Télérama Magazine N°3629 Du 3 Août 2019

(Joyce) #1
87

jeudi 8


y 21.05 Chérie 25 Film

Superstar


| Film de Xavier Giannoli (France, 2012) | Scénario : X. Giannoli et Marcia Romano, d’après Serge
Joncour | 130 mn | Avec Kad Merad (Martin Kazinski), Cécile de France (Fleur Arnaud),
Louis-Do de Lencquesaing (Jean-Baptiste), Cédric Ben Abdallah (Alban), Pierre Diot (Morizot).
| GenRe : L’hoMMe De LA R ue.
Martin Kazinski se réveille... célèbre. Dans le métro, on agite les portables pour le pho­
tographier, des paparazzis le traquent! C’est un film étrange, pas vraiment consensuel.
Chacun en prend pour son grade : les profiteurs de l’intelligentsia médiatique, toujours
prêts à encourager la stupidité ambiante. Mais aussi l’opinion publique : ces millions
d’anonymes qui se choisissent des modèles qu’ils renient soudain... C’est cette absur­
dité que décrit Xavier Giannoli. Kad Merad traverse le film tel un héros de Gogol, gro­
tesque et pitoyable. Si gris dans ses pulls passe­partout, si masochiste dans son incapa­
cité à se rebeller qu’il attire autant la pitié que le sadisme.
Comme toujours dans les films de Xavier Giannoli (Quand j’étais chanteur, Margue-
rite), il y a du trop un peu partout — le dénouement, par exemple. Alors qu’il réussit
les moments énigmatiques, opaques : la dissection des instincts troubles en nous et
chez les autres. La musique de ce thriller, mené sans une faute de rythme, évoque ou­
vertement les polars hitchcockiens où la logique ne sert qu’à piéger des héros effarés.

— Pierre Murat


r 21.05 TF1 Film

Si j’étais un homme


| Film d’Audrey Dana (France, 2017) | 110 mn
| Avec A. Dana, eric elmosnino, Alice Belaïdi,
Christian Clavier, Victoire Brunelle-Remy.
GenRe : Si J’étAiS un FiLM.
Après avoir essayé de raconter les femmes
d’aujourd’hui dans Sous les jupes des filles,
Audrey Dana s’interroge sur l’hypothèse
d’une vie avec un sexe d’homme... C’est
aussi vulgaire et encore moins drôle. Avec
ses dialogues bourrés de clichés sexistes,
cette comédie bâclée semble avoir été
écrite par Jean­Marie Bigard et réalisée par
Max Pécas. — Samuel Douhaire

t 21.00 CStar Film

Incognito


| Film d’eric Lavaine (France, 2009) | 105 mn
| Avec Bénabar, Franck Dubosc, Jocelyn Quivrin.
| GenRe : Chute D’un A PRioRi.
On vous en raconte une bien bonne? Une
comédie avec Franck Dubosc cul nu (pour
jouer à la Wii !) peut être bien fichue et
franchement marrante! Il incarne ici le
pote parasite et pas malin d’une nouvelle
star de la chanson (Bénabar, bon comé­
dien) qui a bâti sa gloire sur une imposture

y 21.05 France 4 Série

Sherlock


Le cercueil vide
|Série créée par Steven Moffat et Mark Gatiss,
d’après sir Arthur Conan Doyle (Sherlock : The
empty hearse, saison 3, 1/3, GB, 2014) | 90 mn.
VM. Rediffusion | Avec Benedict Cumberbatch
(Sherlock holmes), Martin Freeman (Watson),
Amanda Abbington (Mary Morstan).
On s’en doutait, Sherlock Holmes n’est
pas mort. Sa disparition en fin de saison 2,
terme que l’on croyait fatal de son combat
avec James Moriarty, n’était qu’une mise
en scène. Le détective revient donc, désin­
volte, dans la vie de son cher Watson, ra­
vagé par son absence, désormais mousta­
chu, et surtout sur le point de se marier.
Le premier mystère qu’on lui soumet est
le sien : comment a­t­il pu simuler sa chute
d’un immeuble? Le second pourrait ca­
cher une menace terroriste : un passager
du métro de Londres s’est littéralement
volatilisé entre deux stations...
Le Sherlock de la BBC, merveille
d’esprit et d’inventivité, sait se faire dé­
sirer et... se payer notre tête. Les expli­
cations de sa « mort » sont absolument
hilarantes, réponses fantasques aux
théories tout aussi délirantes créées,
pendant son absence, par ses admira­
teurs. On ne demande qu’à se faire em­
brouiller par le prodigieux détective,
qui reprend ses marques dans un joyeux
maelström d’humour, de sentiments et
d’action. L’intrigue de ce premier volet
est un peu mince, mais le plaisir de re­
trouver Holmes et Watson n’en souffre
aucunement... — Pierre Langlais

et voit débarquer un témoin gênant de son
passé. Le scénario engendre des quipro­
quos plutôt bien exploités, jusqu’au der­
nier petit retournement de situation,
gentiment émouvant. Même cette fin, for­
cément happy, n’est pas trop gnangnan.
Dans son registre habituel —  le crétin­
content­de­lui­et­attachant —, Dubosc ac­
complit là sa meilleure performance.
— Guillemette Odicino

Fable sur les méfaits
et l’absurdité
de la célébrité.
Un message
que la popularité
de Kad Merad
fait bien passer.

On sait qu’il a tendance à se faire mousser. Mais pour une fois, ça baigne.

Télérama 3629 31 / 07 / 19
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