m’attendais pas vraiment à être prise. Ce
jour-là, mes sourcils étaient teints en blond
platine pour les besoins d’une campagne
Prada, et j’avais plus l’air d’un alien que
d’un ange... », ironise-t-elle. Surprise : elle est
retenue. « Quand l’agence me l’a annoncé,
je me souviens avoir demandé s’ils étaient bien
sûrs d’eux! » Six ans plus tard, elle défile tou-
jours pour Victoria’s Secret. « Pour une petite
Française du Sud, c’est une belle fierté, mais
surtout beaucoup de travail. »
UNE FILLE SOLAIRE
Alors que certaines s’entraînent à jouer les
divas et affichent une moue boudeuse sur
leurs stories, Cindy Bruna fait tout l’inverse.
Sur son Insta, elle sourit tout le temps...
même pendant ses séances de workout. On
l’envie. Elle tempère. « Mon quotidien n’a
rien de routinier, c’est toujours une nouvelle
expérience, une nouvelle équipe, un nouveau
pays. On n’a pas le temps de s’ennuyer, mais
il y a aussi beaucoup d’incertitudes, de chan-
gements de dernière minute, et bien sûr
de jet lag. » On veut bien la croire. En moins
d’une semaine, on l’a vue passer de New York
à Paris, puis à Cannes. Un quotidien qu’elle
partage en direct avec ses 750 000 followers
sur Instagram. Quand on lui demande si elle
se sent l’âme d’une influenceuse, elle répond :
« Je pense qu’on est tous des influenceurs.
Je pars du principe qu’on inspire les gens qui
nous entourent, peu importe le nombre
d’abonnés Instagram. » La preuve : « Ma plus
grande source d’inspiration reste ma mère,
et elle n’a pas Instagram! »
UNE FILLE ENGAGÉE
Rayonnante, influente, souriante... La plu-
part des mannequins se contentent de ces
trois adjectifs, mais pas Cindy Bruna. Concer-
nant Majestic Filatures, elle lance : « C’est
une marque que j’ai toujours beaucoup
aimée. Je suis d’autant plus fière d’être la pre-
mière femme métisse à la représenter. » Elle est
aussi le premier mannequin métisse à avoir
signé un contrat d’exclusivité avec Calvin
Klein : « La mode a évolué, mais il reste encore
du chemin à faire. J’aimerais qu’un jour il
soit juste normal d’inclure de la diversité dans
les shows, les magazines et les campagnes de
pub. » Également visage de la ligne éco-cache-
mire de Majestic Filatures, elle glisse : « C’est
important d’être conscient du monde dans
lequel on vit. On ne peut plus rester passif
face aux enjeux écologiques. » Elle a changé ses
habitudes : « Faire du tri sélectif, arrêter les
plastiques à usage unique dans les magasins,
privilégier des emballages réutilisables... »
Engagée sur le terrain des inégalités hommes-
femmes, elle prend position sur les réseaux,
et pointe du doigt les disparités. « J’ai rejoint
il y a plus d’un an l’association Solidarité
Femmes qui lutte contre les violences faites
aux femmes, notamment conjugales. » Plus
qu’un mannequin, un exemple à suivre. ●Combinaison
workwear, Isabel Marant
Étoile sur 24s.com.Escarpins
à brides,
Gianvito Rossi
sur yoox.com.Débardeur
casual, Majestic
Filatures.Tee-shirt
pastel, Majestic
Filatures.Sac à main
Sidonie Bag,
Prada sur
brownsfashion.
com.Bague burger de
luxe, Nadine Ghosn.S E S P E T I T S
S E C R E T S
Dans son dressing
« J’ai beaucoup de
vêtements vintage.
J’adore redonner une
nouvelle vie à toutes
ces pièces qui, selon
moi, sont uniques. »
Sa petite manie qui
amuse ses amis
« Je suis maniaque
et je ne supporte pas
que l’on marche
sur mon tapis avec
des chaussures. »AOÛ T 2 019 WWW.COSMOPOLITAN.FR 63