Les Echos - 30.07.2019

(Sean Pound) #1
Pourplus d’informationssur Le ctra :www.lectra.com–e-mail:[email protected]

Pour les entreprises qui insufflent la vieànos dressings, intérieurs de voitures, meubles et plus, Lectra
façonne des technologies premiumqui facilitent la transformation digitale de leur industrie. Son offre donne
aux marques et aux fabricants les moyens de leursambitions, du designàlaproduction, maisaussi la
reconnaissance et la sérénité qu’ils méritent. Fondée en 1973, Lectra dispose de 32 filialesàl’international
et sert ses clients dans plus de 100 pays. Forte de plus de1700 collaborateurs, Lectraaréalisé un chiffre
d’affaires de€283 millions en 2018 et est cotée surEuronext-Paris (LSS).

Le rapport du Conseil d’Administrationetles états financiersduS12019,ainsi que le communiqué complet,
sont disponibles sur lectra.com.
Les résultats financiers du T3 et des9premiers mois de 2019 seront publiés le 30 octobre 2019.

(Sauf indication contraire, les variations sontàdonnées comparables).
Deuxième trimestre
Les commandesdenouveaux systèmes (26,5M€) diminuent
de 22%.
Le chiffred’affaires(70,2M€) recule de 6% (-4%àdonnées
réelles), le résultat opérationnel (9,5 M€) de 11% (-3%àdonnées
réelles), et le résultat net (6,9 M€) est stableàdonnées réelles.
Premier semestre
L’évolutiondes devises, et en particulier la hausse du dollar
par rapportàl’euro,aeuuneffet mécaniquepositif sur les
résultatsdu premier semestre.
Le premier semestreaété marqué par un attentisme très
important de la part de nombreuses entreprises, notamment
des secteursdelamode et de l’automobile, dans un contexte
d’incertitudeetdecrainte. Ce climatdéfavorable est pour
l’essentiel la conséquence de la guerre commercialeentre les
États-Unis d’un côté, le Mexique, la Chine et l’Europe de l’autre,
et du ralentissement du secteur automobile, en particulier en
Chine.
Dans ce contexte, les commandes de nouveaux systèmes
(53,9 M€)diminuentde15% parrapportauS12018.
Le chiffred’affaires recule de 4% (-2%àdonnéesréelles) et
le résultatopérationnelde 8% (ilaugmente de 2%àdonnées
réelles).
La marge opérationnelle (12,7%) diminue de 0,5 point (elle
progressede0,6 pointàdonnées réelles).
Le résultat net augmentede 3% àdonnéesréelles.
Les capitaux propresatteignent 172,0 M€. La trésorerie
disponible et la trésorerie nette s’établissentà104,0 M€.
Perspectives 2019 revues en baisse
La société s’est fixé, en début d’année, pour objectifs de
réaliser en 2019 une croissance du chiffre d’affaires comprise
entre 3% et 7%àdonnées comparables, avec un résultat
opérationnel courant en diminution de 4% dans l’hypothèse
bassedecroissance duchiffr ed’affaires et en progression de
4% dans l’hypothèsehaute.
Le retarddu premier semestresur les commandes de nouveaux
systèmes, par rapportaux attentes de la société, ne lui permettra
pas de réaliser ses objectifs en 2019, d’autant que cette faiblesse des commandes pourrait
perdurer. Dansce contexte,la société anticipe désormais unebaissede 1% à5%du
chiffre d’affaires et de 4%à14% du résultat opérationnelcourant,àdonnées comparables.

CHIFFRE
D’AFFAIRES

137,2M€


-4%*


RESULTAT
OPERATIONNEL

17,4 M€


-8%*


MARGE
OPERATIONNELLE

12,7%


-0,5 point*


RESULTAT NET

12,6 M€


+3%


CASH-FLOWLIBRE

12,5 M€


TRESORERIE
NETTE

104,0 M€


*données comparables

PREMIER SEMESTRE 2019 :
RÉSULTATS INFÉRIEURS
AUX ATTENTES DE LA SOCIÉTÉ

AVIS FINANCIERS


déconvenues sur le marché italien :
l’arrêt de la vente de produits asso-
ciés à des avantages fiscaux y a fait
plonger son chiffre d’affaires de
23,6 %, à 1,4 milliard d’euros.

« Des coûts plus bas »
En France, CNP a surtout bénéficié
de la croissance de ses activités
d’épargne retraite qui ont com-
pensé le ralentissement des pro-
duits de prévoyance et de protec-
tion. L’assureur a par ailleurs pâti
de la chute de la demande pour
les unités de compte (UC) : son chif-
fre d’affaires « épargne/retraite/
UC » recule de 6,3 %. « C’est t outefois
mieux que le marché qui fait – 1 8 % »,
pointe Antoine Lissowski. Il ne
minimise pas pour autant les défis
liés au contexte de taux f aibles : « les
taux bas impliquent pour nous des
coûts plus bas. Réduire nos coûts sera
l’un de nos axes prioritaire dans les
années à venir et le digital va nous y
aider. » Le directeur général de CNP
ta ble sur 45 millions d’euros d’éco-
nomies récurrentes à l’horizon 2 021
grâce à « l’optimisation de ses pro-
cess de gestion ». Il assure que cela
sera sans impact sur l’emploi.
Au sein du groupe La Poste,
l’assureur devrait bientôt être con-
fr onté à un autre défi d’ordre cette

fois commercial. Fondé sur un
modèle multipartenarial qui
repose sur plusieurs accords de dis-
tribution, CNP devra démontrer à
ses actionnaires sa capacité à se
développer au-delà du groupe La
Poste, en dépit des difficultés de son
actionnaire.
Car la filiale bancaire de La Poste
est sous pression croissante. Elle
compte sur l’assureur pour redres-
ser ses comptes. Touchée de plein
fouet par la faiblesse des taux d’inté-
rêt, selon nos informations, La Ban-
que Postale devrait publier mer-
credi un produit net bancaire en
baisse de 3 %, à 2,85 milliards
d’euros, pour le premier semestre.
Son résultat d’exploitation devrait

nettement reculer, de 10,5 %, à
455 millions d’euros.
« C’est dans l’intérêt de tous les
actionnaires de voir la valeur de CNP
se renforcer », assure Antoine Lis-
sowski. BPCE s’est engagé à prolon-
ger son partenariat avec CNP au
moins jusqu’en 2030. Mais un autre
partenariat clef est à renégocier. Au
Brésil, les accords de distribution d e
CNP arrivent à échéance en 2021, et
des incertitudes importantes sub-
sistent : « la nouvelle équipe de direc-
tion de notre partenaire Caixa Segu-
ridade veut réévaluer certains
éléments de notre accord conclu en
août 2018. On va se mettre d’accord
pour signer une nouvelle version »,
indique Antoine Lissowski.n

Solenn Poullennec
@SolennMorgan


Les assureurs européens devraient
rester encore longtemps en eaux
troubles. La semaine dernière, la
Banque centrale européenne (BCE)
a expliqué qu’elle pourrait abaisser
ses taux d’intérêt, déjà au plancher,
et relancer ses rachats d’actifs. Les
compagnies d’assurances vont
donc devoir se résigner à composer
plus longtemps que prévu avec les
taux bas. Le sujet a été logiquement
évoqué par CNP Assurances lundi,
lors de la présentation de ses résul-
tats. Le groupe français a ainsi invo-
qué l’impact des taux bas sur son
activité pour justifier des mesures
d’économies. « Nous entrons dans
une période où les taux bas veulent
aussi dire des coûts bas », a prévenu
son patron, Antoine Lissowski.


A l’heure où la BCE prépare
les esprits à une nouvelle
baisse de taux, les compa-
gnies d’assurances vont
être forcées de continuer
à composer avec cet
environnement exception-
nel qui pèse sur la rentabi-
lité de certaines activités.


Sharon Wajsbrot
@Sharonwaj


Pour le patron de CNP Assurances,
Antoine Lissowski, la présentation
des comptes semestriels de l’assu-
reur lundi n’était pas un exercice
comme les autres : « cette présenta-
tion est à la fois tout à fait normale
puisque nos chiffres continuent de
progresser, mais elle est aussi parti-
culière puisque c ’est l a dernière a vant
l’évolution de notre actionnariat. » Si
le calendrier anticipé est tenu, le
premier assureur de personnes en
France aura rejoint le giron de La
Banque Postale début 2020 et, en
parallèle, la Caisse des Dépôts sera
devenue le premier actionnaire du
groupe La Poste, devant l’Etat. Or, à
la veille de cette opération considé-
rée comme indispensable pour
consolider La Banque Postale,
l’assureur fait plus que jamais
figure de locomotive.


Troisième assureur
brésilien
Porté par la croissance de ses reve-
nus au Brésil, son deuxième mar-
ché après la France, l’assureur a
dopé son chiffre d’affaires de 3,6 %,
à 17,6 milliards d’euros, au premier
semestre. Sur la même période, son
résultat net progresse de 2,3 %, à
687 millions d’euros. « Nous som-
mes le troisième assureur brésilien
avec 11,4 % de part de marché et nous
voulons continuer de nous renforcer
sur ce marché », indique Antoine
Lissowski. Au t otal, a u Brésil, l’assu-
reur a vu ses revenus progresser de
11 %, à 3,2 milliards d’euros. Une
performance qui compense ses


ASSURANCE


Tous les métiers des compagnies
d’assurances n e sont p as touchés de
la même façon. « Les taux d’intérêt
bas impactent la rentabilité des assu-
reurs sur les métiers de prévoyance
pour lesquels il faut verser des rentes
et sur les métiers de retraites à taux
garantis », estime Cyrille Chartier-
Kastler, le dirigeant fondateur du
cabinet de conseil Facts & Figures.
« Pour l’instant, il n’y a pas péril en la
demeure sur la rentabilité des assu-
reurs-vie », estime-t-il.
Ces derniers – qui investissent une
bonne part de leurs liquidités dans
des actifs sûrs apportant bien sou-
vent un rendement très faible voire
négatif – sont inévitablement tou-
chés par la baisse des taux. Pour y
faire face, ils ont actionné plusieurs
leviers. D ’une part, ils ont c herché du
rendement en misant sur d’autres
classes d’actifs, telles que l’immobi-
lier ou les obligations d’entreprise.
D’autre part, les assureurs-vie
ont modifié leur offre de produits.
En France, l es compagnies ont ainsi
abaissé le rendement servi sur les
contrats dits « en euros ». Très pri-
sés par les épargnants car offrant
une garantie en capital, ces contrats
affichaient en moyenne un taux de
1,67 % l’an dernier, contre 2,21 %

trois ans plus tôt, selon Facts &
Figures.
Par ailleurs, les assureurs se sont
évertués à commercialiser des con-
trats en unités de compte (UC).
Investis notamment en actions, ces
contrats n’offrent pas de garantie en
capital et sont traditionnellement
moins demandés par le gros des

épargnants. Il n’empêche, sous la
pression des assureurs, la part des
UC dans la collecte d’assurance-vie
a significativement augmenté ces
dernières années, pour atteindre
près de 30 % en 2018.
A l’heure où la BCE laisse enten-
dre un nouvel assouplissement
monétaire, « ce que risquent de faire
les assureurs en 2019, c’est de baisser
fortement les taux servis aux assurés
pour augmenter les réserves (provi-
sions pour participation aux bénéfi-

ces) qui leur permettent de diversifier
les actifs dans lesquels ils investissent
l’épargne », avance Cyrille Chartier-
Kastler.

« Un défi »
Les assureurs-vie pourraient être
d’autant plus incités à le faire que,
malgré l’attrait toujours très fort
des Français pour l’assurance-vie,
la collecte en UC a été plutôt moins
dynamique ces derniers mois que
par le passé. Une désaffection qui
pourrait s’expliquer par la bonne
tenue des taux servis en 2018 sur
certains contrats en euros, à la sur-
prise de certains observateurs. Les
épargnants ont aussi pu être échau-
dés par la déroute des marchés en
fin d’année dernière.
Une nouvelle baisse de taux
représente certes « un défi » pour
l’industrie mais « cela devrait cepen-
dant rester gérable », estime globale-
ment Federico Faccio, analyste
pour l’agence de notation Fitch
Ratings. Du moins p our le moment.
« L’industrie est très bien capitalisée
en Europe, mais si les taux restent
négatifs sur une période prolongée,
cela pourrait peut-être présenter un
problème pour certains acteurs »,
conclut-il.n

Les assureurs au défi du maintien


des taux bas en Europe


En France,
les compagnies
ont abaissé
le rendement servi
sur les contrats
dits « en euros ».

CNP Assurances s’impose en future

locomotive de La Banque Postale

l L’assureur a fait progresser


son résultat net de 2,3 %, à 687 mil-


lions d’euros, au premier semestre.


lDans le même temps, selon


nos informations, La Banque Postale


voit ses revenus et son résultat


d’exploitation se dégrader.


« Les taux bas
impliquent
pour nous des
coûts plus bas. »
ANTOINE LISSOWSKI
Directeur général
de CNP Assurances

FINANCE & MARCHES


Les EchosMardi 30 juillet 2019

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