POLITIQUE CULTURELLE l LES ACTEURS
134 I Beaux Arts
Anne-Solène Rolland
La directrice de la recherche
et des collections du musée
du Louvre prend la tête du service
des Musées de France, à la suite
du départ de Marie-Christine Labourdette,
partie pour la Cité de l’architecture
et du patrimoine en février 2018.Philipe Vergne
Le Français, qui n’avait pas
été reconduit à la tête du MoCA
de Los Angeles en raison de
nombreux désaccords avec le conseil
d’administration, rejoint le musée
d’art contemporain Serralves de Porto
(Portugal). Il succède à João Ribas,
qui avait démissionné après une
controverse autour d’une exposition
de Robert Mapplethorpe.Guillaume Kientz
Conservateur au département
des peintures du musée du
Louvre et spécialiste de la peinture
espagnole et latino-américaine, il vient
d’être nommé à la tête de la collection
d’art européen du Kimbell Art Museum
de Fort Worth, au Texas.Axel Rüger
Le directeur du musée Van Gogh
d’Amsterdam a été nommé
directeur général de la Royal
Academy of Arts de Londres, qui a célébré
son 250e anniversaire en 2018. Il succède
à Charles Saumarez Smith, parti rejoindre
la galerie Blain/Southern.Stéphane Breitwieser
Il était sorti de prison en 2015.
Le «pilleur de musées» a été
de nouveau arrêté. Déjà condamné
pour des vols d’œuvres d’art en Europe,
il est soupçonné d’avoir dérobé de
nombreux objets anciens dans des musées
de la région Grand Est.Up
Down
Elle fait l’actu...
Romane Sarfati
Une audacieuse dans
une maison de porcelaine
Alors que s’achève son premier
mandat, la directrice de la Cité
de la céramique fourmille de projets
et rêve de continuer l’aventure. Photo Maurine Tric pour Beaux Arts Magazine.C
omment convaincre, au
XXIe siècle, de la nécessité de
continuer à investir dans une
manufacture nationale ancestrale aux
savoir-faire d’exception? C’est à cette
question que Romane Sarfati, directrice
générale de la Cité de la céramique
(qui comprend la manufacture
nationale de porcelaine mais aussi
les musées de Sèvres et de Limoges),
répond avec sagacité depuis sa
nomination en 2014. Avec une stratégie
limpide : impulser une forte dynamique
créative et artistique à la production
(pourtant très limitée), «sans déroger
à sa qualité», conforter le déploiement
de la marque Sèvres (quitte à envisager
de nouvelles licences pour des produits
papetiers ou du mobilier...) et renforcer
l’attractivité des musées grâce à une
programmation culturelle audacieuse.
«Avec Sèvres, nous parlons aussi
d’exception culturelle, s’exclame-t-elle.
Celle d’une
manufacture où est
assurée depuis trois
cents ans la
transmission de
métiers d’art très
rares.» D’où la grande
amertume des
120 artisans lorsque,
l’été dernier, la
commande par l’Élysée
d’un service de
1 500 assiettes a défrayé
la chronique après
les chiffres fallacieux
publiés par le Canard
enchaîné quant à son
coût (500 000 € au lieu
de 50 000 €). «Pour
nous, c’était une fierté,
car cela fait partie des
missions de notre
institution que de
répondre à ce typeMary Boone
La galeriste new-yorkaise avait
plaidé coupable dans une affaire
de fraude fiscale estimée à plus
de 3 M$ (plus de 2,6 M€), prétextant
des problèmes mentaux et de drogue.
Elle a été condamnée à deux ans et demi
de prison. Elle a par ailleurs annoncé
la fermeture de ses deux galeries.de commande», déplore-t-elle.
Conçu par Evariste Richer, choisi parmi
30 artistes par le Président Macron,
ce service intitulé Bleu Élysée
commence à être livré.Ces métiers d’art que
«le monde entier nous envie»
Romane Sarfati reconnaît toutefois
l’existence d’un contexte «compliqué»,
qui s’est manifesté récemment par
un rapport à charge de la Cour des
comptes contre une autre institution
culturelle patrimoniale, le Mobilier
national et la Manufacture des
Gobelins... «Il faut se saisir de cette
occasion pour redonner du sens
à nos manufactures, plaide-t-elle,
pour réaffirmer l’importance de nos
métiers d’art que le monde entier
nous envie.» À Sèvres, les projets sont
encore nombreux pour celle qui aura
toujours navigué entre secteurs
public et privé, diplômée à la fois de
Sciences Po, d’une école de commerce
et d’histoire de l’art, et qui saura, fin
mai, si elle peut poursuivre son action
pour trois années supplémentaires.
Avec, dès septembre, l’ouverture
de l’École de Sèvres et d’un bureau
d’études dédié à l’innovation au sein
des ateliers historiques. Mais le plus
gros morceau serait la rénovation
du musée national de la Céramique,
aujourd’hui figé dans un parcours
historique très hermétique.
«Une opportunité est à saisir avec
le Grand Paris et les travaux de
requalification du pont de Sèvres
et de l’île Seguin», soutient Romane
Sarfati. Qui imagine déjà un musée
privilégiant les sens et la magie des arts
du feu et dans lequel les métiers
de la manufacture trouveraient enfin
une vraie place. À Sèvres, la porcelaine
n’a pas fini d’être dépoussiérée...
Sophie Flouquet1992
Directrice de la galerie Templon.
1995
Responsable du studio
de production de jeux vidéo
chez Cryo Interactive.
2005
Responsable du pôle Internet
et audiovisuel du musée
du quai Branly.
2006
Directrice de cabinet de
l’adjointe au maire de Paris puis
directrice de la culture
au conseil général de l’Essonne.
2010
Création d’un concept store
spécialisé dans le design
asiatique.
2012
Conseillère en charge des arts
plastiques, de l’architecture,
de la mode et du design
au cabinet de la ministre de
la Culture Aurélie Filippetti.
2014
Directrice générale de la Cité de
la céramique, Sèvres & Limoges.