Le Monde - 15.02.2020

(Romina) #1
FÉVRIER 2020,
CORONAVIRUS À BORD.
Après la mise en quaran-
taine de navires de croisière
dans le port de Civitavecchia
(Italie) et de Hongkong
–  qui ont finalement été
autorisés à accoster –, un
troisième paquebot, le
Diamond Princess est
amarré le 3 février au large
de Yokohama, au sud-est de
Tokyo. À son bord, plus de
trois mille sept cents per-
sonnes, dont plus de deux
mille passagers, sont confi-
nées dans leurs cabines.
Tous les jours, le nombre de
contaminés augmente. Le
10 février, le bateau comp-
tait cent trente-cinq indivi-
dus touchés par l’épidémie.

MAI 2019, ROUGEOLE
ET COUPS DE SOLEIL.
Freewinds, un navire de
croisière américain apparte-
nant à l’Église de scientolo-
gie, est resté bloqué plu-
sieurs jours dans le port de
l’île de Sainte-Lucie, dans
les Caraïbes, après la décou-
verte d’un cas de rougeole à
bord. La patiente a été mise
à l’isolement et le bateau est
resté en quarantaine durant
une dizaine de jours. Le
médecin du navire a tout de
même réclamé une centaine
de vaccins contre la rou-
geole et des tests sanguins
ont été effectués sur les pas-
sagers ne pouvant prouver
qu’ils étaient vaccinés.

COURANT 2014,
GASTRO CLANDESTINE.
Au mois de janvier, sept
cents croisiéristes de l’Ex-
plorer of the Seas pris de
crampes et de vomisse-
ments ; en avril, quelque
cent cinquante passagers du
Crown Princess foudroyés
par la gastro ; sept mois plus
tard, en novembre, sur le
même navire, cent soixante-
dix touristes à nouveau
contaminés par ce même
virus... En dix mois, ces croi-
sières de rêve ont tourné au
cauchemar. Malgré le confi-
nement imposé aux passa-
gers touchés par le norovi-
rus, très contagieux, la
propagation n’a pu être
évitée.

JUIN 2009,
CROISIÈRE GRIPPÉE.
Aux premiers jours de
l’été 2009, mille deux cents
personnes à bord de l’Ocean
Dream ont erré d’île en île
dans les Caraïbes, sans pos-
sibilité de débarquer, après
la découverte de trois cas de
contamination à la grippe A
(H1N1) chez des membres
de l’équipage. Après avoir
tenté, en vain, d’accoster
dans différents ports des
Caraïbes – ni Grenade ni la
Barbade n’ont accepté d’ac-
cueillir les passagers –, le
navire a été immobilisé pen-
dant une semaine au large
de l’île de Margarita.

JUIN 2005,
DÉCÈS MYSTÈRE.
Le 9 juin 2005, le Clipper
Lancaster, un vraquier baha-
mien en route pour la Chine,
s’arrête à La  Réunion et
réclame une demande d’as-
sistance médicale à la suite
de la mort inexpliquée d’un
membre de son équipage et
à la présence d’un second
malade à bord. En attendant
les résultats des prélève-
ments biologiques, le cargo
a été placé en quarantaine
et  la dépouille du marin
conservée à bord. Aucune
explication n’ayant jamais
été avancée, un an plus tard,
une folle rumeur avait rendu
ce bateau coupable de l’épi-
démie de chikungunya
apparue sur l’île.

L'HISTOIRE SE RÉPÈTE LA CRISE DE LA QUARANTAINE.


DEPUIS LE DÉBUT DE L’ÉPIDÉMIE DU CORONAVIRUS 2019-COV, AU MOINS
TROIS NAVIRES ONT ÉTÉ CONFINÉS POUR SUSPICION DE CONTAMINATION.
UNE MESURE RESTRICTIVE RÉGULIÈREMENT APPLIQUÉE EN MER EN CAS
DE MALADIE EXTRÊMEMENT CONTAGIEUSE.

Texte Zineb DRYEF

Carl Court/Getty Images/AFP. Raino Mauricia/AFP.Mel Evans/AP. Pedro Famous Diaz/AP/Sipa. Richard Bouhet/AFP

Free download pdf