Les Echos - 30.07.2019

(Sean Pound) #1
mis » la prospérité et la stabilité
du territoire. « Nous pensons que,
pour l’heure, la tâche prioritaire
de Hong Kong est de sanctionner
les actions violentes et illégales en
conformité avec la loi, de rétablir
l’ordre au plus vite et de maintenir
un environnement propice pour
les affaires », a déclaré la porte-
parole de ce Bureau, Xu Luying.

Griefs réels ou imaginaires
Pour bien comprendre l’état
d’esprit des autorités chinoises, il
faut se référer au « China Daily »,
le quotidien officiel en langue
anglaise : « Ce qui se passe à Hong
Kong n’est plus l’expression de
griefs réels ou imaginaires, écrit le
journal. C’est de la même teinte que
les révolutions colorées qui ont été
générées au Moyen-Orient et en
Afrique du Nord – des éléments
locaux antigouvernementaux com-
plotant avec des forces extérieures

pour renverser des gouvernements
en utilisant des moyens de commu-
nication modernes pour répandre
les rumeurs, la méfiance et la
crainte. »
De fait, au fil des manifesta-
tions, la violence et la radicalisa-
tion s’installent de part et d’autre.
Les policiers tirent à présent avec
des balles en caoutchouc sur des
manifestants de plus en plus
déterminés et dont les revendica-
tions ont évolué au fil des semai-
nes. Le mouvement est parti du
rejet d’un projet de loi, désormais
suspendu, qui visait à autoriser les
extraditions vers la Chine. Puis il
s’est élargi à des revendications de
réformes démocratiques, sur fond
d’inquiétude générée par l’ingé-
rence jugée grandissante de Pékin
dans les affaires intérieures de
l’ex-colonie britannique.
Du côté des autorités de Hong
Kong, l’heure n’est pas du tout aux

concessions. Celles-ci ont été fai-
tes en temps et en heure avec la
suspension du projet controversé
sur les extraditions. Depuis, Car-
rie Lam, la cheffe du gouverne-
ment local de Hong Kong, n’a
donné aucun signe de recul et
n’apparaît que très rarement en
public. « Elle a une personnalité
intransigeante qui fait que, même
dans son propre camp, elle est
décriée », explique un expert.
Quant à la menace d’une destitu-
tion qui pèse sur elle, elle reste
latente. « Tôt ou tard elle sera lâchée
par Pékin comme l’ont été ses pré-
décesseurs. Mais pas maintenant,
car cela reviendrait à donner raison
à la rue », poursuit ce sinologue.

Deux dates clefs
Deux dates clefs guident les
autorités chinoises dans leur
détermination. Il y a d’abord, le
1 er octobre, la célébration du

soixante-dixième anniversaire
de la fondation de la République
populaire de Chine.
Difficile d’imaginer fêter l’é vè-
nement à Pékin pendant que
Hong Kong crie son besoin de
démocratie. Quelques mois plus
tard, Taïwan élit son nouveau
président. Là encore, mieux
vaut que le calme règne dans
l’ancienne colonie. Car les thè-
mes développés par les manifes-
tants de Hong Kong pourraient
donner des idées à leurs cousins
de Taïwan.
En attendant, la Chambre de
commerce américaine appelle
au dialogue. Les autorités hong-
kongaises doivent répondre à la
colère d’une partie de la popula-
tion locale, a dit l’AmCham, de
plus en plus inquiète des consé-
quences des manifestations
et violences dans l’ex-colonie
britannique.n

Michel De Grandi
@MdeGrandi

C’en est assez! Dans une rare
prise de parole, le Bureau des
affaires de Hong Kong et de
Macao, qui dépend de Pékin, a
appelé l’exécutif de Hong Kong à
sanctionner les auteurs de vio-
lences et à « rétablir l’ordre au
plus vite ». Au lendemain de nou-
velles manifestations violentes
dans l’ex-colonie britannique, le
pouvoir politique en Chine met
sérieusement les autorités de
Hong Kong sous pression. Jus-
qu’à p résent, Pékin a laissé le pou-
voir politique de Hong Kong
gérer seul, conformément à ses
prérogatives, la situation.
Mais les manifestations, dit
Pékin, ont « gravement compro-

ASIE


sion dans des conditions très con-
troversées), l’Allemand Martin Sel-
mayr, dont le départ a été annoncé.
Six des treize autres candidats
désignés à ce jour sont e ux aussi déjà
dans les murs : la Bulgare Mariya
Gabriel, la Tchèque Věra Jourová,
l’Irlandais Phil Hogan, le Slovaque
Maroš Šefčovič, le Letton Valdis
Dombrovskis et l’Autrichien Johan-
nes Hahn. On peut y ajouter Marga-
ritis Schinas, porte-parole sortant,
qui vient d’être désigné par la Grèce.
Autre figure imposée : l’Espagnol
Josep Borrell, désigné futur haut
représentant l ors des discussions a u
Conseil entre chefs d’Etat.
Parmi les grands pays, Paris,
comme Rome, Bruxelles ou Lis-
bonne, n’a pas encore désigné de
candidat. La vraie passe d’armes, et
l’enjeu essentiel, ne réside toutefois
pas d ans les n oms mais dans les res-
ponsabilités. L’Elysée a profité de la
visite d’Ursula von der Leyen pour
lui exprimer sa volonté d’obtenir un
poste qui « reflète deux de nos gran-
des priorités politiques : soit un por-
tefeuille économique fort, par exem-

ple le commerce, soit celui en charge
du climat ». Pour le climat, le nom
de l’eurodéputé Pascal Canfin
revient. Mais, élu début juillet à la
tête de la commission environne-
ment du Parlement, il dispose déjà
d’un siège précieux. La France a en
outre fortement soutenu le projet
de collège paritaire et, après avoir
nommé des hommes dans les cinq
dernières commissions, devrait
montrer l’exemple. Le nom de l’éco-
nomiste Laurence Tubiana, prési-
dente du conseil d’administration
de l’Agence française de développe-
ment, est évoqué. Celui de Brune
Poirson aussi, mais elle pourrait
être jugée encore jeune pour le
poste. Paris doit en outre subir une
forte concurrence pour ce porte-
feuille, notamment des Pays-Bas.
En cas de portefeuille économi-
que, on évoque les actuels ministres
Bruno Le Maire – il dit toutefois très
clairement vouloir rester à Bercy –
et Florence Parly, liste non exhaus-
tive. La réponse finale appartient à
Emmanuel Macron et devrait être
dévoilée ces prochains jours.n

A Bruxelles, chacun cherche


son commissaire


lLa présidente élue Ursula von der Leyen commence à composer sa future équipe.


lUne dizaine des commissaires actuels devraient en faire partie.


Derek Perrotte
@DerekPerrotte
—Bureau de Bruxelles

Après le feuilleton des « top jobs »,
place au bal des commissaires
européens. A Bruxelles, les Etats
membres avancent leurs pions pour
la future équipe que devra composer
en septembre Ursula von der Leyen,
en vue de succéder le 1er novembre
à Jean-Claude Juncker. Aux vingt-
sept Etats d’envoyer chacun un ou
une commissaire (pas le Royaume-
Uni, qui doit quitter l’Union euro-
péenne le 31 octobre), à la présidente
élue de répartir les portefeuilles en
lien avec le Conseil.
L’exercice est complexe. L’Alle-
mande devra notamment compo-
ser avec les exigences des pays
de l’Est, qui se sont sentis floués dans
les « top jobs », celles des écologistes,
qui veulent monnayer leur soutien
futur au Parlement, ou encore le
risque de se voir proposer des com-
missaires eurosceptiques, par l’Italie
par exemple. Ces derniers seraient
toutefois probablement retoqués
ensuite par le Parlement, qui doit
valider chaque membre du futur
collège. S’ajoute à l’équation la
volonté affichée de b âtir une
équipe « paritaire », un pari déjà
tenté, sans succès, par Jean-Claude
Juncker en 2014.
Tandis qu’Ursula von der Leyen a
entamé à Paris, mardi dernier, un
premier tour des grandes capitales
européennes, les tractations vont
bon train. Une équipe commence
toutefois à se dessiner, marquée par
une certaine continuité.

Plus collégial
Comme promis à leurs familles
politiques, deux figures de l’actuelle
Commission Juncker, la libérale
danoise Margrethe Vestager et le
socialiste néerlandais Frans Tim-
mermans, seront tous deux « vice-
président exécutif ». La première
a brillé à la Concurrence à coups
d’amendes record contre les Gafa,
le second est monté au front contre
les dérives de l’Etat de droit en
Pologne et en Hongrie.
Ce trio de tête devra mettre en
œuvre le f onctionnement « plus c ol-
légial » de l’exécutif européen que
l’Allemande promet. Durant son
mandat, Jean-Claude Juncker s’est
vu reprocher une trop forte centra-
lisation du pouvoir, via son direc-
teur de cabinet (devenu ensuite
secrétaire général de la Commis-

EUROPE


Ursula von der Leyen
a entamé à Paris, mardi
dernier, un premier tour
des grandes capitales
européennes.
Photo Pierre Villard/Sipa

« Pékin ne peut pas aller trop loin dans la répression »


L


’avertissement lancé par les
autorités de Pékin vaut pour
Carrie Lam autant que pour
les manifestants, estime Jean-Fran-
çois Huchet, président de l’Institut
national des langues et civilisations
orientales. Reste à trouver la
méthode pour rétablir l’ordre au
plus vite, sachant que la marge de
manœuvre des autorités chinoises
est faible.


Que peut faire Hong Kong
pour rétablir l’ordre
« au plus vite »?
En lançant cet avertissement en
forme d’ordre, la Chine envoie un
double message. A Carrie Lam, la
cheffe de l’exécutif de Hong Kong,
qui s’est montrée, jusque-là, incapa-
ble de contenir le mouvement. Aux
manifestants, aussi, pour leur dire


que maintenant ça suffit. La déter-
mination des autorités chinoises
est claire. Ce qui l’est moins, en
revanche, c’est la marge de
manœuvre dont dispose Pékin.
D’un côté, le président chinois,
Xi Jinping ne peut pas apparaître
trop faible. De l’autre côté, il ne peut
pas aller trop loin non plus dans la
répression afin de ne pas porter
atteinte à l’image du régime ni à
celle de Hong Kong. Tout le monde
garde en tête la photo des chars sur
la place Tiananmen, qui, quarante
ans plus tard, colle toujours à la
peau du régime chinois, de façon
négative.

Concrètement, Pékin peut-il
décider de déployer l’armée
dans l’ancienne colonie?
La Constitution de la région

autonome le permet. Les quelque
6.000 soldats de l’Armée populaire
de libération qui stationnent à
Hong Kong peuvent être déployés, à
la demande de l ’exécutif, pour i nter-
venir en cas de besoin. A ce stade du
bras de fer, on ne peut raisonner
qu’à partir d’hypothèses. Des chars
dans Hong Kong pour mater le
mouvement c onduiraient à une t ra-
gédie terrible. C’est difficile à imagi-
ner car l’impact serait, à mon avis,
dramatique. Pékin peut aussi déci-
der de procéder par intimidation. Il
n’est pas certain, dans ce cas, que le

gain en termes de sécurité soit réel.
Et la détermination du côté des pro-
testataires reste bien réelle : la der-
nière manifestation de dimanche
avait été interdite, elle a pourtant
bel et b ien eu lieu. L’autre hypothèse
qui me paraît l a plus v raisemblable,
est une intervention en coulisses :
accentuer la répression en amont,
identifier les organisateurs
puis procéder à une vague d’arres-
tations. La tâche des policiers est
compliquée avec Internet et les
réseaux sociaux qui rendent le
mouvement de protestation beau-
coup plus fluide et ses meneurs
d’autant plus difficiles à intercepter
que d’autres prennent immédiate-
ment le relais.

L’opinion publique
joue-t-elle un rôle?

L’opinion publique est aujourd’hui
majoritairement du côté des mani-
festants. Elle s’est resserrée autour
d’eux la semaine passée lorsque
des gangs sont venus agresser
physiquement les jeunes qui se
trouvaient à Yuen Long, près de la
frontière avec la Chine. Je ne dis pas
que tous les Hong-Kongais ont
applaudi au saccage du LegCo, le
Parlement de Hong Kong. Mais un
excès de violences fait générale-
ment basculer l’opinion vers les
manifestants et renforce le mouve-
ment de sympathie à leur égard.
J’ajoute q u’il ne faut p as mésestimer
l’opinion internationale, qui, elle
aussi, se montre favorable au mou-
vement de Hong Kong.

Propos recueillis par
M. G.

JEAN-FRANÇOIS
HUCHET
Président de l’Inalco

« Nous pensons
que, pour l’heure,
la tâche prioritaire
de Hong Kong
est de sanctionner
les actions violentes
et illégales en
conformité avec
la loi, de rétablir
l’ordre au plus vite
et de maintenir
un environnement
propice
pour les affaires. »
XU LUYING
Porte-parole du Bureau
des affaires de Hong Kong
et de Macao.

l’a fait et les hommes restent majori-
taires : sur dix-neuf candidats offi-
ciellement désignés, on ne retrouve
que huit femmes, dont la présidente
élue et trois sortantes parties pour
rester, la Danoise Margrethe Vesta-
ger, la Bulgare Mariya Gabriel et la
Tchèque Věra Jourová. S’y ajoutent
l’Estonienne Kadri Simon, la Finlan-
daise Jutta Urpilainen, la Maltaise
Helena Dalli et la Chypriote Stella
Kyriakides. Pour les trois premiers
Etats cités, désigner une femme est
une première.
Interrogée sur le risque de man-
quer de désignation féminine, la pré-
sidente élue a indiqué le 18 juillet à la
presse européenne que, « pour bien
commencer, je ne veux pas poser de
conditions dès le début. Il est cepen-
dant important que nous ayons
autant d’hommes que de femmes [...]
Elles ne sont p as meilleures mais diffé-
rentes [...] Les équipes mixtes connais-
sent davantage de succès. » Dans un

récent courrier aux capitales, elle
leur demande de « privilégier une
candidature féminine ».

La France attendue
au tournant
Reste à savoir si ce coup de pression
suffira à réunir un casting équilibré
alors que huit Etats n’ont pas encore
désigné de candidat(e). Des femmes
sont pressenties en Roumanie et en
Croatie mais les noms qui circulent
en Italie, en Belgique ou au Portugal
sont plutôt masculins. La France,
qui soutient l’objectif d’une Commis-
sion paritaire et affiche sa proximité
avec Ursula von der Leyen, est
d’autant plus attendue au tournant.
Les cinq derniers commissaires
désignés par la France étaient des
hommes. La dernière, et seule,
femme française désignée commis-
saire européen reste Edith Cresson,
en 1995. La présidente élue peut
compter sur le soutien du Parle-

ment. Tous les « Spitzenkandidats »
(têtes de liste) présentés par les gran-
des familles politiques europhiles
aux élections européennes promet-
taient, eux aussi, une Commission
paritaire. Ils pourraient accentuer la
pression à terme sur les Etats en
menaçant de s’opposer à certaines
candidatures. « Si besoin, la prési-
dente élue peut aussi pousser des
Etats à désigner des femmes en
échange de portefeuille plus impor-
tant... » explique une source euro-
péenne proche des négociations.
En 2014 d éjà, Jean-Claude Juncker
souhaitait bâtir une équipe paritaire.
Mais, faute de candidates, on ne
retrouve dans son équipe que neuf
femmes sur vingt-huit. La Commis-
sion Juncker défend toutefois les
progrès réalisés sous son égide dans
la féminisation des hauts postes
administratifs, avec un bond en cinq
ans de 8 % à 42 % de femmes vice-di-
rectrice générale. —D. P.

Parité à la Commission : un chemin semé


d’embûches pour Ursula von der Leyen


La future première femme prési-
dente de l’Union européenne, l’A lle-
mande Ursula von der Leyen, y
tient : elle veut bâtir le premier Col-
lège de commissaires « paritaire »,
avec 13 ou 14 femmes, dont elle,
parmi les futurs vingt-sept élus.
Le pari est délicat car c’est aux
Etats membres qu’il revient de dési-
gner leur candidat(e) au poste. Pour
avoir de la souplesse, Ursula von der
Leyen avait demandé devant le Par-
lement aux capitales de désigner
non pas un mais deux candidats, un
homme et une femme. Aucune ne

La présidente élue veut
que le prochain collège
de commissaires compte
autant de femmes que
d’hommes. Les Etats ont la
main sur les candidatures
mais le Parlement
et la dirigeante allemande
mettent la pression.

Il a dit


« Il ne faut pas
mésestimer l’opinion
internationale qui,
elle aussi,
se montre favorable
au mouvement
de Hong Kong. »

Photo DR

Depuis le début des manifes-
tations, les Chinois venus du
continent, principaux consom-
mateurs à Hong Kong, se font
plus rares dans les allées des
magasins. Un coup de frein au
commerce de détail aussi bien
qu’à l’hôtellerie. Si les militaires
venaient à se déployer dans l’île
et les Nouveaux Territoires pour
y rétablir l’ordre, l’effet sur les
investisseurs serait immédiat
par le sentiment d’insécurité
que cela créerait.
Le pouvoir central ne veut
pas en arriver là. Hong Kong
reste un poumon important
avec une économie ouverte et
des i nfrastructures performan-
tes. Les deux tiers des investis-
sements directs étrangers en
Chine passent par Hong Kong.
Mais son destin, ainsi que celui
de ses 7,4 millions d’habitants,
est de plus en plus lié aux inté-
rêts chinois.

Concurrence
de Shenzhen
En 1997, année de la rétroces-
sion, l’ex-colonie britannique
était l’une des portes d’entrée
privilégiées sur le marché
chinois. Son port à conteneurs
disputait alors la première place
mondiale avec Singapour. Un
rang que les deux ont aban-
donné au profit de Shanghai et
d’autres ports chinois. La cité-
Etat reste deuxième quand
Hong Kong tombe à la cin-

lAprès des semaines d’agitation et alors que les dernières manifestations ont gagné en violence, les autorités de Pékin estiment qu’il est temps d’en finir avec cette situation.


lPour autant, face à la colère de la rue, elles ne disposent pas d’une large marge de manœuvre.


La Chine avertit que le chaos doit cesser à Hong Kong

quième place. La Chine était
alors l’atelier du monde et Hong
Kong son débouché maritime,
alimenté par Shenzhen. Depuis,
celle-ci n’a cessé de grandir au
point de rattraper la vieille Hong
Kong. La ville-champignon
forte de 17 millions d’habitants
est devenue une vaste zone de
recherche et d’innovation tech-
nologique. Son PIB équivaut
désormais à celui de Hong Kong
(342 milliards de dollars).

Capitaux venus de Chine
Cinquième place financière
mondiale, le marché de Hong
Kong est aujourd’hui principale-
ment utilisé pour l’introduction
en Bourse de sociétés chinoises ;
l’immobilier est de plus en plus
détenu par des capitaux venus
de Chine populaire. Pis : un
pont relie l’île à Zhuhai et
Macao, tandis que le territoire
est connecté au réseau de trains
rapides chinois. Happée par
l’ogre chinois, l’ex-colonie reste
pourtant une place offrant un
environnement juridique hors
du commun et tente de se dessi-
ner un avenir comme centre
d’arbitrage international. Mais
son âge d’or est bel et bien
derrière elle. Son PIB en 2019
devrait progresser de 3 % après
+ 3,5 % l’an dernier.
Seule consolation : son statut,
différent de celui de la Chine,
lui permet de jouir e ncore
d’avantages commerciaux héri-
tés des Britanniques. Un point
que le Congrès américain pour-
rait bien reconsidérer dans sa
guerre commerciale avec la
Chine. —M. G.

Le poumon économique
qu’est Hong Kong
n’est plus le seul
dans le sud de la Chine.

L’ex-colonie, un enjeu


économique moins


stratégique que par le passé


L’ Elysée a exprimé
sa volonté
d’obtenir un poste
qui « reflète
deux de nos
grandes priorités
politiques : soit
un portefeuille
économique fort,
par exemple
le commerce,
soit celui en charge
du climat ».

MONDE


Mardi 30 juillet 2019Les Echos Les Echos Mardi 30 juillet 2019 MONDE// 05

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