Cosmopolitan N°549 – Août 2019

(Nora) #1

aussi. Il se calme sur le
Monsieur Propre, et je me
force à ranger derrière moi,
à nettoyer plus souvent. Je
commence par un grand tri
dans mes placards – c’est
surtout parce que je n’ai
plus de place que je laisse
tout traîner, au fond. Je
donne deux sacs de vête-
ments, j’achète une petite
étagère à chaussures... Je
prends l’habitude de ne
plus abandonner mes tasses
vides dans l’évier, et j’ai
trouvé un diffuseur de par-
fum pour l’appart : il sent
bon le propre tout le temps!
Me discipliner sur le range-
ment et le ménage, ça
m’a fait du bien dans la tête
aussi. Et Édouard est plus
zen depuis qu’il a rendu le
torchon. Tout bénef! »


Pour Inès, 26 ans,
c’est le sommeil
« J’ai toujours été une
couche-tard. Louis, c’est
carrément l’inverse : il lui
arrive souvent d’aller au lit
à 22 heures. Moi, avant
minuit, même pas imagi-
nable que je dorme – en
général, je me couche vers
2 heures du mat... Il faut
dire que là où je travaille,
personne n’arrive avant
10 h 30 le matin, alors je
peux me réveiller tard. Il y
a deux semaines, on a
décidé de se refaire toutes
les saisons de “Game Of
Thrones”. Moi, quand je
regarde une série, je lui
sacrifie mon planning, mes
obligations et ma raison.
C’est un peu comme une
tablette de chocolat : je ne
peux pas m’arrêter à
quelques carrés, c’est tout
ou rien, quitte à être


malade. Alors quand mon
mec remarque qu’il est près
de minuit, qu’il bosse tôt le
lendemain et qu’il a du
sommeil à rattraper, j’ai les
oreilles qui se plaquent en
arrière : qu’est-ce que t’as
dit? Je ne vais pas mater
trois épisodes sans lui alors
qu’on a dit qu’on le faisait
ensemble. Si je reste
debout, il faut que je fasse
attention à ne pas faire trop
de bruit, ne pas allumer
la lumière de la chambre


  • d’ailleurs, je ne peux pas
    lire au lit, ça le gêne pour
    dormir... J’ai l’impression
    de ne pas être libre de faire
    ce que je veux. »
    À mi-chemin : « Un soir, ça
    pète : je dis à Louis qu’il se
    couche à l’heure des gosses,
    lui me répond qu’aller
    dormir à 2 heures du mat,
    c’est pas normal. Personne
    n’a tort en réalité... On
    instaure un couvre-feu :
    23 h 30. S’il veut aller au lit
    avant, d’accord mais je
    peux quand même faire du
    bruit et vivre ma life, et
    si je veux me coucher plus
    tard, en revanche je fais
    gaffe. Maintenant que l’ab-
    cès est percé, je commence
    presque à m’ennuyer, en
    regardant mes séries au
    casque dans le salon. Petit
    à petit, je le rejoins plus tôt
    dans la chambre... Au bout
    de trois mois, j’arrive à
    dormir à minuit! Et je réa-
    lise que j’ai beaucoup plus
    de peps dans la journée. »


Pour Caroline, 29 ans,
c’est l’alcool
« Je travaille dans une boîte
qui termine souvent ses
journées par un after-work
dans le bar d’en face. Au

JE SUIS SAINE,


QUAND MÊME...


LA PREUVE :
Je n’oublie jamais
l’olive dans le martini.
Je cours tous
les matins pour être
moins en retard.
Je mange cinq
légumes au dîner
quand je commande
une pizza.
Je fais des squats
en ramassant mes
boules de pétanque.
Je me suis couchée
à 7 heures samedi.
Du matin, et alors?
Ça reste tôt.
Bien sûr que si, la
pétanque c’est un
sport.

début, j’accompagnais mes
collègues une fois par
semaine, puis deux, puis
trois... Quelques mois plus
tard, Julien tire la sonnette
d’alarme : “Tu bois un peu
tous les jours, non ?” Lui, il
boit très peu, même en
soirée. Trop peu pour moi,
à vrai dire : j’aimerais bien,
parfois, descendre quelques
verres avec lui et qu’on
rigole comme deux débiles.
Être pompette avec son
copain de temps en temps,
c’est sympa! Du coup, sa
réflexion, je la prends mal :
au moins, moi, je sais
m’amuser! Il se braque.
Moi aussi. »
À mi-chemin : « Un samedi
matin, Julien me demande
de réfléchir au dernier soir
où je n’ai pas bu. Je réflé-
chis... longtemps. Et je
prends vraiment conscience
de mon problème – oui,
c’est un problème. Pas juste
une façon de sociabiliser
après le boulot. Je lui confie
que ça m’énerve, que lui
soit si strict avec sa consom-
mation – il se justifie en
disant qu’il ne veut pas
avoir de bide à 50 ans. Mais
il en a 28, ce ne sont pas
quelques verres qui vont le
rendre obèse. Allez, on
essaie quelque chose : cette
semaine, pas d’afterworks
pour moi, et vendredi soir,
on va dans un bar à vin
ensemble. Pas évident pour
moi de casser cette habitude
toxique, mais quand on
s’est retrouvés tous les deux
à savourer un verre de mon-
bazillac, je me suis dit
que ça valait le coup. Et que
je préférais rendre à ces
moments leur côté excep-
tionnel, pour en profiter
plus, et mieux. » ●

AOÛT 2019 WWW.COSMOPOLITAN.FR 103

Free download pdf