Science Du Monde N°4 – Août-Octobre 2019

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actuaLité Brèves


Science magazine n°

BrèveS ActuAlités 31


Glaces sur le Dniepr


C'est l'astronaute Thomas Pesquet qui nous propose cette magnifique
photographie des congères sur le Dniepr, fleuve qui prend sa source en Russie
et se jette dans la Mer Noire. « Les paysages d'hiver sont aussi magiques à
partir de la Station spatiale internationale » souligne-t-il. « Cette vue du fleuve
au nord de Kiev me rappelle un tableau d'Hokusai ».

© NASA/ESA/Thomas Pesquet

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Science magazine n°

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Quand les premiers agriculteurs-éleveurs
ont migré à travers l’Europe, il y a plus
de 7 000 ans, ils n’étaient pas seuls. Ils ont
emmené leur animal de compagnie pré-
féré : le chien.

Le Néolithique est une révolution culturelle
marquée par la naissance, il y a 11000 ans au
Proche-Orient, de l’économie de production
(agriculture, élevage), puis par sa diffusion
progressive d’Est en Ouest (il y a entre 9000
et 6000 ans) à travers l’Europe. Chiens et
hommes ont-ils une histoire commune, à quel
point leurs destins sont-ils liés? C’est une
partie de ce mystère que tente de percer une
étude internationale de paléogénétique menée
à partir de l’ADN mitochondrial extrait de 99
restes archéologiques de chiens.

L'étude, menée par des chercheurs de l’École
Normale Supérieure de Lyon, du Muséum
National d'Histoire Naturelle, de l’Univer-
sité de Rennes 1 et de l’Université d’Oxford
retrace les grands axes empruntés par les
populations de chiens pendant cette période
et indiquent que, tout comme le mouton, la
chèvre, le cochon, le bœuf ou les plantes
cultivées (blé, orge, pois, fèves et lentilles),
les chiens ont accompagné les agriculteurs
originaires du Proche-Orient au cours de leur
migration plurimillénaire à travers l’Europe.
Elle indique également que les chiens issus
du Proche-Orient ont remplacé petit à petit,
au cours du Néolithique, les populations
européennes de chiens associées aux chas-
seurs-cueilleurs et domestiquées depuis plus
de 15000 ans.

Cependant, les chiens modernes que nous
connaissons aujourd’hui possèdent majo-
ritairement une toute autre signature géné-
tique. L’étude précise que cette lignée pourrait
avoir été introduite en Europe après la fin du
Néolithique, notamment lors des migrations
humaines depuis la steppe pontique-cas-
pienne, qui s'étend de l'estuaire du Danube
aux montagnes de l'Oural, et qui ont joué un
rôle crucial dans l'histoire de l'Europe et de
l'Asie (diffusion du cheval, de la métallurgie,
du millet...).

Quoi qu'il en soit, l’histoire des hommes et
des chiens est intimement liée depuis plus de
15000 ans. (Source : INEE)

On a longtemps pensé que seuls les mam-
mifères terrestres et les oiseaux possédaient
deux états de sommeil : le sommeil lent et
le sommeil paradoxal. Celui-ci, associé aux
rêves, est une phase complexe qui plonge le
corps dans un état ambigu, entre sommeil
et éveil.

Pendant les heures de sommeil, l’organisme
s’attelle à de multiples activités vitales :
consolider les connaissances apprises pendant
la journée, nettoyer le cerveau des déchets du
métabolisme, produire des hormones, réguler
la température, se réapprovisionner en éner-
gie. Ce phénomène physiologique conservé
au cours de l’évolution semble partagé par
tout le règne animal. Mais qu'en est-il du
sommeil paradoxal?

Une étude publiée dans Science en 2016 s’est
penchée sur le dragon barbu (Pogona vitti-
ceps) en démontrant qu’il passait par deux
états distincts de sommeil. Elle émettait
ainsi l’hypothèse selon laquelle les phases

de sommeil seraient apparues chez un ancêtre
commun aux mammifères et aux reptiles, il
y a 350 millions d’années.
Des chercheurs de l’équipe Sommeil du
Centre de recherche en neurosciences de

Lyon (CNRS/Inserm/Université Claude Ber-
nard Lyon 1/Université Jean Monnet)* ont,
dans un premier temps, réitéré l’expérience
faite sur le dragon barbu. Ils ont ensuite mené
une nouvelle étude sur une autre espèce de

chiens et Homo sapiens :


un lien très ancien


A quoi rêvent les lézards?


*En collaboration avec un chercheur du laboratoire Mécanismes adaptatifs et évolution (CNRS/Muséum national d’Histoire naturelle) et des cher-
cheurs de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon.

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