12 I Beaux Arts
L’ESSENTIELL’ESSENTIEL FRANCEFRANCE Par Françoise-Aline Blain
Les métiers d’art à l’honneur
Enlumineur, fileur de verre, campaniste,
modiste, guillocheur ou encore miroitier-
argenteur... Du 1er au 7 avril, les 281 métiers
d’art sont à l’honneur, à l’occasion
des Journées européennes consacrées
à ces professions. Au programme :
plus de 8 500 événements répartis
dans toute la France et dans une quinzaine
de pays européens, et prolongés par
une exposition à la galerie des Gobelins
du Mobilier national, du 29 mars au 21 avril.
http://www.journeesdesmetiersdart.frDisparition de Pierre Encrevé
Il a grandement contribué au rayonnement
de l’œuvre de Pierre Soulages, dont il a
établi le catalogue raisonné. Le linguiste
et historien de l’art Pierre Encrevé
est décédé le 13 février à l’âge de
79 ans. Il travaillait à la rétrospective
du peintre au Louvre pour la fin
de l’année. Conseiller culturel de Michel
Rocard de 1988 à 1991 à Matignon,
puis de Catherine Trautmann au ministère
de la Culture de 1994 à 1999, il a milité pour
l’enseignement de l’histoire de l’art. Il a été ainsi l’un des
principaux artisans de la création de l’Institut national
de l’histoire de l’art (Inha). Il avait également participé
à la réalisation du musée Soulages, à Rodez.
Dans l’atelier du maître verrier
Luc-Benoît Brouard, à Ronchin (Nord).n Sans véritable surprise, la culture n’était pas
au programme du Grand Débat national lancé
par le gouvernement en réponse à la crise des Gilets
jaunes. Qu’à cela ne tienne! Beaux Arts Magazine
et la Fondation du patrimoine en ont pris l’initiative
en créant une plateforme dédiée, clôturée le 18 mars,
et destinée à recueillir doléances et propositions
concrètes sur trois grands thèmes (la culture pour tous,
l’éducation artistique et culturelle, le patrimoine),
attirant au total plus de 6 000 participants et quelque
17 000 votes. Et comme l’idée était de débattre, une
vingtaine de rencontres publiques ont été organisées,
à Paris (à l’École nationale supérieure des beaux-arts
et au Centquatre) et dans toute la France (Roubaix,
Saint-Yon dans l’Essonne...). Ces moments d’échanges,
ouverts à d’autres thématiques plus sectorielles
(notamment sur le statut et la rémunération
des artistes), ont attiré un public curieux et avisé,
pas uniquement constitué de professionnels du
secteur, mais où les jeunes ont souvent brillé par
leur absence. De cette catharsis culturelle ont émergédes remarques et propositions tous azimuts,
qui feront l’objet d’une synthèse remise le 15 avril
au président de la République et à son ministre
de la Culture, Franck Riester. Ce dernier, présent
lors du débat de l’École des beaux-arts, s’est engagé
à y répondre de manière concrète. Dont acte!
Car, au-delà des mesures qui pourraient être mises
en œuvre plus ou moins rapidement (affecter
le produit de la taxe de séjour, en particulier à Paris,
à la restauration du patrimoine ; valoriser le statut
de médiateur culturel ; allouer plus d’un milliard
d’euros pour les arts à l’école ; limiter la construction
des éoliennes pour préserver les paysages...),
ces grandes assises ont avant tout révélé l’existence
d’une méconnaissance et / ou d’une énorme
frustration par rapport aux politiques culturelles
existantes. Celles-ci manqueraient-elles cruellement
d’efficience? C’est désormais une évidence. Au pays
de l’exception culturelle, il est désormais urgent de
rétablir ce contrat de confiance avec les citoyens. S. F.
https://granddebatculture.frLa culture s’invite au cœur du Grand Débat
Beaux Arts Magazine
et la Fondation
du patrimoine ont
lancé une plateforme
dédiée et organisé
une série de débats.
Ici, le 5 mars,
aux Beaux-Arts
de Paris, en présence
de Franck Riester
[au centre], ministre
de la Culture.