votre semaine radio
102 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas écouté... à tenter
Gene Lester/Getty Ima
Ge
Mon noM est Walt,
o n c l e Wa lt
Qu’on aime le génial créateur ou qu’on déteste le tyrannique entrepreneur,
Disney fascine tout le monde. Mathilde Wagman lui consacre une semaine.
posé par la direction de France
Culture, et j’ai tout de suite eu envie de
m’en saisir, de décrypter la puissance
de Disney et la fascination qu’il exerce.
Lesquelles de ses facettes
explorez-vous?
Il y a sa façon de se mettre en scène : il
a construit l’image de marque des stu-
dios autour de sa personne. Quand il
lance Le Monde merveilleux de Disney
sur ABC — en contrepartie du finance-
ment de la construction de Disney-
land —, il présente lui-même les émis-
sions. Le personnage d’Oncle Walt,
ainsi qu’il se nomme lui-même, a une
dimension très paternaliste ; il veille
sur les enfants d’Amérique. Il y avait
un grand décalage entre ce person-
nage et l’homme, qui dirigeait son en-
treprise d’une main de fer et réagit
très mal en 1941 quand ses employés
se mirent en grève pour réclamer de
meilleures conditions de travail. Bien
que dessinateur, Walt n’a pas réussi
comme artiste [c’est son collabora-
teur Ub Iwerks qui a dessiné Mickey,
ndlr], mais comme conteur et entre-
preneur. Avec des spécialistes et au-
teurs de BD, nous revenons sur le style
graphique Disney ; avec des histo-
riens et architectes, nous abordons
l’hétérotopie — terme de Michel Fou-
cault pour désigner l’implantation
d’une utopie dans un lieu réel — que
sont le parc d’attractions Disneyland
ou la cité expérimentale d’Epcot...
Quelles difficultés avez-vous
rencontrées en creusant
ce parcours hors normes?
L’énormité du sujet — nous avons dû
assumer des impasses, par exemple
sur la thématique de la princesse. Et le
côté peu sympathique du personnage :
on reproche à Disney des idées antisé-
mites, racistes, et des sympathies na-
zies. Difficile d’éprouver de l’empathie
pour lui... — Laurence Le Saux
| 5 � 110 mn.
Il a conçu un empire
du divertissement.
Walt Disney (1901-
- est pour cer-
tains un homme dé-
testable, pour d’autres un visionnaire,
à l’écoute des désirs de la société amé-
ricaine. Sur France Culture, la produc-
trice Mathilde Wagman et le réalisateur
Gilles Mardirossian lui consacrent une
Grande traversée, soit cinq épisodes au-
tour d’« Oncle Walt, Mister Disney ».
Mathilde Wagman revient sur ce per-
sonnage charismatique, dont le nom
s’est transformé en marque mondiale.
Quel rapport avez-vous
à Walt Disney?
Celui de plein de gens : née en 1983,
j’ai vu ses films quand j’étais enfant,
mais sans être particulièrement fan. Je
garde toutefois un souvenir fort de la
période dite de la renaissance du stu-
dio, avec les sorties de La Petite Sirène,
d’Aladdin ou du Roi lion. J’ai décou-
vert ensuite les classiques de l’âge d’or,
les remarquables Blanche-Neige et les
Sept Nains, Pinocchio ou Bambi — un
film sur le temps qui passe, comme
l’analyse pour nous le philosophe
Maxime Rovère. Ce thème m’a été pro-
i
Les grandes
traversées
Lun à ven 9.06
France Culture
Walt Disney avec
sa fille et son petit-fils
au Disneyland Park
d’Anaheim (Californie),
vers 1958.
Télérama 3629 31 / 07 / 19