Les Echos - 01.08.2019

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Jeudi 1er août 2019
http://www.lesechos.fr

Airbus 13
Air France 13
Alstom 12
Amazon 16, 17
Amundi 21
Apple 17
Bartolini 14
Bic 16
Blackstone 15

BNP Paribas 20 , 26
Boeing 13
Caisse d’Epargne 2
Christie’s 15
CNP 14
Crédit Agricole 26
EssilorLuxottica 16, 26
GeoPost 14
Google 17

GrandVision 16
JCDecaux 18
KLM 13
La Banque Postale 14, 20
Lamsac 15
La Poste 14
Lloyds 20
L’Oréal 26
Microsoft 17

Appels internationaux, messages vocaux
préenregistrés et publicitaires sous un faux
numéro... L’Arcep, le gendarme des télé-
coms, s’attaque au démarchage téléphoni-
que abusif avec une série de mesures défi-
nies l’an dernier et qui entrent en vigueur ce
jeudi 1 er août. Elles visent tout particulière-
ment les entreprises qui usurpent leur
identifiant d’appelant pour tromper l’utili-
sateur, en affichant par exemple un
numéro de sa région, afin d’augmenter leur
taux de réponse.
Cela ne sera plus possible à l’avenir puis-
que l’Arcep a décrété que, désormais, pour
tout appel et message provenant de l’inter-
national, il est interdit d’utiliser un numéro
géographique (de 01 à 05) ou polyvalent
(09). Il revient aux opérateurs télécoms de
développer des méthodes pour interrom-
pre immédiatement les appels qui ne res-
pecteraient pas ces conditions.

Les robots en sursis
L’Arcep s’attaque aussi aux systèmes auto-
matisés émettant plus d’appels ou de messa-
ges qu’ils n’en reçoivent. Dès maintenant,
ceux-ci ne pourront plus utiliser de numé-
ros mobiles (06 et 07) comme identifiant.
Mais pendant deux ans, les « robots » pour-
ront encore tromper le public en utilisant
des numéros géographiques (même s’ils
n’appellent pas de la région en question) ou
polyvalent. D’abord parce que l’installation
d’un système de filtrage sur des robots est
plus délicate à réaliser, ensuite parce que
tous ne constituent pas du démarchage
abusif avec usurpation d’identité. Certaines
entreprises les utilisent sans abus pour con-
tacter ou prospecter des clients.
Au f ond, ce que propose l’Arcep
aujourd’hui, c’est avant tout un cadre régle-
mentaire, l’autorité confiant aux opéra-
teurs le soin de l’optimiser, tout en les inci-

tant à trouver le meilleur outil pour
protéger leurs clients. A terme, elle souhai-
terait d’ailleurs que les opérateurs se dotent
d’un système d’authentification des émet-
teurs d’appel, comme c’est le cas aux Etats-
Unis, afin de filtrer de manière objective les
acteurs mal intentionnés.
Ces mesures sont mises en œuvre alors
qu’une proposition de loi visant à encadrer
le démarchage téléphonique et à lutter con-
tre les appels frauduleux est en discussion
au Parlement. Elle vise à améliorer le dispo-

sitif Bloctel, une liste de numéros de particu-
liers et d’entreprises qui ne souhaitent plus
être la cible de campagnes de prospection
téléphonique. Ce service, qui existe depuis
2016, s’est révélé peu efficace jusqu’ici.
Le texte impose ainsi à tous les profes-
sionnels de prendre connaissance de la liste
d’opposition de Bloctel avant d’entamer une
campagne de démarchage téléphonique.
La proposition de loi veut aussi obliger les
opérateurs à recenser les signalements de
leurs consommateurs face à des pratiques

J

CAC 40
5.518,9 points

0,1421 % J

DOW JONES
27.207,09 points

0,0 333 % n

EURO/DOLLAR
1,1127 $

-1,42 23 % J

ONCE D’OR
1.427,55 €

0,1157 % J

PÉTROLE (BRENT)
65 ,22 $
0,35 39 %

DEVISESEUR/GBP0,9109EUR/JPY1,2085EUR/CHF1,10 23 GBP/USD1,22 18 USD/J PY1,086 USD/CHF0,9904TAUXEONIA-0,368LIFFE EURIBOR 3 MOIS-0,374 OAT 10 ANS-0,1962 T- BONDS 10 ANS2,


TÉLÉCOMS


Samsung 18
Schlumberger 15
Société Générale 26
Sotheby’s 15
Spotify 18
Swiss Re 23
Taikang Asset
Management 15
Vinci 15

=


LES ENTREPRISES
CITÉES

l’essentiel


Vinci : croissance record malgré
des tensions dans le BTP
La croissance du trafic porte les conces-
sions aéroportuaires de Vinci. Son carnet
de commandes est à un niveau
record dans le BTP. Ces bons
résultats n’empêchent pas les
incertitudes sur certains
fronts. // P. 15

JCDecaux remporte un
contrat emblématique
aux Etats-Unis
Le leader mondial de l’affichage
publicitaire a remporté le contrat de
mobilier urbain (colonnes publicitaires,
sanitaires publics, etc.) de San Francisco,
estimé à 300 millions de dollars sur vingt
ans. // P. 18

Bic : la rentabilité s’effrite,
le titre plonge en Bourse
Les investisseurs sanctionnent le recul de la
rentabilité a u deuxième trimestre. Le groupe
prévoit qu’elle sera en baisse sur la
totalité de l’exercice 2019. Un plan
de transformation, annoncé en
février, met l’accent sur le
numérique. // P. 16

L’opacité du secteur
forestier inquiète
les investisseurs
Une ONG pointe le manque de
transparence chez les producteurs
de b ois et pâte à papier, un secteur qui p ar-
ticipe à la destruction des forêts tropica-
les, alors q ue les grands i nvestisseurs s ont
Bic de plus en plus sensible au sujet. // P. 22


L’idée d’un mariage en grande pompe
entre Fiat Chrysler et Renault n’est
sans doute pas tout à fait abandonnée
à Boulogne-Billancourt comme à
Turin. Ce n’était pas « un passage
obligé » pour le constructeur italo-
américain, dixit son patron Mike Man-
ley, mais le projet représentait « une
grande opportunité pour nous et pour
Renault ». Le successeur de Sergio
Marchionne n’a même « aucun doute
qu’elle aurait encore un sens », bien
qu’il affirme disposer « d’un plan stra-
tégique assez robuste qui peut survivre
avec ou sans ce type de fusion ».

Fondamentaux
toujours « vivaces »
Après avoir présenté un projet de fusion
avec Renault le 27 mai dernier, Fiat
Chrysler avait retiré son offre dix jours
plus tard en pleine nuit, estimant que l es
« conditions politiques » n’étaient pas réu-
nies. L’ Etat français et Nissan, les deux
principaux actionnaires de Renault,
avaient émis un certain nombre de réser-
ves sur les détails du projet.
Dans une interview aux « Echos » il y
a quelques jours, Thierry Bolloré, le

La France s’attaque au démarchage


téléphonique abusif


frauduleuses, pour ensuite couper la ligne
téléphonique à l’origine des nuisances.
Soucieux de protéger les 56.000 emplois
directs des centres d’appels, les sénateurs ont
déposé u n amendement autorisant les entre-
prises à démarcher des clients avec lesquels
elles o nt des « relations contractuelles préexis-
tantes ». Enfin, le texte prévoit des sanctions
pouvant aller jusqu’à 375.000 euros, contre
75.000 euros aujourd’hui. Mais il faudra
attendre encore plusieurs mois avant son
adoption. —A. B.

Le gendarme des télécoms compte réduire drastiquement le nombre de spams téléphoniques
grâce à de nouvelles mesures demandant aux opérateurs de filtrer les appels. Photo Shutterstock

patron opérationnel de la marque au
losange, affirmait toutefois que « les
fondamentaux de cet excellent projet »
étaient « toujours vivaces », et le
contexte n’avait « pas changé en deux
mois ». Avant de préciser qu’il ne fallait
« jamais dire “jamais”, mais à ce jour il
n’y a plus de discussion en cours ». Ces
derniers mois, des discussions avan-
cées ont également eu lieu avec PSA. Et
d’autres acteurs non français sont sans
doute en embuscade.
Quoi qu’il advienne, Fiat Chrysler
souffre c omme le reste d e l’industrie d u
retournement du marché mondial. Son
chiffre d’affaires a diminué sur les six
premiers mois de l’année de 4 %, à
51,22 milliards d’euros. La marge opé-
rationnelle ajustée est tombée de 5,7 à
5,1 %, le résultat net chute de 26 % à
1,3 milliard, et le « free cash-flow »
industriel dégringole de 2,5 milliards à
484 millions.
Mike Manley peut toutefois toujours
compter sur sa division nord-américaine,
son ancien fief qui représente la quasi-
totalité des bénéfices du groupe. Si les
volumes de la zone ont diminué d e 12 %, la
marge opérationnelle ajustée s’est main-
tenue à 7,7 %, encore et toujours grâce au
succès de ses pick-up RAM.
—J. D.-C. et V. J.

Fiat Chrysler laisse la porte


ouverte au mariage avec Renault


Christophe Palierse
@cpalierse

Au mitan de son exercice 2019, Accor,
le champion français de l’hôtellerie,
s’attend d’ores et déjà à des performan-
ces sans précédent pour l’ensemble de
l’année. A l’occasion de la publication,
mercredi après Bourse, de ses comptes
pour les six premiers mois, son PDG,
Sébastien Bazin, déclare dans un com-
muniqué que « l’exécution » de son
« plan de marche » et « la dynamique »
de l’activité d’Accor lui permettent « de
viser une n ouvelle a nnée record en 2019 ».
L’entreprise table sur un excédent
brut d’exploitation (EBE) compris entre
820 et 850 millions d’euros pour
l’ensemble de l’exercice, à comparer à
712 millions en 2018.

Hausse de l’activité
Au 30 juin, Accor enregistre un excédent
brut d’exploitation de 375 millions
d’euros, en progression de 30,1 %, pour un
chiffre d’affaires en hausse de 27,8 %, à
1,92 milliard. A base comparable, la pro-
gression est respectivement de 5,1 et de
4,8 %. Par ailleurs, si le r ésultat net part du
groupe paraît plonger à 141 millions
d’euros, contre 2,17 milliards un an aupa-
ravant, le profit du premier semestre 2 018
intégrait une plus-value de 2,4 milliards
inhérente à la cession de 58 % du capital
de la filiale immobilière AccorInvest.

Accor bénéficie en outre de la vitalité
de la quasi-totalité de ses marchés, à
l’exception de la zone Asie-Pacifique.
Cette dernière fait office d epuis quelque
temps de locomotive. Mais l’effet
d’entraînement s’est estompé avec les
tensions commerciales entre les Etats-
Unis et la Chine, et l’atonie en Australie,
un pays où Accor est le numéro un de
son secteur.

Développement soutenu
Par ailleurs, le développement organi-
que du groupe reste soutenu, avec près
de 19.000 chambres supplémentaires.
Au 30 juin, son parc en réunit au total
717.314, pour 4.892 hôtels. Au cours
d’une conférence téléphonique, le direc-
teur général adjoint chargé des finances,
Jean-Jacques Morin, a même assuré
que 2019 sera, à son tour, « une année
record » en termes d’expansion, avec un
nombre de chambres supplémentaires
« supérieur » aux 44.000 pour 2018. La
croissance nette du parc dépassera 5 %,
a-t-il précisé, ajoutant que «c’est un bon
chiffre pour l’industrie.»
Enfin, à l’instar de 2018, l’exercice en
cours devrait être marqué par une
grosse opération immobilière, avec la
cession des actifs de la filiale polonaise
Orbis, dont Accor a récemment pris le
plein contrôle. Sa valeur avoisine
1,1 milliard, soit une plus-value poten-
tielle de l’ordre de 600 millions. La
direction du groupe prévoit de boucler
l’opération pour la fin de l’année. « Le
processus est ouvert », a souligné Jean-
Jacques Morin. Si AccorInvest a le droit
de formuler la première offre, celle-ci
n’est pas prioritaire en cas d’un tiers
mieux-disant.n

Vers une


nouvelle année


record en 2019


pour Accor


HÔTELLERIE


AUTOMOBILE


Au 30 juin, son parc
réunit au total
717.314 chambres
pour 4.892 hôtels.
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