Beaux Arts - 04.2019

(Grace) #1

126 I Beaux Arts


GALERIES l EXPOSITIONS


Paris / Galerie Mathivet
Le designer Franck Evennou a deux matériaux
de prédilection, le bronze et le bois, et ce,
depuis 1978. Il façonne aussi bien des
luminaires, du mobilier que des sculptures
en bois (exposées pour la première fois),
avec pour point commun, une inspiration
poétique de la nature et une filiation avec
des créateurs comme Jean Royère.
«Franck Evennou – Bronze / Bois»
du 5 avril au 11 mai • 6, rue Bonaparte • 75006
01 43 54 19 00 • http://galeriemathivet.com

Paris / Galerie W
Olivier Dassault aurait pu être peintre, tant
ses clichés nous plongent dans des étendues
abstraites. Démonstration en 20 images
et une installation totémique. «Fidèle
à la photographie argentique, j’ai toujours
improvisé des surimpressions, avec de
multiples expositions. Je compose des
harmonies graphiques instantanées, essayant
de défier les apparences.» De quoi nourrir
nos «RéFlexions»...
«Olivier Dassault – RéFlexions»
jusqu’au 30 avril • 5, rue du Grenier Saint-Lazare
75003 • 01 42 54 80 24 • http://www.galeriew.com

Toucy / Galerie de l’Ancienne Poste
Dans les sculptures récentes de Tessa Eastman,
il y a toujours une dualité entre une matrice
(évoquant un rocher ou un corail) et un
organisme parasite en argile vernissée.
«Je cherche à ce que mes formes soient belles
de façon étrange, afin de faciliter l’appréciation
des absurdités de la vie, où les choses n’ont
pas toujours de sens.» Il s’agit de la première
exposition en France de cette jeune artiste
londonienne, née en 1984.
«Tessa Eastman – Œuvres récentes»
du 1 3 avril au 16 mai • place de l’Hôtel de Ville
89130 • 03 86 74 33 00
http://www.galerie-ancienne-poste.com

Toulon / Galerie du Canon
Les quatre artistes réunis dans cette exposition
n’ont rien en commun plastiquement. Gilles
Boudot détourne des objets du quotidien
pour créer une autre réalité, des paysages
inventés qu’il photographie ; Goulven plie
des plaques d’acier transformées en autant
de sculptures minimales ; Jean-Noël László
travaille la lettre et le signe, quand Jérémy
Liron peint des paysages silencieux. Ce qui
les réunit, c’est d’être des Mocos, terme
emprunté au monde marin pour désigner
un Provençal, ou plus particulièrement
un Toulonnais.
«Les Mocos – Du chaos naît l’ordre»
jusqu’au 4 mai • 10, rue Pierre Sémard • 83000
04 94 24 82 06 • http://galerieducanon.com

Par Stéphanie Pioda

EN BREF

Galerie Rabouan-Moussion


L’odyssée d’Hervé Télémaque


Hervé Télémaque est peut-être le dernier des surréalistes. Né en 1937, le peintre haïtien
reste en tout cas inventif comme jamais, usant de la ligne claire comme du marc
de café, de la sculpture autant que du collage. Depuis les années 2000, il opère un
retour aux sources africaines. Le verra-t-on à l’œuvre pour cette nouvelle exposition
chez Rabouan-Moussion? En son cœur, un immense tableau de dix mètres de long.
«Un tableau sur la mort, confie-t-il à Hugo Vitrani, commissaire de cet accrochage
(et collaborateur de Beaux Arts Magazine). Son titre, Al l’en Guinée («Aller en Guinée»),
«c’est mourir, mais c’est aussi le paradis en créole haïtien». À 81 ans, il sait pourtant
toujours faire preuve de légèreté. «La peinture devrait pouvoir aussi faire éclater de rire
parfois. Elle est trop contaminée par le sérieux, regrette-t-il. Il faudrait apprendre
à se servir de la légèreté du cerveau, qui passe d’une chose à l’autre : la peinture est
apte à faire ce même mouvement». Mouvement que l’on devrait voir à l’œuvre ici. E. L.
«Hervé Télémaque – L’inachevée “conception”»
jusqu’au 9 mai • 11, rue Pastourelle • 75003 Paris • 01 48 87 75 91
http://www.rabouanmoussion.com


Trump Tie avec tache,
2019

Galerie Jocelyn Wolff


Diego Bianchi, un hymne à la folie


Pantins grotesques ou nanas ravagées? Les sculptures molles de Diego Bianchi
mettent le corps dans tous ses états. Rose poupon, démembrées, pressurées,
elles dévoilent toute leur puissance quand elles deviennent l’objet de performances.
Il s’agit simplement de glisser sa bouche sur l’un
des multiples embouts qui les transpercent
et de souffler : les voilà cornemuse, corps ouvert
à tous les vents. Découvert lors de l’exposition
«My Buenos Aires» de la Maison Rouge, l’artiste
argentin se renouvelle à chaque étape avec
une douce folie. Pour cette exposition parisienne,
il s’est aussi emparé de pièces de mobilier, qu’il
a déstructurées pour créer des zones d’inconfort.
Quant à ce matelas abandonné devant le palier
de la galerie? Il fait également partie de l’exposition,
invitant dès l’entrée à se laisser légèrement
déséquilibrer. E. L.
«Diego Bianchi – Soft Realism»
jusqu’au 20 avril • 78, rue Julien Lacroix • 75020
Paris • 01 42 03 05 65 • http://www.galeriewolff.com


Blacking Me, 2019

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