Beaux Arts - 05.2019

(Steven Felgate) #1

126 I Beaux Arts


MUSÉES l EXPOSITION À L’ÉTRANGER


Work No. 013, non daté


Work No. 020, non daté


u LONDRES • SERPENTINE GALLERIES
JUSQU’AU 19 MAI
Emma Kunz, abstraite,
télépathe, divinatoire...
Elle avait prédit que ses dessins intéresseraient les
générations futures. Mais jusqu’à sa mort, en 1963,
et même des décennies plus tard, Emma Kunz a
largement échappé aux radars. Guérisseuse et
grande connaisseuse de la nature, dont elle explorait
les richesses thérapeutiques, la Suissesse s’est
découvert un don pour la télépathie et la prophétie
dès le plus jeune âge. Mais c’est à presque 50 ans,
à partir de 1938, qu’elle commence à dessiner,
assistée de son pendule. Un instrument divinatoire
auquel elle posait une question et dont elle
enregistrait la «réponse» sous forme de diagrammes
et dessins géométriques. Des schémas qui l’aidèrent
dès lors à poser des diagnostics pour ses patients.
Pyramides ascensionnelles, kaléidoscopes radieux,
digressions de cercles... Jamais ses cosmiques
esquisses n’ont été exposées avant 1973. Des
cristaux d’énergie, sortis de l’ombre par le maestro
des curateurs, Harald Szeemann. Au centre
de l’hommage que lui offre la Serpentine, lancé
par l’artiste Christodoulos Panayiotou, la pierre
magique qu’Emma Kunz avait découverte en 1942
et qu’elle nommait Aion. Ce qui signifiait, pour
elle, «sans limite». Après la réhabilitation récente
de la pionnière, Hilma Af Klint, qui rivalisa avec
Kandinsky et consorts mais fut longtemps oubliée
de l’histoire de l’art (avant de faire sensation,
en ce printemps, au Guggenheim de New York),
Emma Kunz est enfin considérée elle aussi comme
une grande abstraite. Magicienne de la Terre... E. L.
«Emma Kunz: Visionary Drawings»
Kensington Gardens • +44 20 7402 6075
http://www.serpentinegalleries.org

Emma Kunz à sa table de travail, en 1958.
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