Troublant esprit et espace-temps : le trou noir.47samedi 3
t 20.50 France 5 DocumentaireEchappées belles
Week-end sur la Côte d’Emeraude
| Présenté par Sophie Jovillard | Documentaire
d’Olivier Corre (Fr, 2014) | 90 mn. Rediffusion.
Sophie Jovillard, la casquette de marin
crânement vissée, nous guide au volant
de sa Méhari rouge entre Cancale et le cap
Fréhel, sur la côte nord de la Bretagne. Sur
un rythme tranquillement enlevé, elle
propose, avec sa jovialité coutumière, de
jolies rencontres avec des personnes habi-
tées par leurs passions, et nous mène d’unu 22.25 France 5 DocumentaireMstislav Rostropovitch
L’archet indomptable
| Documentaire de Bruno Monsaingeon (France, 2017) | 80 mn. Rediffusion.
Du violoncelliste Mstislav « Slava » Rostropovitch (1927-2007), le cinéaste-musicien
Bruno Monsaingeon propose un portrait magnifique, parce que profondément ressen-
ti. Au cours de technique instrumentale, il préfère la leçon d’humanité, laissant nos
yeux et nos oreilles (re)découvrir la dextérité de la main gauche sur la touche, la virtuo-
sité de l’archet, la richesse et la chaleur du son produit par l’instrument. Son film fait
dialoguer des archives fabuleuses et des témoins précieux (dont ses filles, Olga et Ele-
na), pour mieux nous immerger dans l’âme d’un artiste exceptionnel, embarqué dans
un contexte historique oppressant, dont il ne sut (et ne voulut) jamais faire abstraction.
On croise ainsi l’amoureux éternel de la charismatique Galina Vichnevskaïa (sopra-
no « lyrique au théâtre, dramatique à la maison », plaisantait Slava, qui adorait rire et faire
rire), le père aimant, le pédagogue bienveillant, le fervent créateur de nouvelles œuvres,
l’ami indéfectiblement fidèle, et, de ce fait, le militant de la liberté, contraint à l’exil et
déchu de sa nationalité par les autorités soviétiques... D’autres se seraient laissé submer-
ger par l’amertume. Epaulé par Galina, Rostropovitch resta jusqu’au bout un homme
solaire et généreux. — Sophie Bourdaist 22.2 0 Arte DocumentaireMystérieux Trous noirs
Anatomie d’un trou noir
| Documentaire de Rushmore DeNooyer
(1/2, USA, 2018) | 55 mn. Inédit.
La toute première image d’un trou noir a
été captée au mois d’avril 2019. Grande
émotion. Prendre une photo de l’invisible
à environ 50 millions d’années-lumière de
la Terre, il fallait le faire! Car un trou noir,
c’est « rien », ou presque : « un endroit où il
n’y a rien, sinon de la gravité ». Quelque
chose qui avale toute la matière à sa por-
tée et distord l’espace-temps. La première
partie de ce documentaire définit ces
« riens », donc, et retrace le long chemin
qui a conduit à la preuve de leur existence.
Voilà qui nécessite des images en tout
genre : beaucoup de dessins, mais aussi
des comparaisons. « Plongez dedans et
vous serez étiré comme un spaghetti », ou
« comme un dentifrice qui sort d’un tube ».
En résumé : « Mieux vaut ne pas croi-
ser leur route. » Et pour ceux qui conti-
nueraient à faire les malins, cette ques-
tion : « Est-il possible que toute la matière
soit avalée et que les trous noirs règnent
sur l’Univers? » D’autant que certains
pèsent vingt milliards de fois la masse
du Soleil. Et que d’autres n’habitent pas
si loin de chez nous, comme ce bébé
quatre millions de fois plus lourd que le
Soleil qui trône en plein milieu de notre
Voie lactée. Bref, ce film inquiète un peu,
fascine souvent. Mais nécessite une sa-
crée dose de concentration pour en sai-
sir tous les détails. — Michel Bezbakh
Suivi des Ogres du cosmos (2/2).Ais Rediffusion : 10/8 à 15.30.
A/LeemA
ge | frAnce 5 | Wgbh
internA
tionAL
La soprano Galina
Vichnevskaïa épouse
Mstislav en 1955.
Une harmonie sur un
tempo allegro qui se
jouera jusqu’à la mort
du violoncelliste,
en 2007.sujet à l’autre au fil de ce numéro particu-
lièrement réussi d’Echappées belles.
Il y est beaucoup question de bateaux,
entre le voilier La Cancalaise, qui té-
moigne du patrimoine maritime de la
commune de Cancale, les barques tradi-
tionnelles sur la Rance ou des sauveurs
d’épaves. On se passionne pour Matlao,
jeune Breton qui s’est fait « collecteur de
gallo », une langue de racine latine peu
parlée et menacée d’extinction ; on sourit
à l’évocation de ce pêcheur à pied qui
« redécouvre le monde à quatre pattes dans
une flaque d’eau ».La formule est toujours la même : des thé-
matiques plus ou moins approfondies,
des rencontres qui nous amènent à de
petits reportages, le tout donnant globale-
ment l’impression d’un agréable zapping.
On peut regretter toutefois que la se-
conde moitié de cette compilation perde
un peu de son souffle et de sa spontanéi-
té, avec deux sujets beaucoup moins
bien exploités : les étonnantes villas de
Dinard, des « machines à regarder » la
mer, et un reportage sur l’Ecole natio-
nale de la marine marchande, un brin
hors sujet. — Juliette WarlopTélérama 3629 31 / 07 / 19