Beaux Arts - 05.2019

(Steven Felgate) #1

144 I Beaux Arts


MARCHÉ l SALONS


Tom Wood
Great Homer Street
(série Women’s Market)
1992 (tirage de 2019),
édition de 7 exemplaires.
Galerie Sit Down, Paris.
Entre 2 500 et 10 000 €
selon le format

Karlheinz Weinberger
Standing Couple Kissing
1962 ( tirage argentique avec virage
au sélénium de 2018), édition
de 7 exemplaires, 32 x 32 cm.
Galerie Esther Woerdehoff, Paris.
2 500 €

MARCHÉ l SALONS


Photo London : tout doit disparaître


La foire dédiée à la photographie ancienne, moderne et contemporaine a fait le plein
de galeries françaises et affiche un bel optimisme, malgré le chaos engendré par le Brexit.

L


a 5e édition de Photo London ouvre ses portes
au cœur de Londres, à la Somerset House,
le 16 mai. Et qu’importe l’ambiance morose
engendrée par la sortie du pays de l’Union
européenne, les organisateurs clament qu’il s’agit
du meilleur cru de la manifestation, avec une
sélection d’une centaine de galeries internationales,
d’Anvers à Tokyo, en passant par Budapest, Berlin,
San Francisco et Le Cap. Les Français ont aussi
répondu présent à l’appel, à l’instar d’Esther
Woerdehoff, fidèle parmi les fidèles : «On rencontre
à Photo London des collectionneurs anglais qui
ne viennent pas forcément à Paris Photo. De plus,
le public y est très ouvert aux découvertes.» Pariant
sur le tropisme britannique pour le turf et le polo,
elle y expose les travaux récents sur les chevaux
d’Isabel Muñoz (série Deauville). Et met en avant
un autre de ses poulains : Karlheinz Weinberger
(1921-2006), l’enfant de la contre-culture suisse
underground, bien connu en Europe depuis qu’il
a fait l’affiche des Rencontres d’Arles en 2017 [ill.
ci-contre]. Parmi les nouveaux venus à Photo London,
Françoise Bornstein présente un solo show
de Tom Wood [ill. ci-dessus], figure phare de la
photographie sociale britannique : soit une trentaine
de tirages des rues de Liverpool, notamment
issus de la série Women’s Market qui fera l’objet
d’une exposition cet été à Arles. Pour sa première

participation, la Parisienne Sophie Scheidecker
propose un accrochage thématique autour du corps
féminin avec les travaux de Hans Bellmer, Erwin
Blumenfeld, Flor Garduño, Robert Heinecken,
Irving Penn ou encore Stephanie Pfriender Stylander.
Nathalie Obadia (Paris-Bruxelles) se lance également
dans l’aventure avec des œuvres de la série Still Life
de Valérie Belin (lauréate du prix Pictet en 2015),
des images emblématiques de Seydou Keïta prises
entre 1948 et 1959, des
pièces de la série Holy
Works (2011) d’Andres
Serrano, deux photos de
Luc Delahaye (Conversation
de 2015 et Sumud de 2017),
lauréat du prix Pictet
en 2012 pour l’ensemble
de son œuvre, et quelques
tirages vintage des
années 1950 signés
Agnès Varda.
Ou comment éviter
un Brexit culturel. A. M.

> Photo London
du 16 au 19 mai • Somerset
House • Strand • Londres
http://www.photolondon.org
Free download pdf