Beaux Arts - 05.2019

(Steven Felgate) #1

130 I Beaux Arts


GALERIES l GALERIE DU MOIS


Paris / A2Z Art Gallery
Le titre de l’exposition reprend un aphorisme
de Pythagore, gravé à l’entrée de l’École
que Platon a fondée à Athènes. Outre un lien
avec ses origines grecques, cette évocation
du géomètre traduit l’identité artistique de
Nicolas Panayotou. Celui-ci élabore un langage
géométrique abstrait, se plaçant au service
de la couleur pour la faire vibrer dans l’espace.
«Nicolas Panayotou – Nul n’entre
ici s’il n’est géomètre»
jusqu’au 11 mai • 24, rue de l’Échaudé • 75006
01 56 24 88 88 • http://www.a2z-art.com

Paris / Atelier d’art Lepic
Lorsque l’on pose un regard rétrospectif sur
l’œuvre d’Henri Landier, une évidence émerge
au fil de ses tableaux : c’est l’importance
de l’amitié, de la générosité, de l’amour
de l’autre, quel qu’il soit – amis, écrivains,
artistes, personnalités du show-biz ou figures
de Montmartre, où il vit... Il porte à chacun une
attention bienveillante, qui se traduit par cette
explosion de couleurs dont il a fait sa signature.
Un catalogue est publié à cette occasion.
«Henri Landier, peintre humaniste»
du 10 mai au 30 juin • 1, rue Tourlaque • 75018
01 46 06 90 74 • http://www.artlepic.org

Paris / Galerie Jean Fournier
Déconstruire la peinture tout en s’inscrivant
dans la grande tradition de l’histoire de l’art.
Si cela peut apparaître comme un paradoxe
de prime abord, Pierre Buraglio réconcilie
ces opposés dans sa pratique depuis les
années 1960, avec ou sans le mouvement
Supports/Surfaces. Romain Mathieu,
commissaire de l’exposition, propose un
dialogue entre Buraglio et les artistes qu’il a
côtoyés à la galerie Jean Fournier dès les
années 1960 : Simon Hantaï, Claude Viallat,
Kimber Smith... Des «Incontri» importantes.
«Pierre Buraglio – Incontri»
jusqu’au 29 mai • 22, rue du Bac • 75007
01 42 97 44 00 • http://www.galerie-jeanfournier.com

Paris / Galerie Loft
Le coup d’envoi a été donné à Art Paris avec
un solo show retraçant le parcours de Marino
di Teana (1920-2012), artiste italo-argentin
qui considérait l’art et l’architecture comme
indissociables. Les lignes géométriques
dominent dans ses œuvres, qui deviennent
ainsi monumentales et aériennes. La galerie
prolonge l’événement avec cette exposition
et publie à l’occasion le catalogue raisonné
de l’artiste. Une rencontre est aussi organisée
le 18 mai avec son fils, Nicolas Marino.
«Francesco Marino di Teana – 1 + 1 = 3»
jusqu’au 1er juin • 3 bis et 4, rue des Beaux-Arts
75006 • 01 46 33 18 90 • http://www.galerieloft.com

Par Stéphanie Pioda

EN BREF

Galerie Xippas


Entre Bruxelles, Paris et Montevideo


«On croirait deux jeunes gens qui commencent une galerie !» Ils ont pourtant de la
bouteille, ces deux figures de l’art contemporain. Mais tant d’enthousiasme à partager
leur passion pour l’art qu’on peine à les croire septuagénaires. Désormais associés,
Renos Xippas et Albert Baronian continuent à se réinventer. «Albert, que je connais
depuis toujours, commençait à fatiguer, il voulait renoncer à sa galerie, alors je lui
ai proposé de m’occuper de toute la logistique, et qu’il devienne une sorte de directeur
artistique en grande beauté, mais sans les soucis, un retraité psychologique, raconte
l’inépuisable Renos Xippas. Il a une écurie d’artistes prodigieuse, c’était impossible
de la laisser tomber. Et puis c’est un très grand monsieur, ludique, émotionnel, vieille
école, très sensible et pas stratège, qui a formé le regard de nombreux acteurs
de l’art, de la Tate Modern à Emmanuel Perrotin.» Ainsi vient de naître, au printemps,
au cœur de Bruxelles, la galerie Baronian-Xippas, qui a rouvert en avril, joliment
retapée, dans ses espaces historiques, avec les toutes dernières œuvres de Takis
et les toiles envoûtantes de Robert Devriendt. Renos Xippas, s’arrêter? L’idée est
ridicule. Naviguant entre ses galeries de Paris, Genève et Montevideo, cet Uruguayen
volant avait-il vraiment besoin d’un nouveau point de chute? «Nous luttons comme
nous pouvons dans un monde qui veut des marques, poursuit-il. Et j’adore la Belgique,
j’ai d’excellents amis collectionneurs, drôles et très surréalistes. Sans compter
qu’il existe dans mon pays natal, l’Uruguay, une énorme communauté belge, depuis
le XIXe siècle.» Difficile de lister tous ses projets du moment. Dans ses espaces
du Marais, Xippas vient d’inaugurer «Un cabinet de curiosité» de Céleste Boursier-
Mougenot, caverne ténébreuse peuplée de spectres et larsens. En Uruguay, il multiplie
les initiatives, défenseur plus ardent que jamais des artistes latino-américains
qu’il va désormais exposer une fois par an sur ses sites européens. Sise dans un hôtel
du XIXe siècle classé par l’Unesco, sa galerie de Montevideo multiplie les projets
culturels. D’ici juin, à une encablure au sud, il pendra la crémaillère d’un magnifique
hangar minimal à Punta del Este. «Nous avions un espace que nous louions, nous
construisons aujourd’hui un lieu où seront organisés chaque semaine des concerts,
des pièces de théâtre. Montevideo est un lieu de villégiature privilégié des grands
collectionneurs, notamment argentins et brésiliens, et nous y réalisons des affaires
formidables. Il ne faut pas oublier que l’Uruguay est un port franc, ce qui facilite
bien des choses. Mais, surtout, les artistes du Sud nous racontent le monde à l’envers
et c’est aussi primordial». E. L.
«Céleste Boursier-Mougenot – Un cabinet de curiosité»
jusqu’au 25 mai • 108, rue Vieille du Temple • 75003 Paris • 01 40 27 05 55 • http://www.xippas.com
«Takis / Robert Devriendt» jusqu’au 18 mai • galerie Baronian Xippas
rue Isidore Verheyden 2 • Bruxelles • +32 2 512 92 95 • http://baronianxippas.com


Vue de «Takis – Magnetic Fields» à la nouvelle galerie belge Baronian Xippas.

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