Le Monde - 15.02.2020

(Romina) #1

TRAITEMENT DE SAVEUR Sans CHICHIS.


AVEC SON AMI LE CHEF BERTRAND GRÉBAUT, THÉOPHILE POURRIAT FORME
LE BRILLANT DUO À L’ORIGINE DES RESTAURANTS PARISIENS SEPTIME
ET CLAMATO. UNE SUCCESSSTORY QUI A LONGUEMENT MIJOTÉ, COMME
CETTE SOUPE, DANS LES MARMITES DE LA CUISINE POPULAIRE ITALIENNE.


LA SOUPE
“PASTA E CECI”
DE THÉOPHILE
POURRIAT.

Préparation : 15 minutes
Cuisson : 1 heure à 1 h 30

POUR 4 PERSONNES
1 gros oignon pelé et émincé,
1 branche de céleri épluchée
et émincée,
1 grosse carotte pelée
et finement émincée,
1 gousse d’ail pelée,
1 tranche épaisse de pancetta
taillée en lamelles,
800 g de pois chiches
(en boîte ou secs et trempés
pendant 12 à 24 heures),
2 l de bouillon de volaille ou
de légumes tenu au chaud,
1 bouquet de romarin frais
finement haché,
100 g de ditalini (petites
pâtes courtes et creuses),
quelques branches de persil,
basilic ou menthe selon la
saison, huile d’olive extra-
vierge verte et piquante,
fleur de sel, poivre du moulin.

LA PRÉPARATION
Préparer le soffritto : dans un
peu d’huile d’olive, faire suer
15 minutes sans coloration
la gousse d’ail tapée, l’oignon,
le céleri et la carotte émincés,
la pancetta taillée en lamelles,
le romarin haché.
Rincer et ajouter les pois
chiches. Recouvrir à hauteur de
bouillon, cuire 30 à 45 minutes,
en ajoutant du bouillon
si besoin.
À l’aide d’une écumoire,
réserver la moitié des pois
chiches entiers dans un bol.
Mixer le reste afi n d’obtenir
une soupe lisse. Remettre les
pois chiches entiers réservés,
ajouter du bouillon si besoin,
puis les pâtes. Rectifi er
l’assaisonnement pendant la
cuisson. Arrêter la cuisson dès
que les pâtes sont al dente.
Servir brûlant, avec du persil
ou du basilic frais ciselé, et
un bon filet d’huile d’olive.
NB : en été, on peut faire
la variante avec des haricots
blancs, des tomates fraîches,
du pesto de basilic,
du parmesan frais râpé...

étblissement overt pr Jlien. J’i écovert le
trvil en cellle fmilile, n sens e l’esthétiqe,
n nivers, es proits, l fl er e sel, l’hile
’olive verte. C’étit simple, brt, bon. Sovent,
nos mngions es ptes x hricots (pasta e
fagioli) o x pois chiches (pasta e ceci). Une
cucina povera [« cisine  pvre »] svorese
et norrissnte, qi pise et ynmise.
À cette époqe, Bertrn et moi étions coloc-
tires, il venit très sovent  restrnt. Il pssit
 temps en cisine, essyit tot. Son got por
l cisine s’est ffi rmé, et il s’est inscrit  l’école
hôtelière Ferrni. Il est ensite llé trviller ns
es grnes misons, Arpège, Agpé, pennt qe
je continis  gérer es restrnts. Pis on  tos
les ex e envie e rconter qelqe chose e
pls personnel. Je sis llé vivre qelqes mois 
Florence por clôtrer mon chpitre itlien, li est
prti fire le tor e l’Asie, et nos nos sommes
retrovés por écrire ce qi llit evenir Septime.
Éviemment, les choses ont évolé epis l’over-
tre en 2011, mis les bses étient l : on volit
e l bienveillnce et fire bon, simple, sin et bien
sorcé, éthiqe, rble. Un pe comme cette
sope e ptes et pois chiches, qi ne trompe ps
et qi pet norrir tot le mone. C’est fi n, sns
snobisme, c’est e l cisine vrie. ”
SEPTIME/CLAMATO, 80, RUE DE CHARONNE, PARIS 11e.

Texte Cmille LABRO
Photos Jlie BALAGUÉ


“LA RESTAURATION, POUR MOI, CE N’EST PAS UNE
VOCATION : c’est m plnche e slt. Ps l cisine, mis l slle,
l’cceil es clients, l crte es vins, l gestion  qotiien, les
cinqnte collborters, le service. J’i grni  Pris, ns le
14 e rronissement, et, enfnt, j’imis l cisine e fçon joyese
et spontnée. J’i es sovenirs e grnes brqes  l cm-
pgne, vec es ts e copins e l fmille, tot le mone x
fornex, mbince post-68... Il y vit tojors n bœf-crottes
qi mijotit es heres,  gigot en crote o es timbles mil-
nises, pis trente personnes  tble qi bvient, mngeient et
isctient e ce q’elles llient cisiner le soir... J’i rencontré
Bertrn [Grébt]  15 ns, qn j’étis  lycée Lvoisier. Nos
sommes evens mis,  fire les 400 cops ensemble ns le
Qrtier ltin... J’étis n bon élève ocile, j’i fit n bc scienti-
fi qe prce q’on m’ it qe c’étit ce q’il fllit fire, je sis entré
 l’niversité Pris-Dphine en section éco-gestion prce qe
c’étit ne bonne fc. Et tot ’n cop on me prlit e micro et
mcro-économie, j’étis per, j’i complètement écroché. Tot
ce qe je svis, c’est qe j’imis mnger, et qe ç, je ne porris
jmis m’en lsser. Prllèlement, j’vis commencé  trviller
ns le restrnt itlien qe mon be-frère, Jlien Cohen, vit
monté : Les Cillox. J’étis  service et  br, j’i ppris le métier
vec e jenes Itliens, sres, toscns, siciliens, qi m’ont ssi
enseigné ler lnge... C’étit ne révéltion, je povis ggner m
vie en m’écltnt, c’étit instntnément grtifint. Je me sis
retrové prchté irecter  24  ns chez Ssso, n tre


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LE GOÛT
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