80 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir
câble | satellite
t 22.45 TCM Cinéma Film
Lifeboat
| Film d’Alfred Hitchcock (USA, 1944, version restaurée) | 95 mn. NB. VO
| Avec Tallulah Bankhead, William Bendix, Walter Slezak, John Hodiak,
Henry Hull, Mary Anderson, Heather Angel, Hume Cronyn, Canada Lee.
| GeNre : HUiS CLOS eN CANOT.
Un navire américain sombre en même temps que le sous-marin
allemand qui l’a torpillé. Neuf personnes se retrouvent dans un
canot de sauvetage, parmi lesquelles un membre de l’équipage
allemand...
Hitchcock apportait ici une nouvelle pierre à la propagande
antifasciste. Il délivrait un message à l’Amérique en guerre, à tra-
vers des personnages symboliques (le nazi, le mécanicien com-
muniste, l’industriel capitaliste, la journaliste...), réunis dans un
huis clos flottant. Cette œuvre un peu lourde en éclaire d’autres,
plus célèbres. Amusez-vous à trouver comment Hitchcock s’est
débrouillé pour apparaître dans le film. — Jacques Siclier
rediffusion : 11/8 à 6.25.
y 20.50 Ciné+ Premier Film
Good Time
| Film de Benny et Josh Safdie (USA, 2017) | Scénario : J. Safdie et ronald
Bronstein | 100 mn. VM | Avec robert Pattinson (Connie Nikas), B. Safdie
(Nick Nikas), Jennifer Jason Leigh (Corey ellman), Buddy Duress (ray).
| GeNre : POLAr SOMBre eT STyLé.
Connie est un curieux héros. Jeune délinquant du quartier défa-
vorisé du Queens, à New York, il prétend agir dans l’intérêt d’au-
trui — de son grand frère déficient mental, notamment. Il est fil-
mé avec empathie, et sa jolie gueule le ferait passer pour un ange.
Mais à y regarder de plus près, il entraîne tout le monde vers la
catastrophe. La riche quinquagénaire ( Jennifer Jason Leigh) qui
l’aime semble y avoir perdu sa santé psychique. Si astucieux soit
le braquage qu’il organise contre une agence bancaire, le passage
à l’acte tourne mal. Le frère fragile, enrôlé presque malgré lui, se
retrouve en prison...
r 20.40 Ushuaïa TV Documentaire
Une jeunesse en Aveyron
| Documentaire de Philippe Meyer et Nelson
Castro (France, 2018) | 55 mn. rediffusion.
« Alors, vous êtes heureux, ici? » interroge
Philippe Meyer. L’ex-journaliste de Radio
France (La prochaine fois je vous le chan-
terai, L’esprit public) promène son micro
dans les vallées de la Truyère et du Goul,
dans le nord de l’Aveyron qu’il affec-
tionne tant. Il questionne exclusivement
des jeunes gens : des agriculteurs, un
paysagiste, une boulangère, les gérants
d’un bar, un employé du barrage local...
Les uns n’ont jamais quitté le pays, les
autres y sont revenus après avoir vécu à
Paris, d’autres viennent d’ailleurs. Tous
louent le cadre sauvage, puissamment Elara PicturEs/rhEa Films
Un irrépressible
enchaînement
de péripéties
cauchemardesques
aggravées par l’alcool
et la drogue. Dans
les yeux explosés
de Robert Pattinson :
le chaos.
apaisant. Mais resteront-ils sur ce terri-
toire enclavé qui se dépeuple faute d’ac-
tivités économiques? Face caméra, ils
sont souvent tendus, ne sachant pas trop
quoi faire de la parole qui leur est donnée.
Un agriculteur moque gentiment les nou-
veaux arrivants qui lui posent parfois de
drôles de questions — par exemple
« l’heure de la traite des cochons ». Une pro-
fesseure des écoles évoque l’accueil cha-
leureux qui lui a été réservé à son arrivée,
tandis qu’un ouvrier agricole souligne
« le premier contact un peu froid » des lo-
caux. Avouons-le, on écoute distraite-
ment, cette addition de témoignages ne
suffisant pas à produire un propos consis-
tant sur l’évolution démographique de ce
coin de France. La réalisation sommaire
n’arrange rien. — Marc Belpois
La dérive dans les bas-fonds peut évoquer le Scorsese d’After
Hours. Mais plus encore le Lumet d’Un après-midi de chien, car il
reste, là aussi, un lien fraternel au milieu du chaos. Quant à l’in-
tégration de Robert Pattinson dans ce monde interlope (où de
vrais malfrats jouent peu ou prou leur propre rôle), elle relève du
sans-faute. L’acteur entre dans le film avec les cheveux bruns et
l’assurance de la vedette encanaillée. Il en ressort blond platine
(un stratagème de gangster en cavale), le teint grisâtre, l’hébé-
tude fichée dans le regard. Dans Lenny and the Kids, meilleur film
des frères Safdie avant Good Time, un père célibataire défail lant
s’enlisait déjà, entraînant son enfant dans sa chute. Les cinéastes,
qui savent (s’)amuser et flirter avec l’absurde, restent lucides
quant au sort de leurs héros aveuglés. — Louis Guichard
rediffusions : 8/8 à 22.45, 9/8 à 13.30, 11/8 à 11.15.
Télérama 3629 31 / 07 / 19