Les Echos - 02.03.2020

(nextflipdebug2) #1

18 // ENTREPRISES Lundi 2 mars 2020 Les Echos


Le musée du Louvre est resté fermé dimanche.
Photo St éphane de Sakutin/AFP


son tour et annule tous les rassem-
blements de plus de 5.000 person-
nes en milieu confiné.
En Chine, l’onde de choc s’est
propagée depuis des semaines. A
Hong Kong, la célèbre foire Art
Basel, prévue fin mars, a été annu-
lée dès l e début février par son orga-
nisateur suisse MCH. Au grand
soulagement finalement des gale-
ristes, qui ne seront pourtant
indemnisés q u’à hauteur de 75 % de
leur mise. « C’est surtout une perte
pour eux car nous étions sûrs de ne
presque rien vendre cette année. Je
ne suis pas choquée de laisser 25 %
au vu de tous les frais qu’ils ont enga-
gés en amont », souligne la galeriste
Nathalie Obadia.
Le français Comexposium, troi-
sième organisateur mondial de
Salons, s’oriente, lui, vers des
reports. « L’essentiel de nos événe-
ments en Chine sont prévus en mai,
et nous commençons à imaginer des
scénarios de report. La décision sera
prise ce lundi », précise son prési-
dent, Renaud Hamaide. Trois
Salons organisés par GL events qui
devaient se tenir à Pékin au pre-
mier trimestre ont été reportés : le

Beijing Fabric Wallpaper Expo, le
Build & Décor, le China Internatio-
nal Door Expo. Ils devraient être
reprogrammés au plus tôt en mai
et j uin. Le g roupe français a engagé,
dès la fin janvier, des discussions
avec le propriétaire du parc d’expo-
sitions de Pékin afin de trouver les
meilleures dates p our accueillir ces
manifestations. Compte tenu du
niveau de commercialisation
(90 %) et d’encaissements (85 %) et
de l’importance de ces Salons pour
leur filière, GL events anticipe un
report important des exposants,
sans i mpact sur l es objectifs b udgé-
taires. Quant à ses 500 salariés en
Chine, ils ont repris le chemin du
bureau.
Hopscotch a également rouvert
ses bureaux en Chine où le groupe
compte une quarantaine de per-
sonnes. Ses activités ont souffert de
quelques annulations successives,
comme celle du Salon de l’automo-
bile de Pékin où il avait conçu le
stand d’un gros constructeur auto-
mobile, ou celles de diverses
actions de promotion au Japon. En
Europe aussi, la voilure est réduite
sur plusieurs événements du fait de

la non-participation des sociétés
asiatiques.
« Mais cela est pour le moment en
partie compensé par des opérations
marketing digitales en Chine et par
des événements en visioconférence
en Europe », note le président du
directoire, Frédéric Bedin. « Cet épi-
sode aura aussi généré des organisa-
tions de travail innovantes et des
façons de communiquer différen-
tes », relève-t-il.

Po nt digital
Hy perconnectée, la Chine s’y prête
bien justement, souligne Augustin
Missoffe, directeur de Sopexa-
Hopscotch en Asie. « Les campa-
gnes digitales sont une solution opti-
male pour répondre aux restrictions
d’événements demandées par le gou-
vernement. » La Fashion Week de
Milan en est un exemple. La Cham-
bre de la mode italienne a lancé le
mouvement « China, we are with
you ». Ce pont digital entre les deux
pays a fait vivre la semaine de la
mode aux personnes cloîtrées et
« huit stylistes chinois ont présenté
leurs créations via des défilés vir-
tuels », remarque le dirigeant.n

lLes secteurs de l’événementiel, des foires et Salons, s’adaptent au coup par coup face au coronavirus.


lAnnulations et reports se multiplient, incluant manifestations sportives et culturelles.


Salons, événements, culture :

le coronavirus sème la zizanie

Martine Robert
@martiRD

Reportés, la Fashion Week de
Shanghai, le Salon annuel du meu-
ble de Milan, le Salon de l’immobi-
lier Mipim à Cannes. Annulés, le
Mobile World Congress de Barce-
lone, le Global Marketing Summit
de Facebook à San Francisco, le
Salon international du tourisme de
Berlin et celui de l’automobile à
Genève. Ecourté, le Salon de l’Agri-
culture fermé samedi soir, tandis
que les personnels du Louvre fai-
saient valoir leur droit de retrait
dimanche, ce musée restant fermé.
Le c oronavirus b ouleverse aussi les
événements d’entreprises, les
manifestations sportives et cultu-
relles, de l’Asie à l’Europe.

Pas de Art Basel
à Hong Kong
Après la Suisse, qui interdit jus-
qu’au 15 mars tout événement réu-
nissant plus de 1.000 personnes sur
son territoire, la France s’y met à

ÉVÉNEMENTIEL


La série noire... « Depuis les grèves
de transport de décembre, nos voya-
geurs d’affaires ont commencé à
faire des arbitrages, notamment en
faveur de la visioconférence et du
télétravail. Et maintenant, ils sont
confrontés au c oronavirus, q ui para-
lyse les long-courriers vers l’Asie! »,
peste Valérie Sasset, directrice
générale de la filiale française de
BCD Travel, l’un des grands acteurs
mondiaux d u voyage d’affaires avec
CWT et American Express GBT,
tous confrontés au même casse-
tête depuis l’apparition de l’é pidé-
mie de Covid-19.
« L’une des missions clés des ges-
tionnaires de voyages d’affaires est

d’être à même de gérer les perturba-
tions : épidémies, éruptions volcani-
ques, ouragans, grèves, attaques ter-
roristes, contextes géopolitiques
difficiles... Nous devons être réactifs
et proposer un accompagnement
approprié avec des experts disponi-
bles 24 heures sur 24 », affirme
Martin Ferguson, vice-président
des affaires publiques d’American
Express GBT, servi à cet égard.

Aléas fâcheux
Il n’empêche que la diminution
radicale des déplacements des
salariés va toucher sévèrement les
résultats financiers de ces spécia-
listes : Shanghai est par exemple la
seconde destination phare des
clients de BCD après New York, en
temps normal.
D’autant plus que ces fâcheux
aléas conjoncturels se conjuguent

avec des évolutions de fond, aux-
quelles le secteur doit s’adap-
ter. Ainsi, il doit désormais propo-
ser des trajets verts et r esponsables.
American Express Meetings &
Events offre ainsi une plateforme
permettant de regrouper les parti-
cipants à un même événement
pour optimiser les trajets, ou de
mieux identifier les qualités dura-
bles des fournisseurs sur place.
La compensation de leur
empreinte carbone préoccupe de
plus en plus les grands comptes,
sous l’impulsion notamment de
leurs jeunes salariés. « Nous som-
mes capables désormais de calculer
pour eux l’empreinte de leurs vols et
de leur faire des propositions de
compensation de leurs émissions,
des p rojets certifiés autour de l a refo-
restation, des énergies nouvelles, en
lien avec des sociétés spécialisées. Et

nous répartissons c e coût sur chaque
billet d’avion acheté », explique
encore Valérie Sasset.
Ce service qui peut être proposé
au niveau mondial (BCD est dans
109 pays), sera bientôt étendu au
rail, à la voiture, à l’hôtellerie...
« Pour les g ros appels d’offres dans le
voyage d’affaires, les éléments RSE
sont maintenant déterminants »,
insiste la directrice générale.
En matière d’hébergement
aussi, les attentes évoluent, la con-
currence de Airbnb ayant généré
de nouveaux concepts hôteliers.
« Notre plateforme agrège toutes
sortes de sources et de contenus et
nos clients peuvent réserver depuis
leur smartphone via notre applica-
tion paramétrée en fonction de la
politique voyage définie », détaille
Valérie Sasset.
—M. R.

Le v oyage d’affaires n’avait pas besoin


d’un problème supplémentaire


Déjà pénalisé par la grève,
le secteur doit désormais
faire face à l’hémorragie
de voyageurs d’affaires.

Christophe Palierse
@cpalierse

L’é pidémie de pneumonie virale
constitue une énième crise à sur-
monter pour Club Med, alors q ue l e
célèbre exploitant de villages de
vacances fête cette année ses
70 ans. L’ex-Club Méditerranée,
devenu mondialisé, est même en
première ligne depuis janvier tan-
dis que le Covid-19 se diffuse à tra-
vers le monde.
Club Med a d’abord dû gérer le
développement de la crise sani-
taire en Chine, désormais son
deuxième marché après la France
en nombre de clients (240.000 en

2019, avec Hong Kong mais aussi
Taïwan...). Le groupe y exploite
sept complexes. Ironie du sort,
l’épidémie de pneumonie virale
intervient à l’heure d’un anniver-
saire pour l’e ntreprise, cinq ans
après sa prise de contrôle par le
conglomérat chinois Fosun, son
partenaire stratégique depuis 2010.

Les salariés chinois
en vacances
Se calant sur la ligne de conduite
des autorités publiques, Club Med
a fermé dès la fin janvier six de ses
sites chinois. Le septième – le vil-
lage balnéaire de Sanya, sur l’île
d’Hainan au sud du pays – l’e st
depuis début février. Compte tenu
de ces fermetures, prévues jusqu’au
31 mars (exception faite des deux
villages dédiés au ski – Yabuli et
Beidahu – fermés pour leur part
jusqu’en novembre), le groupe a
octroyé des congés aux employés
concernés ou proposé un transfert

villages de ski, Pragelato Vialattea
et Cervinia, respectivement situés
dans le Piémont et le Val d’Aoste,
sont toujours ouverts, n’étant con-
cernés par aucune mesure de res-
triction (Club Med a deux villages
en S icile, a ctuellement fermés pour
cause d e basse saison). A contrario,
le personnel du bureau de Milan a
été incité au télétravail jusqu’à ce
lundi.
L’opérateur a pplique par
ailleurs une procédure de sur-
veillance de la température pour
tous ses clients en provenance des
zones où circule le virus active-
ment : Chine continentale, Hong
Kong, Taïwan, Singapour, Corée
du Sud et, pour l’Italie, la Lombar-
die et la Vénétie. Dans l’hypothèse
d’une température supérieure à
38°, le personnel médical du vil-
lage a, logiquement, pour consi-
gne de prévenir le médecin local
ou les autorités sanitaires du pays
concerné.n

Club Med très exposé en Chine et en Italie


Présent en Chine
mais aussi en Italie
notamment,
l’exploitant de villages
de vacances est tout
particulièrement
concerné par le Covid-19.

Société anonyme au capital de 573 076 950 €
Siège social:14-16,ruedes Capucines-75002Paris-R.C.SPARIS592 014476

Assemblée Générale Mixte des actionnaires
le23 avril 2020
Les actionnaires de la société Gecina (la «Société») sont invitésàparticiper
àl’Assemblée Générale Mixte (AGM) qui se tiendra le :
Jeudi 23 avril 2020à15heures,
au Pavillon Cambon, 46 rue Cambon, 75001 Paris
Un avis deréunion contenant l’ordredujour,let exte intégral des projetsderésolutions
ainsi que les principalesmodalitésde participation et devote àl’AGM du 23 avril
aété publié au Bulletin des Annonces Légales et Obligatoires (BALO) de ce jour.Cet
avis deréunion ainsi que le rapport du Conseil d’Administration sur les projets de
résolutions peuvent êtreconsultés sur le site internet de Gecina (www.gecina.fr).
L’avis deréunion sera suivi d’un avis de convocation qui sera publié au BALO et dans
un journal d’annonces légales dans les délais prévus par les dispositions légales et
réglementaires applicables.
La Sociétéadresseradirectementàtous ses actionnaires lesformulaires de vote par
correspondance et par procuration.
Les documents préparatoiresàcette Assemblée seront misàladisposition des
actionnaires de la Société selon les modalités et dans les délais prévus par les
dispositionsréglementaires applicables.
Sur demande écrite adressée au siège de la Société, par voie postale ou par télécopie
au +33(0)1 40 40 64 81, et jusqu’au cinquième jour inclusivement avant l’AGM du
23 avril 2020, soit le 18 avril 2020, tout actionnairepourra demanderàlaSociété de
lui envoyer ces documents.
Ils pourront aussi êtreconsultés au siège de la Société et seront disponibles sur le site
internet de la Société (www.gecina.fr).

Contact:Laurent Le Goff–Tél. :+33(0)1 40 40 62 69

Le Conseil d’Administration

AVIS FINANCIERS

dans un village hors de Chine, une
procédure très longue sur le plan
administratif.

S’agissant des villages de ski,
l’entreprise a mis fin au contrat de
travail des personnels, à moins
d’un transfert s ur un v illage hors de
Chine, sur la base du volontariat.
Situé à Shanghai, son siège chinois
vient en revanche de rouvrir.

L’ Italie sous surveillance
En Italie, où Club Med est égale-
ment actif en tant qu’exploitant, la
situation est tout autre : ses deux

La Chine est
désormais son
deuxième marché
après la France en
nombre de clients
(240.000 en 2019).
Free download pdf