Les Echos - 02.03.2020

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06 // FRANCE Lundi 2 mars 2020 Les Echos


«Transformation du modèle de l’assurance
et de la protection des personnes face aux
nouveaux défiss ociétaux et économiques »

Evénement co-organiséavec :

Mercredi18mars2020à19h

Thomas Saunier
Directeur Général de
Malakoff Humanis
Antoine Lissowski
Directeur général de
CNP Assurances

Informationsetinscriptions:
http://www.lesechos-prospective.fr

çais. [...] Quand les personnels de
santé demandent des lits, ce n’est
pas par hasard », souligne-t-il.

démie. Pour mieux le critiquer :
« Cela montre combien l’hôpital
public est un bijou pour les Fran-

Yannick Jadot. Pho to Frédéric Bukajlo - Capa pour Europe 1

pe nsent même que cela pourrait
rallumer la flamme d’une contesta-
tion qui a marqué le pas depuis
quelques semaines déjà, au point
que la CGT, FO, la CFE-CGC, la FSU
et Solidaires avaient renvoyé au
31 mars leur 11e journée d’action. Si
le coronavirus ne s’en mêle pas en
rebutant certains manifestants,
voire, craint-on dans les rangs syn-
dicaux, en servant de prétexte au
gouvernement pour empêcher les
défilés. Sur ce point, cependant, le
secrétaire d’Etat aux Retraites se
veut r assurant. « Ne mélangeons p as
tout. Par ailleurs, à ce stade, seuls les
rassemblements publics en milieu
confiné sont interdits », expli-
que Laurent Pietraszewski dans
une interview aux « Echos ».
Une réunion de l’intersyndicale a
été convoquée dès samedi soir, pour
ce lundi matin, afin de discuter d’une
riposte immédiate à une « attitude
incompréhensible et inacceptable »
de l’exécutif, selon les termes d’Yves
Veyrier, le leader de FO, le président
de la CFE-CGC, François Hommeril,
dénonçant pour sa part une « vio-
lence institutionnelle ».
Aussitôt après l’annonce du 49.3,
le leader de la CGT, Philippe Marti-
nez, a évoqué la perspective d’une
mobilisation « dès » cette semaine
alors que des a ppels intersyndicaux

locaux étaient lancés en parallèle.
En Ile-de-France, les Unions régio-
nales des syndicats opposés à la
réforme mobilisent ainsi dès ce
lundi en fin de journée. L’intersyn-
dicale devrait pour sa part lancer
une initiative, s ans d oute dès mardi,
jour où les motions de censure sont
au programme de l’Assemblée. LFI
a préempté la date samedi, s’adres-
sant aux salariés. Mais pas q uestion
de lui laisser le champ libre.

« Occasion gâchée »
Les syndicats réformistes qui, eux,
ne demandent pas le retrait de la
réforme n’ont pas l’intention de
défiler. Mais le 49.3 passe mal aussi
auprès d’eux. En particulier à la
CFDT. La centrale le juge « désas-
treux pour la démocratie ». Elle se
refuse cependant à jouer les arbi-
tres, renvoyant dos à dos le gouver-
nement et les oppositions. Que le
débat à l’Assemblée nationale soit
brutalement interrompu est parti-
culièrement problématique pour le
syndicat de Laurent Berger, qui
comptait dessus pour pousser ceux
de ses amendements que le gouver-
nement refuse de reprendre.
Notamment sur la pénibilité mais
pas seulement. La centrale n’a
cependant pas d’autre choix que de
prendre acte de la situation : « Le

Leïla de Comarmond
@leiladeco


Les syndicats n’ont pas fait excep-
tion. Eux aussi ont été surpris par
l’annonce, par Edouard Philippe, d e
l’utilisation du 49.3 sur la réforme
des retraites. Et pas franchement
ravis du choix du timing qui a accru
leur mécontentement. Dans
un courrier envoyé dans la foulée
samedi soir par Edouard Philippe,
le Premier ministre les assurait que
« la f in des débats en première lecture
à l’Assemblée nationale ne constitue
pas un aboutissement ». Mais cela
n’a pas suffi, loin s’en faut, à calmer
les esprits.


Rallumer la flamme
de la contestation
Du côté des confédérations qui
s’opposent à la réforme, certains


Les syndicats opposés
à la réforme se retrouvent
ce lundi matin en intersyn-
dicale. Ils pourraient
appeler à se mobiliser dès
mardi. Du côté des syndi-
cats réformistes, on affirme
vouloir « continuer à [se]
battre sur le contenu du
texte », selon les termes
de la CFDT.


Toutefois, « il semble que, là, on est
bien préparés », ajoute le député
européen, pour lequel il n’y a pas de
raison de reporter les élections
municipales. « Cela voudrait dire
qu’on ne peut plus aller dans un
magasin, prendre les transports
publics, on n’en est pas encore là »,
indique-t-il. « Ce n’est pas un virus
classique, il faut être très vigilant »,
ajoute-t-il, tout en remarquant que
la pollution de l’air fait 67.000 morts
par an en France et « qu’on ne s’y
attaque pas non plus ».

Mailler le territoire
Yannick Jadot veut défendre l’action
des écologistes sur un terrain réelle-
ment politique et ne rencontrera
donc pas Greta Thunberg lors de sa
venue en France. « Si on parle autant
d’écologie dans les municipales, c’est
pour des raisons scientifiques et pour
le rôle des écologistes dans les élec-
tions. [...] Le réalisme, c’est nous, c’est
sortir des pesticides, ne pas vendre des
SUV, il faut un maillage d’élus écolo-
gistes sur le territoire français, cela ne
se fait pas à l’échelle d’une com-
mune », répond-il en éludant une
question s ur le bilan mitigé du maire
de Grenoble, seule ville française de
plus de 100.000 habitants dirigée p ar
un élu écologiste.
Pour l’élu EELV, écologie et déve-
loppement économique, par exem-
ple dans les énergies renouvelables
et l’isolation de logements, ne sont
pas contradictoires. Et « ce qui est
intéressant, c’est que le paysage poli-
tique se recompose autour de l’écolo-
gie, les candidats ne font qu’en parler.
Cela nous donne une extraordinaire
responsabilité de gagner ». Pour
autant, il reste extrêmement pru-
dent en matière d’alliances et ne
semble pas envisager, à ce stade, de
rapprochement avec La Républi-
que En Marche.
Il se félicite de la décision de la jus-
tice britannique d’interdire la cons-
truction d ’une nouvelle piste à l’aéro-
port de Londres-Heathrow, de
l’abandon de Notre-Dame-des-Lan-
des et de la lutte qui s’engage contre
l’extension de celui de Nice. Il affirme
ne pas vouloir « interdire les vols
mais les modérer », en expliquant
que des villes sont désormais à
2 heures de train de Paris. Le centra-
lisme de la grande ville a du bon.n

Dominique Malécot
@DMalecot


Au tant « le gouvernement est dans
une impasse » sur le dossier des
retraites, autant « il tient la bonne
ligne de crête » dans la lutte contre
le coronavirus, selon le député
européen Europe Ecologie-Les
Verts (EELV) Yannick Jadot. Invité
dimanche du Grand Rendez-vous
Europe1-CNews- « Les Echos », le
député européen Europe Ecologie
Les Verts juge que le gouverne-
ment a bien fait de « rassembler
l’ensemble des forces politiques »
pour évoquer sa stratégie en
matière de lutte contre cette épi-


Pour Yannick Jadot, « si on
parle autant d’écologie dans
les municipales, c’est pour
des raisons scientifiques ».
« Le réalisme, c’est nous,
c’est sortir des pesticides,
ne pas vendre des SUV »,
déclare le leader écologiste.


« Le gouvernement est dans l’impasse »


gouvernement vient de faire le choix
du 49.3, mais pas encore celui de la
justice sociale », a regretté Laurent
Berger dans une interview au
« Parisien » dimanche. « Mainte-
nant, il nous faut trouver d’autres
moyens pour que cette réforme intè-
gre les éléments de justice sociale que
nous réclamons », a-t-il ajouté. A ffir-
mant sa volonté de « continuer à [se]
battre sur le contenu du texte », il
y prévient encore une fois que
sinon, la réforme d es retraites « sera
une occasion gâchée ».

Du côté du gouvernement, l ’heure
n’est en tout cas pas à mettre de
l’huile sur le feu mais au contraire à
arrondir les angles. Edouard Phi-
lippe l’a souligné, Laurent Pietras-
zewski le redit : le projet de loi « n’a
pas du tout fini sa vie » et la discus-
sion continue avec tous les partenai-
res sociaux, y compris la CGT.n

Réforme des retraites : le 49. 3


ne passe pas auprès des syndicats


La CFDT juge
le 49.3 « désastreux
pour la démocratie ».

La CFE-CGC dénonce
une « violence
institutionnelle ».

LE GRAND RENDEZ-VOUS//EUROPE 1 - CNEWS - « LES ECHOS »


tarifs diminuent de 5 %. Pour
les administrateurs et les man-
dataires judiciaires, la baisse
s’élève à 1 %, légèrement supé-
rieure à celle des huissiers et
des commissaires-priseurs
judiciaires (0,8 %).
La possibilité d’accorder des
remises, instaurée dans la loi
Macron, est renforcée. Désor-
mais, ces professionnels pour-
ront accorder une « ristourne »
allant jusqu’à 20 %, au lieu de
10 % jusqu’ici.
Dans l’immédiat, cette baisse
des prix risque de passer inaper-
çue aux yeux du grand public.
Dans un document publié lors
de la première baisse de 2016, la
Chambre des notaires de Paris
estimait par exemple que, pour
la vente d’un appartement de
250.000 euros, l’émolument
versé au notaire allait diminuer
de l’ordre de 50 à 150 euros. Cela
ne p èse pas lourd dans le budget
d’un achat immobilier.
Toujours est-il que cette
réforme enclenche une nouvelle
logique qui, à plus long terme,
pourrait aboutir à une baisse
plus sensible des tarifs. « Le
décret prévoit que le ministère de
l’Economie et celui de la Justice
régulent les tarifs en fonction d’un
taux de rentabilité cible pour cha-
que profession », décrypte-t-on à
Bercy. Des indicateurs conjonc-
turels sont également pris en
compte, comme l’évolution du
marché de l’immobilier pour les
notaires, ou la sinistralité des
entreprises pour les administra-
teurs judiciaires.

No uvelle révision
dans deux ans
En clair, si une situation de
« rente » apparaît, comme
l’avait dénoncé l’inspection des
finances dans son rapport de
2013, le régulateur pourra
imposer une diminution des
prix. Au final, l’objectif est de
rapprocher le prix des presta-
tions de leurs coûts, et ce, de
manière progressive, pour évi-
ter de menacer la viabilité d’une
profession.
Le décret prévoit une nou-
velle révision des prix d’ici à
deux ans, au grand dam des
notaires qui demandaient de la
visibilité sur cinq ans. A Bercy,
ce délai de deux ans est consi-
déré comme « raisonnable »,
comparé à d’autres tarifs régle-
mentés (taxi, péages, gaz) qui
sont revus tous les ans, voire
plusieurs fois par an. « Si nous
baissons à nouveau les tarifs
dans deux ans, c’est que cela se
justifiera d’un point de vue éco-
nomique », argumente-t-on du
côté des pouvoirs publics.n

Ingrid Feuerstein
@In_Feuerstein

Les dispositions de la loi
Macron auront mis du temps
avant de produire leurs effets
sur la concurrence dans les pro-
fessions réglementées. Mais le
décret publié samedi au « Jour-
nal officiel » et plusieurs arrêtés
qui en découlent marquent sans
aucun doute une étape majeure
dans ce long processus. Par ces
textes, l’Etat précise la nouvelle
méthodologie de calcul des prix,
ainsi que les tarifs qui s’appli-
queront à compter du 1er mai.
Concernés au premier chef
par la réforme, les notaires ver-
ront les tarifs de leurs actes
diminuer en moyenne de 2,5 %.
Une baisse qui vient se cumuler
avec une première réduction d e
2,5 % actée en 2016. Dans le
détail, les prix vont baisser en
moyenne de 1,9 % pour tous les
actes, en plus d’un geste symbo-
lique sur deux actes : l’enregis-
trement d’un pacs, dont le prix
va être divisé par deux, et, dans
l’immobilier, la mainlevée
d’une hypothèque.
D’autres professions sont
concernées, au premier rang
desquelles les greffiers des tri-
bunaux de commerce, dont les

PROFESSIONS
RÉGLEMENTÉES

Les tarifs des
professions régle-
mentées vont
baisser au 1er mai.

Les prix des actes
notariés vont
diminuer en
moyenne de 2,5 %.
L’enregistrement
d’un pacs coûtera
deux fois moins
cher qu’avant.

Deuxième baisse


des tarifs des


notaires depuis


la loi Macron


« Le décret
prévoit que le
ministère de
l’Economie et
celui de la Justice
régulent les
tarifs en fonction
d’un taux de
rentabilité cible
pour chaque
profession. »
BERCY
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