8958 dossier LeS 10 innovationS DigitaLeS De L'année LeS 10 innovationS DigitaLeS De L'année
Les 10 innovations
digitales de l'année
Entendre une seule conversation au milieu d'une foule, suivre des cours
en immersion totale grâce à la réalité virtuelle, contrôler un exosque-
lette par la pensée... les progrès du digital et de l'intelligence artifi-
cielle révolutionnent notre façon de vivre.
Grâce à son réseau académique de 19 universités de niveau mondial,
Netexplo Observatory, en partenariat avec l’UNESCO, a retenu, parmi
plus de 2000 innovations, les 10 les plus prometteuses, dont l’usage
émergent pourrait bousculer notre avenir.
« Faciliter la transformation digitale, c’est la
vocation de Netexplo Observatory. Depuis 11
ans, l'Observatoire identifie et décrypte les
tendances de l’innovation et de la transfor-
mation digitale, tout en mesurant l’impact
sur la société, et les bouleversements dans
les usages », explique son Président, Thierry
Happe.Ainsi, l'Observatoire a déjà identifié et dis-
tingué des usages naissants qui se sont avérés
prometteurs tels que Twitter, Siri, Shazam,
Spotify, Airbnb, Waze, BlablaCar ou encore
Slack. Il y a 11 ans déjà, le Grand Prix Netex-
plo était décerné à Psiphon, le premier logi-
ciel anti-censure qui a joué un rôle-clef dans
l’émergence du printemps arabe.« Par son ambition, Netexplo Observatory
nous ramène aux fondements de la mission
de l’UNESCO : mobiliser l’intelligence hu-
maine, les outils de partage de l’informationdu dialogue des cultures pour resserrer les
liens entre les peuples et construire la paix.
Les nouvelles technologies sont essentielles
à la construction de sociétés de savoir dy-
namiques, elles portent l’économie de la
connaissance, les progrès scientifiques sans
lesquels il ne peut y avoir de développement
durable » souligne Indrajit Banerjee, Direc-
teur des Sociétés des Savoirs, UNESCO.Pour 2018, les tendances qui sous-tendent
l’innovation mondiale sont résumées ainsi par
l'Observatoire Netexplo : « Interface Zéro/
Décision Zéro ».
Interface Zéro parce que nous vivons dans un
monde où le numérique est ambiant. Et nous
nous immergeons, non pas dans les techno-
logies, mais dans l’expérience qu’elles pro-
posent. Les innovations les plus récentes nous
poussent vers un monde où l’interface dispa-
raît. Sommes-nous prêts pour cette désincar-
nation des technologies et des interactions?Décision Zéro car nous nous sommes entourés
de complicités numériques de plus en plus
décisionnaires, qui nous informent, nous
conseillent et nous coachent, pour finale-
ment prendre la décision d’agir au risque de
nous en déposséder. Finalement, qui est aux
commandes, qui pilote nos sociétés, nos entre-
prises, nos vies? Et si c’est bien la machine,
selon quelles règles et quelles ambitions?Dans ce monde où l’interface et les décisions
se font invisibles, quel est alors le statut, la
place, l’utilité d’Homo Sapiens? Plutôt
qu’une compétition (perdue d’avance) entre
l’Humain et l’Intelligence Artificielle sur le
terrain de l’intelligence logique, ne doit-on
pas miser sur notre intelligence intuitive,
émotive, créative, une partie de nous-mêmes
laissée en jachère? L’avènement des intelli-
gences numériques induit une nouvelle civi-
lisation qui nous imposera de réviser notre
modèle d’intelligences... au pluriel.DépreSSion : DeS traitementS étonnantS DépreSSion : DeS traitementS étonnantS dossier 57
Nutrimemo, portée par Véronique Pallet
(Professeur Bordeaux INP) à NutriNeuro.
Cette étude vise à mesurer les effets d’une
supplémentation alimentaire en nutriments,
notamment en omégas 3, sur l'amélioration de
la mémoire et la prévention du déclin cognitif
des seniors. Les conclusions de cet essai de-
vraient être publiées à la fin de l’année 2018.Dans le cerveau de patients diagnostiqués
avec une dépression, les taux d’omégas 3
dans le cerveau sont diminués. Le laboratoire
NutriNeuro a étudié les liens entre ces tauxdiminués d’omégas 3 et les troubles de type
dépressifs, afin de déterminer si des apports
alimentaires en omégas 3 peuvent corriger et
prévenir les troubles de l’humeur.« Un traitement par la nutrition
est aussi envisageable contre les
troubles de type anxieux. »Les travaux en cours dans l’équipe de Sophie
Layé interrogent si une supplémentation ali-
mentaire en omégas 3, bien supérieure aux re-
commandations quotidiennes, limite les effetstoxiques du stress chronique sur le cerveau. Ils
observent que ces omégas limitent l’hyperac-
tivité de l’axe du stress et ses effets délétères
sur les réseaux neuronaux et les comporte-
ments de type anxieux et dépressifs. Ainsi,
les omégas 3 protègent de l’altération de la
plasticité synaptique après un stress et main-
tiennent l’intégrité anatomique des neurones
dans les structures cérébrales qui contrôlent
les émotions. Des pistes prometteuses pour
l’avenir des traitements des troubles dépres-
sifs et anxieux par les nutriments issus de
l’alimentation.Comment fonctionnent les omégas dans le cerveau?
D’un point de vue mécanistique, les omégas 3 s’incorporent dans les membranes des neurones et des cellules gliales
pour conditionner le fonctionnement optimal du cerveau en agissant sur la plasticité synaptique, la capacité du cerveau
à s’adapter en permanence. Les omégas peuvent être considérés comme des régulateurs de transmission synaptique,
c’est-à-dire des régulateurs de la communication des neurones entre eux. Un déséquilibre des taux d’omégas perturbe la
bonne communication entre les neurones et contribue donc à des altérations de notre mémoire ainsi que de la régulation
adéquate de nos états émotionnels, conduisant à des pathologies comme les troubles anxieux ou la dépression.D’autre part, les omégas 3 incorporés dans les cellules gliales sont à l’origine de la synthèse de métabolites aux activités
anti-inflammatoires. Les chercheurs de NutriNeuro ont identifié que ces métabolites sont nécessaires au contrôle de la
neuroinflammation, un phénomène qui se développe avec l’âge et qui contribue à la mort neuronale et au déclin cognitif.
Ainsi, les bons apports alimentaires en omégas 3, en maintenant un niveau adéquat de ces acides gras dans le cerveau,
favorise la genèse de ces régulateurs de la neuroinflammation et protège les neurones.