L’Ami Des Jardins et De La Maison N°1105 – Août 2019

(Romina) #1
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Au seuil de la villa, vous apprécierez
l’ombre des cyprès avant de grimper vers
le Casino du Palladio par de larges esca-
liers de pierre. Appelé par une divinité,
vous irez encore plus haut dans la
lumière, avant de redescendre au fond du
vallon. Lors de votre parcours tracé à
flanc de colline selon un jeu savant de
courbes et de perspectives, c’est en tout
plus d’une vingtaine de fabriques et de
silhouettes qui vous guideront ainsi. Vous
vous arrêterez aussi, surpris par une série
detableauximaginéspourouvrirl’es-
pace,effacerlesfrontières: une Méditer-
ranée scintillante en contrebas, un
horizon sans nuages, une vieille ville
et son clocher... tous encadrés de cyprès
et de haies taillées à bonne hauteur.
Aucune fleur n’est censée venir brouiller
la mise en scène des architectures peintes
en jaune, et badigeonnées d’une frise
rouge sombre. Un ton repéré par
Ferdinand Bac dans les œuvres du
peintre italien Carpaccio (peut être aussi

surlesfaçadesmentonnaises)pour
sacomplémentaritéavecle vertdes
oliviers.Restauréetentretenuavecsoin
depuisunevingtained’annéesparun
coupledeparticuliers,le jardin,patiné
parlessubtilesnuancesdesfeuillages
méditerranéens,continueà distiller
le charmedesjardinsd’antanjusqu’au
rocherd’Orphée.

UNEŒUVREÉTERNELLE
À partirdelà,le cheminsefaitplus
étroit,serpenteentrelesroches,pour
vousperdredansunenature«sauvage»,
considérée comme indomptable par
le paysagiste. Si la réminiscence de ses
voyages s’inscrit avec une si grande
justesse tant d’années après, cela est
sûrement lié à sa connaissance intime
du site. Il avait en effet pour habitude
de séjourner chez ses commanditaires
tout le temps du chantier. Soit ici, chez
monsieur et madame Émile Ladan-
Bockairy qui l’avaient laissé libre d’ima-
giner cette œuvre, durant huit ans et...
l’éternité puisque Ferdinand Bac repose
à leurs côtés dans l’une des fabriques
qu’il vous reste à découvrir.

Perspective plongeante sur le bassin espagnol, serti à
l’italienne de balustrades et de leurs reflets tremblants.

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  1. Dans la lumière, ce masque conclut l’axe
    de la perspective ombrée.

  2. Si les silhouettes des cyprès structurent
    la promenade, ailleurs, les oliviers marquent
    de leurs troncs tourmentés le temps passé.

  3. Le voyage commence par cette fresque
    du Jardin du trompe-l’œil. D’inspiration
    italienne, il se réfléchit dans le bassin arabo-
    andalou du jardin géométrique de l’entrée.

  4. Chaque sculpture raconte une histoire,
    ici celle de Ferdinand Bac vous accueille
    à l’entrée du domaine.

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