Le Monde De La Photo N°116 – Juin 2019

(Chris Devlin) #1

(^52) I LE MONDE DE LA PHOTO
GRAND FORMAT
Quels photographes vous ont
influencé, ou admirez-vous?
Il y en a beaucoup... Mais j’aime
particulièrement les paysages de
Toshiya Murakoshi, il sait composer
merveilleusement avec le vide.
Sebastião Salgado, pour l’humanité
et l’empathie qui se dégage de ses
photos et aussi pour la profondeur
et l’intensité de ses noir et blanc.
Bob Adelman, photographe iconique
de la lutte pour les droits civiques.
Et puis João Pina, que j’ai découvert
à Arles avec son long travail sur les
vestiges d’une opération militaire,
« Operation Condor », en Amérique
du Sud dans les années 70. Et aussi,
James Nachtwey, Stanley Greene,
Sergio Larrain, Phillippe Guerillot...
Qu’est-ce qui vous touche le plus en
photographie?
La sincérité, l’humanité, la lumière.
Un regard, qui va m’ouvrir au monde, qui
va me faire voyager, m’interroger. Mais
un regard qui peut aussi vous rappeler
la réalité, les injustices, les souffrances
de ce monde, sans voyeurisme.
Dans quelles conditions avez-vous
réalisé cette série? Sur quelle durée?
Un été, sur une grande place à côté de
la mer, il y avait une initiation au trapèze
volant. C’était dans le Sud, au mois de
juillet. Et quand je levais la tête pour
regarder ces hommes et femmes qui se
jetaient d’un trapèze à l’autre, je voyais
des silhouettes, car j’avais le soleil en
face, je suis revenu le lendemain pour
faire des photos. Deux ans plus tard,
je me suis intéressé à des jeunes qui
faisaient du parkour dont deux tout
particulièrement, qui, un midi, alors que
je déjeunais dans une paillote, sautaient
d’un mur surplombant la plage, sur un
énorme ballon ensablé au deux tiers.

i je pars S
avec une
idée précise
d’un sujet,
je sais
comment je
souhaite le
présenter

Prendre de la vitesse.
C’est à celui qui fera le plus de
figures et le plus haut possible.
Photos
:
Jacques Maton

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