Cosmopolitan N°549 – Août 2019

(Nora) #1
pointer et de faire le strict minimum,
confie Jessica. Je pense comme un
entrepreneur, je suis intuitive, je veux
que mes employés pensent toujours
au client. La plupart des gens font le
minimum et attendent énormément
en retour. » Ce n’est sûrement pas
ainsi que se comportent ses deux cents
employés! « Vous seriez surprise! »
Mais renvoyer quelqu’un, très peu
pour elle : « Ce n’est pas mon travail,
et puis je pleure trop facilement. Ce
serait un désastre! »
Jessica a lancé son entreprise sans
aucune qualification ou formation
pour les affaires, mais sa carrière à
Hollywood, de ses 12 ans à ses
26 ans, l’a probablement bien prépa-
rée. Pourtant, elle n’est pas à l’abri
du syndrome de l’imposteur : « J’ai
toujours laissé les autres s’attribuer le
mérite de mon travail, admet-elle.
Pendant les trois premières années de
l’entreprise, tout le monde pensait
que c’était mon associé, un homme,
qui avait toutes les idées. Je me suis

habituée à être sous-estimée, tout en
sachant que j’étais intelligente.
C’était dur et angoissant... Mon
mari me répétait : “Tu n’as pas besoin
de faire des études pour être intelli-
gente.” Mais je sentais bien que mon
associé était plus respecté. »
Difficile d’imaginer que cette formi-
dable femme d’affaires soit assaillie
d’autant de doutes. « Je ne suis pas
actrice parce que je pense que j’as-
sure, mais parce que j’aime être
quelqu’un d’autre », confie-t-elle.

« Il reste du champagne? » demande-
t-elle à son assistant. Non, mais
il y a de la tequila. Il est 21 heures et
Jessica, en pantalon noir moulant et
bottines, créoles dorées aux oreilles,
est prête à se rendre à un dîner d’an-
niversaire. Actrice, mère, entrepre-
neuse, patronne, amie : Jessica gère
tout. « Un petit cocktail en partant? »
me propose-t-elle. Elle sourit et
emporte la tequila... dans une tasse
éco-responsable, bien sûr. l

JESSICA EN DATES


1994 : Premier rôle, 12 ans, dans
« Camp Nowhere ». « J’ai bossé sans
relâche pour réussir et travailler dur,
ça paie. On est souvent confronté
à des réponses négatives, mais plus
j’entendais “non”, plus je voulais
prouver que les gens avaient tort. »

2000 : Vedette dans la série télé-
visée « Dark Angel ». « Travailler
avec le réalisateur James Cameron
m’a appris la persévérance. Il voulait
faire un documentaire sur le Titanic,
mais la technologie n’existait pas
pour capturer des images à ces pro-
fondeurs... Alors il les a créées! Si
vous voulez vraiment quelque chose,
provoquez-le vous-même. »

2008 : Maman pour la première
fois. « Le boulot qui m’a le plus pré-
parée pour une carrière dans les
affaires. On apprend à être multi-
tâche, toujours prête... et créative. »

2009 : L’idée de sa marque de
bien-être. « Il m’a fallu trois ans d’ef-
forts pour faire démarrer l’entreprise.
Je pense que l’industrie – et la société –
n’étaient pas prêtes pour ça. »

2012 : Lancement de The Honest
Company sur honest.com.

2015 : Lancement de Honest
Beauty.

2017 : Ouverture de son propre
laboratoire. « Nos lingettes sont com-
posées à 99,9 % d’eau, et d’origine
végétale. Les produits s’installent dans
notre quotidien : je veux qu’ils soient
jolis à l’intérieur et à l’extérieur. »

2018 : Plus de 60 % des postes
de vice-présidents et cadres supé-
rieurs de sa société sont occupés
par des femmes. « Mon PDG, Nick
Vlahos, est un défenseur des femmes
et de la diversité. Je n’ai pas eu
besoin de le convaincre. Il m’a dit :
“Bien sûr que tu devrais avoir davan-
tage de personnes qui reflètent le
consommateur”. »

2019-2020 : Honest Beauty
s’apprête à se lancer dans la grande
distribution au Royaume-Uni.

AOÛT 2 019 WWW.COSMOPOLITAN.FR 29


PYJAMA ET MASQUE DE NUIT OLIVIA VON HALLE, B.O. FALLON, BAGUE PERSO.


VIP

Free download pdf