L’Ami Des Jardins et De La Maison N°1105 – Août 2019

(Romina) #1

ZOOM SUR LES MALVACÉES


40 Août 2019 | L’Ami des jardins & de la maison


dix ans et sont toujours présentes,
presque invisibles tant leurs feuilles et
tiges sont fines. Parfaitement vivace éga-
lement, la mauve sauvage (Althaea
offi ci nalis), aux petites fleurs blanc bleuté
sur des feuilles épaisses et velues, d’un
beau gris argenté. Ses racines étaient la
matière première de la guimauve... On
la trouve à l’état sauvage en grandes
colonies sur les dunes du littoral atlan-
tique et de la Manche : recherchez-la,
elle est en fleurs en ce moment!
Kitaibela vitifolia et Sida hermaphrodita

offrent des fleurs du même type, sur des
feuillages plus amples, d’allure plus exo-
tique alors qu’elles sont toutes deux bien
rustiques (-20 °C) en sol ordinaire.

AU RAYON ARBUSTES,
RUSTIQUES... OU PAS
Question végétation, on franchit encore
une étape avec les lavatères “arbustifs”
Lavatera x thuringiaca. Leurs tiges
souples poussent très vite chaque prin-
temps depuis la base de la plante, un peu
sur les branches si elles n’ont pas gelé,

Lavatera arborea ‘Variegata’ offre des grandes feuilles plus
ou moins panachées de crème et des fleurs rose magenta durant
les deuxième et troisième années (facile à multiplier par semis).

L’espèce, L. arborea, est spontanée sur le littoral atlantique
et celui de la Manche. Elle se comporte en bisannuelle mais vit
parfois 3 ou 4 ans.

ce qui l’amène à se comporter comme
une vivace. Quand le froid ne gèle pas les
branches, je recommande de tout raser
en mars ou avril, pour inciter la plante à
repartir en touffe vigoureuse. Les fleurs
commencent à s’épanouir en juin et se
renouvellent tout l’été. Entre le rose vif et
le blanc pur, il existe de nombreuses
sélections de roses différents. ‘Barnsley’
reste ma préférée, car ses fleurs blanches
devenant rosées ornées d’un cœur plus
sombre se posent sur un feuillage gris,
l’accord parfait.
Sur les côtes bretonnes, on trouve
Lavatera arborea, plus grande (2 m et
plus), mais généralement formée sur un
tronc. Ses grandes feuilles velues sont
d’un beau vert bleuté et ses fleurs, petites,
captent quand même l’attention. Dans les
jardins, c’est la forme panachée ‘Varie-
gata’ qui est souvent retenue, très lumi-
neuse au cours de sa deuxième année où
sa végétation est la plus belle. Elles vivent
3 à 5 ans, et il est toujours prudent de
bouturer quelques tiges en août pour
assurer la survie des plantes en cas d’hi-
ver froid ou très humide.
Beaucoup plus fragiles, les “petits lava-
tères” que sont les Anisodontea, très
courants désormais dans les jardineries
au printemps. Excellents en pots, pour
une saison, parfois deux quand l’hiver est
clément, on peut aussi les conserver par
bouture en fin d’été. Il leur faut du soleil et
de la chaleur pour fleurir en abondance.
Alyogyne huegellii est du même acabit,
avec de grandes fleurs bleues, fascinantes
durant une bonne partie de l’été.

HOHERIA, LE COUSIN DU BOUT DU MONDE
Encore peu répandu dans les
jardins parce qu’on le croit peu
rustique, l’hoheria fait partie
de la famille, bien que l’on ne
reconnaisse pas facilement ses
caractéristiques sur les fleurs.
Les cinq espèces sont originaires de
Nouvelle-Zélande, mais poussent
bien en pleine terre sur tout le litto-
ral atlantique et de la Manche, ainsi
que dans le Midi, dans les endroits
frais. Elles gèlent en dessous de
-10 °C, mais les pieds survivent par-
fois à -15 °C. Ils fleurissent en abon-
dance au cœur de l’été, sont très
mellifères, et poussent facilement
sur les sols pauvres, sablonneux,
non calcaires. Ils sont merveilleux
en pot, à condition de ne jamais
laisser sécher le substrat, et de leur
éviter les courants d’air froid.
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