Science Du Monde N°4 – Août-Octobre 2019

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Science magazine n°46

Les yeux bioniques, aussi connus sous le nom
de prothèses rétinales, sont des outils permet-
tant aux aveugles par rétinopathie pigmen-
taire, maladie génétique et dégénérative qui
touche 20.000 à 40.000 personnes en France
et plus de 2.000 personnes à Hong Kong, de
récupérer une perception visuelle.

Il ne s’agit pas, à l’heure actuelle, de fournir une
vision naturelle, mais de rendre une perception
utile au patient : des formes, des contrastes et
même dans certains cas la possibilité de recon-
naître des objets de taille moyenne et de lire des
mots de grande taille. Ces systèmes de rétines
artificielles sont actuellement mis au point par
trois sociétés concurrentes, une américaine, une
allemande et une française.

Une centaine de personnes dans le monde est
équipée de ces yeux bioniques. Ils fonctionnent
grâce à un système de télémétrie sans fil com-
posé d’un transmetteur, d’un récepteur et d’un
jeu de deux bobines couplées, l’une située au
niveau de l’émetteur et l’autre au niveau du ré-
cepteur. Une puce électronique est implantée
dans le globe oculaire, elle va recevoir des in-
formations et de l’énergie depuis le transmetteur
situé dans une paire de lunettes spéciale munie
d’une caméra et d’un générateur de champs

magnétiques alternatif hautes fréquences. Les
images enregistrées par la caméra sont ainsi
transformées en signaux électriques puis trans-
mises à la puce présente dans le globe oculaire
et reliée au nerf optique. Les signaux vont alors
stimuler les neurones de la rétine, produisant une
perception visuelle pour l’usager.

Dans le système actuel, il est nécessaire d’avoir
un excellent alignement entre la bobine émet-
trice dans la lunette et la bobine réceptrice dans
l’oeil pour disposer d’une bonne efficacité lors
du transfert d’énergie et d’information. C’est un
point important car l’alignement entre l’oeil et
la lunette est sujet à de nombreuses variations
au cours de la journée du patient. Le mauvais
transfert de l’énergie conduit alors à un épuise-
ment plus rapide de la batterie, réduisant ainsi
la durée opérationnelle de l’appareil.

Dans la technologie actuelle, les bobines émet-
trices et réceptrices sont unidimensionnelles et
placées en parallèle pour le transfert d’énergie.
Les chercheurs de la City University of Hong
Kong ont développé une nouvelle structure de
bobine multidimensionnelle, ainsi qu’un circuit
adapté qui autorise un mauvais alignement la-
téral 50% plus élevé et augmente l’angle de
transmission de plus de 200%. Le nouveau
système permet aux patients de disposer d’une
plus grande liberté de mouvement tout en ré-
duisant la taille des batteries et en augmentant
l’autonomie de l’appareil. (Source ADIT)

Les yeux bioniques améliorés par


des chercheurs de Hong Kong

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