Les Echos - 02.03.2020

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Les Echos Lundi 2 mars 2020 ENTREPRISES// 19


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À3,4Mds€

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PROGRESSION
DESRÉSULTATS

TRANSFORMATION

RÉUSSIE,

RÉSULTATSUNE

NOUVELLE FOIS EN

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RÉSULTATSANNUELS 2019

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ATTRACTIF
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EmployerInstitute, depuis5ans
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hommesselon l’IndiceGenderEquality
de Bloomberg,depuis2ans

Adonnéescomparables
Résultatnet courant:résultatnet (part
duGroupe) hors plusoumoins-values de
cessions,dépréciationsd’actifs, provisions
non récurrentes significatives etrésultatSika
Cash flowlibre=EBITDA-amortissements
des droitsd’usage+résultatfinancier
hors Sika+impôts sur lesrésultats -
investissementscorporels etincorporels hors
capacités additionnelles+variation
dubesoinen fonds deroulement
Montant qui seraproposéàl’Assemblée
générale,versé intégralementen espèces

*
**

***

****

PROCHAINS
RENDEZ-VOUS

23 AVRIL
Publica tion du chiffred’affaires
du premier trimestre
4JUIN
Assemblée générale,SallePleyel, Paris
30 JUILLET
Résultats du premier semestre202 0

La SNCF maintient ses objectifs


malgré l’impact de la grève


nombreux clients ayant vu leur train
annulé en pleine période de fêtes de
fin d’année : hormis l’explosion
sociale de décembre, « on a réelle-
ment fait une très bonne année, sou-
tient un cadre : les fondamentaux
sont bons, toutes les activités du
groupe génèrent du cash à l’exception
de Réseau, la dette est stabilisée, et
même avec une grève aussi lourde
notre trajectoire n’est pas détournée ».

Toujours 35 milliards
d’euros de dette
Au trement dit, l’engagement pris
avec l’Etat actionnaire d’amener
l’ensemble du système ferroviaire
national à l’équilibre financier à fin
2022 n’est nullement remis en ques-
tion par le conflit historique. Pour
aider à tenir cet objectif, l’Etat a
repris au 1er jan vier dernier 25 mil-
liards de dette de SNCF Réseau, en
attendant une seconde tranche de
10 milliards en janvier 2022.
Jusqu’à p résent, SNCF Réseau était
« structurellement d ans l’incapacité de
financer ses investissements », dit-on
au siège, investissant en propre à
hauteur de 3 milliards par an dans les
voies avec une capacité d’autofinan-
cement limitée à 500 millions. Mais
même avec ce premier ballon d’oxy-
gène, le montant de la dette nette du
groupe SNCF s’élève encore actuelle-
ment à environ 35 milliards d’euros.
En interne, on veut aussi retenir au
chapitre des bonnes nouvelles
la progression de 5,1 % du chiffre
d’affaires consolidé, à 35,1 milliards
d’euros, dont un tiers à l’internatio-
nal. Avancée à mettre au crédit des
activités ferroviaires (+4,4 % hors
effet grèves) mais aussi à la filiale

de transport urbain Keolis (+10,3 %),
en plein essor hors de l’Hexagone.
Pour tenir compte de l’impact de
la grève, l’entreprise prendra cette
année un certain nombre de mesu-
res correctrices. Mais pas question
à ce stade de programmer de très
sévères mesures d’économies, voire
de cessions d’actifs majeures,
comme l’avait laissé entendre en
janvier Jean-Pierre Farandou. Ces
éventuelles cessions, bruyamment
souhaitées par le gouvernement,
sont renvoyées à un point d’étape
calé fin avril. Dans l’immédiat, l’idée
est de dégager au total 200 millions
de cash-flow supplémentaires cette
année, en plus des « plans de perfor-
mance » déjà engagés. La SNCF
escompte notamment un gain de
30 millions d’euros de chiffre d’affai-
res de diverses mesures de recon-

quête commerciale, et une révision
à la baisse de 40 millions d’investis-
sements, sur le budget 2020. Une
goutte d’eau par rapport à l’enve-
loppe record d’investissements, qui
culminera cette année à 11 milliards,
dont 5 milliards financés en propre.

Réduire les frais de siège
Po ur parvenir à cette « optimi-
sation », la SNCF va décaler par
exemple d’un an de lourdes mises à
jour de logiciels, réduire des frais
de siège ou, côté Réseau, serrer la
vis sur les prestations externes ou
de consultants – régulièrement
dénoncées par les syndicats maison.
La SNCF ne touchera « ni aux inves-
tissements nécessaires au réseau ou
à l’exploitation ferroviaire, ni aux
emplois de production », assure la
direction.n

lLes semaines de grève de décembre à la SNCF ont amputé le résultat


d’exploitation de 614 millions d’euros, et fait virer le résultat net au rouge.


lJean-Pierre Farandou va devoir décaler quelques investissements cette année.


Denis Fainsilber
[email protected]


Les années se suivent et se ressem-
blent à la SNCF. En 2018, le long
conflit perlé du printemps contre la
réforme ferroviaire s’était soldé par
un manque à gagner de 890 millions
d’euros en chiffre d’affaires et un
recul de 770 millions en marge opé-
rationnelle. L’an dernier, la grève
interprofessionnelle entamée le
5 décembre sur la réforme des
retraites aura coûté à l’entreprise
6,8 millions de passagers perdus,
soit un nouveau trou de 690 millions
en chiffre d’affaires et de 614 millions
en marge d’exploitation.
Ce gros manque à gagner a fait
basculer le groupe public dans le
rouge, avec une perte nette (part du
groupe) de 801 millions d’euros en
2019, contre un bénéfice de 141 mil-
lions un an plus tôt. Et encore ne
s’agit-il que de l’impact des premiè-
res semaines de grève jusqu’à fin
décembre, durant laquelle la perte
d’exploitation de la SNCF a culminé
à 23 millions par jour. La suite du
conflit, en janvier 2020, évaluée à
une nouvelle perte d’exploitation de
330 millions, sera comptabilisée
dans l’exercice suivant.
Sans verser dans un déni de réa-
lité, Jean-Pierre Farandou, qui a suc-
cédé fin octobre à Guillaume Pepy,
retient surtout pour le bilan 2019 la
« croissance très dynamique des acti-
vités sur les onze premiers mois ». Le
discours tenu par l’état-major sera
sans doute peu audible pour les


TRANSPORT


La perte nette de la SNCF ressort à 801 millions en 2019,
contre un bénéfice de 141 millions un an plus tôt.

Mario

Fourmy/Sipa

pause dans les réorganisations, ou
encore sur le « retour aux fonda-
mentaux » – comprenez, le dévelop-
pement du ferroviaire en France
avant tout autre chose –, est calibré
dans ce but.
Au gouvernement, le patron du
nouveau groupe SNCF (les statuts
ont changé en janvier avec le pas-
sage en SA des principales bran-
ches) demande une oreille attentive
pour la rénovation du réseau, « deux
fois plus vieux que celui de l’Allema-
gne ». Plus une aide p our un
énième plan de relance du fret ferro-
viaire. Difficile de recourir encore
davantage aux caisses de l’Etat, alors
que celui-ci vient comme prévu de
délester SNCF
Réseau, au beau
milieu de la
grève, de 25 mil-
liards d’euros de dettes.
Mais en interne, c’e st plutôt la
carte du social qui est maîtresse.
Ainsi, pas question de faire payer
aux cheminots l’impact de la grève,
avec des réductions d’effectifs. « En
2020, il n’y aura que 900 postes en
moins dans l’entreprise, soit 0,5 % des
effectifs. L e budget est très raisonnable
comparé à ceux des années précéden-
tes », insiste le PDG.
Ces derniers temps, poursuit-il,
« beaucoup de réorganisations ont été
conduites dans l’entreprise, qui ont
chamboulé la manière dont les chemi-
nots vivent leur travail. Y compris cer-
taines où les salaires ont baissé. Il y
aura toujours des réorganisations à la
SNCF, mais bien préparées : ce que je
demande aux managers, c’est de faire
la balance entre l’intérêt positif d’une
modification et son impact social ».
Le patron des cheminots se donne
toute l’année pour finaliser avec son
équipe de direction renouvelée un
nouveau plan d’entreprise, qui rece-
vra une déclinaison dans chaque
établissement. —D. F.

Début de mandat cauchemardes-
que pour le « cheminot première
langue ». Un mois à peine après son
entrée en fonction, Jean-Pierre
Farandou, qui se faisait fort de
renouer les fils du dialogue social
dans l’entreprise publique, de se
rabibocher avec les régions et met-
tre en route en douceur le nouveau
pacte ferroviaire
voulu par le gou-
vernement, aura
affronté une
grève record qui a mis sens dessus
dessous l’opérateur ferroviaire.
Dans ses comptes de fin d’année :
un manque à gagner de 480 millions
d’euros en recettes (passagers et
fret), qui n’intègre pas la suite du
mouvement en janvier 2020, un
autre de 114 millions d’euros au titre
de la contribution des régions au
TER, sans oublier 200 millions de
pertes de péages pour SNCF Réseau,
le grand malade du groupe, qui doit
financer simultanément 1.650 chan-
tiers majeurs sur tout le territoire...
Du doigté, il en faudra mainte-
nant beaucoup au nouveau PDG,
qui a effectué quasiment tous les
métiers possibles dans le groupe et
passe beaucoup plus de temps sur le
terrain que sur les plateaux télé. En
sachant très bien que la carte sociale
sera la plus importante pour la suite.
Sans jamais citer son prédécesseur,
et sans chercher à noircir son bilan
sur le plan financier, Jean-Pierre
Farandou fait néanmoins beaucoup
d’efforts pour s’en démarquer. Le
message appuyé sur la nécessaire


Après le long conflit de
décembre-janvier, dont le
motif lui échappait totale-
ment, le patron de la SNCF se
recentre sur les fondamen-
taux, et cherche à pacifier un
climat social dégradé depuis
la fin des « années Pepy ».


La voie très étroite


de Jean-Pierre Farandou


DÉCRYPTAGE

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