Les Echos - 02.03.2020

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RÉSULTATSANNUELS 2019SOLIDES

*proposéàl’AG2 020

car elles sont dépendantes de pièces made in China. Photo AP/Sipa

plans d’action plus drastiques.


rises


l’entreprise, spécialisée dans les piè-
ces en plastique, est un acteur de
belle taille dans le secteur. « Nous
avons 47 usines dans le monde, dont 5
en Chine, et une plus précisément à
Wuhan » [l’épicentre de l’épidémie,
NDLR], explique son directeur géné-
ral, Pierre Boulet, le PDG.

Des usines en sous-régime
Les quatre premières tournent « à
50 % de leur capacité, précise-t-il. La
production est limitée par le nombre
d’opérateurs qui ont le droit d’être
présents, car un certain nombre de
nos salariés n’ont pas encore achevé
la période de quarantaine obligatoire
avant de revenir au travail ». Mais
comme le coronavirus a également
fait plonger les ventes en Chine, la
demande pour alimenter la produc-
tion de voitures locale reste faible.
A Wuhan, en revanche, confor-
mément aux instructions des auto-
rités locales, « il y a zéro activité »,
rappelle Pierre Boulet. Les mesures

demi-journée ou une journée, mais
ça se fait », rapporte le patron de
Novares. Mais pour les l ivraisons en
dehors de la Chine, « c’est plus com-
pliqué, poursuit-il. De nombreux
transports en train ou en bateau ont
été annulés ces dernières semaines.
Maintenant que les échanges redé-
marrent, toutes les capacités sont
déjà réservées. Le prix de l’achemine-
ment par bateau a triplé. »
Cela devrait donc poser, à terme,
des problèmes d’approvisionne-
ment à certaines usines européen-
nes. « Le délai de transport pour ce
type de produit est de trois à quatre
semaines, détaille le dirigeant. Des
pièces continuent à arriver, mais le
flux a été désamorcé. » Des ruptures
d’approvisionnement se profilent
donc pour certaines usines euro-
péennes, sauf si les constructeurs
décident de lancer des transports
exceptionnels par avion. Une solu-
tion étudiée de très près par cer-
tains d’entre eux.n

Comment un équipementier automobile


français implanté en Chine fait face


Lionel Steinmann
@lionelSteinmann

Comme tous les équipementiers
automobiles présents en Chine,
Novares se démène pour limiter
l’impact du coronavirus sur sa pro-
duction et les chaînes d’approvision-
nement de ses clients constructeurs.
Mais la reprise partielle de l’activité
sur place ne signale pas la fin de la
crise, prévient la société. Avec
1,4 milliard d’euros de chiffre d’affai-
res annuel et 12.000 employés,

Le français Novares, qui
compte 5 usines en Chine
dont une à Wuhan, s’efforce
de continuer à alimenter ses
clients constructeurs. Mais
la reprise de la production
sur place reste partielle,
et le redémarrage des
capacités de transport vers
l’Europe insuffisant pour
répondre à la demande.

Hortense Goulard
@HortenseGoulard

Le ralentissement de l’économie
chinoise lié à la crise du corona-
virus commence à inquiéter les
producteurs européens d’éner-
gie renouvelable. Certains pro-
ducteurs anticipent des retards
de l’ordre de « quelques semai-
nes » si la crise se prolonge. Mais
la production pourrait repren-
dre, voire accélérer une fois la
crise terminée.
Pour Engie, principal pro-
ducteur français d’énergies
renouvelables, l’impact opéra-
tionnel du virus « existe pour
deux types d’activités, les pan-
neaux solaires et les pales
d’éoliennes, notait, jeudi, sa
directrice générale par intérim,
Claire Waysand. Ces panneaux
et ces pales sont produits par des
fournisseurs chinois qui sont
directement affectés par le coro-
navirus. C’est quelque chose que
nous suivons de près avec nos
fournisseurs. Cela peut entraî-
ner des retards de quelques
semaines par projet ».

Manque de silicium
Les panneaux solaires pour-
raient en effet venir à manquer s i
la crise se prolonge. La Chine
domine de très loin le marché
mondial du silicium. Ce maté-
riau, fabriqué dans des fours à
partir de quartz, est un compo-
sant essentiel pour la quasi-tota-
lité des panneaux solaires instal-
lés en Europe. « Quand il n’y a
plus de matière première, tous les

La crise sanitaire
en Chine pourrait,
à terme, compliquer
l’approvisionnement de
producteurs européens
d’énergies renouvela-
bles. Les panneaux
photovoltaïques
sont en première ligne.

Eoliennes et panneaux


solaires : les installations


retardées en Europe


fabricants de panneaux solaires
ne peuvent pas travailler », expli-
que Xavier Daval, président de la
branche solaire du Syndicat des
énergies renouvelables (SER).
Par ailleurs, la crise du coro-
navirus est survenue à un
moment de l’année où les stocks
de panneaux solaires sont au
plus bas. « Il y a souvent des sur-
commandes en fin d’année. Au
contraire, en janvier, on attend les
commandes du premier trimes-
tre avant de reconstituer les
stocks », poursuit Xavier Daval.

Impact incertain
Le fondateur d u cabinet
d’experts kiloWattsol anticipe,
lui aussi, des retards « de l’ordre
d’un mois » pour les produc-
teurs européens d’énergies
renouvelables. Mais les fabri-
cants de panneaux solaires
pourraient accélérer leur pro-
duction une fois la crise passée,
pour rattraper le retard. « Les
sous-traitants qui fabriquent les
panneaux solaires ne travaillent
pas au maximum de leurs capa-
cités », explique-t-il.

L’impact de la crise sanitaire
chinoise sur la filière éolienne
est plus incertain. « La filière
est très européenne, souligne
un porte-parole de l’organisa-
tion France Energie Eolienne
(FEE). Des pièces sont impor-
tées de Chine mais cela ne repré-
sente pas grand-chose au regard
des volumes. Tout dépend
des stratégies de sourcing des
entreprises. »n

La crise est
survenue à un
moment de l’année
où les stocks de
panneaux solaires
sont au plus bas.

de confinement restent très strictes,
et rien ne dit à ce stade que les usi-
nes de la zone pourront bien redé-
marrer vers le 10 mars, comme c’est
aujourd’hui envisagé.
Problème, « la plupart des moules
[pour fabriquer les pièces en plasti-
que, NDLR] qui sont à Wuhan sont

uniques », souligne le dirigeant.
Certaines pièces ne peuvent donc
pas être fabriquées ailleurs dans le
monde, ce qui menace la produc-
tion de certains modèles.
Second souci, la désorganisation
des flux logistiques de la Chine vers
l’Europe. « Les approvisionnements
entre sites en Chine sont erratiques,
certains camions restent bloqués une

Autre souci, la
désorganisation des
flux logistiques de la
Chine vers l’Europe.

Les Echos Lundi 2 mars 2020 ENTREPRISES// 17

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