur
père. Ronald Ferguson se remariera
et aura deux autres enfants. L’opi-
nion publique se réchauffe. Finale-
ment, peu apprêtée, les cheveux en
pétard et le visage presque nu,
comme elle apparaît dans certains
reportages, Sarah Ferguson ressem-
ble un peu à tout le monde, elle n’a
pas cette aura sophistiquée que pra-
tiquait à la perfection Diana et que
reproduisent aujourd’hui Kate Mid-
dleton ou Meghan Markle.
D’ailleurs, en parlant de ces deux
jeunes princesses, épouses respecti-
ves de William et Harry, Sarah con-
fie qu’elles«font tout bien, alors que
moi, j’ai tout fait mal».
En 2010, patatras, elle heurte un
mur de béton. Elle est filmée, en ca-
méra cachée, en train de proposer à
unpseudo-hommed’affairesindien
(qui se révélera être un pseudo-jour-
naliste, emprisonné trois ans plus
tard pour avoir fabriqué des preu-
ves), un accès exclusif au prince An-
drew, représentant spécial pour le
commerce du Royaume-Uni, en
échange de 500 000 livres
(aujourd’huienviron550000euros).
Tabloïds, scandale mondial, le cer-
cle infernal recommence. Elle s’ex-
cuse platement, explique avoir agi
en raison de sa situation financière
dramatique, mais le mal est fait.
Toute l’entreprise de réhabilitation
engagée depuis quinze ans s’effon-
dre. Une fois de plus, elle est au ban
de la famille royale. Ce qui explique
peut-être pourquoi, un an plus tard,
leprinceWilliamet Suite page IV Août 1988: Elizabeth II à Balmoral avec le prince Andrew et Sarah, duchesse d’York.MIRRORPIX. PHOTO12

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