Libération - 06.03.2020

(vip2019) #1
JUAN
BRANCO
AFP avocat

Du nouveau dans la défense de Piotr Pavlenski, l’activiste
russe qui revendique la diffusion des images à caractère
sexuel qui ont causé la chute de l’ancien candidat LREM à
la mairie de Paris Benjamin Griveaux : l’avocat Juan Branco
a annoncé jeudi qu’il «redevien [t] l’avocat de Piotr Pavlenski»,
lequel était défendu jusqu’à maintenant par Yassine Bouzrou.
Ce dernier s’occupera du dossier «strictement judiciaire»,
tandis que Juan Branco gérera le volet «politique et culturel»,
selon des déclarations rapportées par l’Express. Fort de
ces nouvelles fonctions, Branco en a profité pour annoncer
qu’il allait demander «une expertise psychiatrique de Benja-
min Griveaux».

«Je redeviens l’avocat de


Piotr Pavlenski et je demande
une expertise psychiatrique

de Benjamin Griveaux.»


Paris inaugure sa «Cité audacieuse»,
dédiée aux droits des femmes Ouvert de-
puis jeudi, rue de Vaugirard à Paris, ce lieu unique
en France accueille une quinzaine d’associations, dont le Collectif
50/50, engagé pour l’égalité dans le cinéma, ou Règles élémentaires,
qui lutte contre la précarité menstruelle. Ses 1 000 m^2 colorés ont
vocation à devenir «le cœur battant du féminisme», sous la devise
«liberté, égalité, sororité». Des événements y seront organisés,
et il y a aussi un café ouvert au public. PHOTO CHRISTOPHE MAOUT

LIBÉ.FR

Il y a celles qui le mettent en
avant. Comme Coca-Cola
France qui se congratule
d’avoir obtenu 98/100 à l’in-
dex égalité professionnelle
que toutes les entreprises de
plus de 50 salariés devaient
publier avant dimanche.
Preuve, insiste le fabricants
de ses «engagements en ma-
tière d’inclusion et diversité».

Ou encore Radio France,
fière d’annoncer sa progres-
sion de 20 points sur un an,
pour atteindre 93/100. Et il
y a les autres : les mauvais
élèves pointés du doigt, ce
jeudi, par la ministre du Tra-
vail, parce qu’elles ont ob-
tenu un score inférieur à
75/100. Soit le seuil en des-


sous duquel elles sont dans
le rouge. C’est le cas de 19 en-
treprises de plus de 1 000 sa-
lariés, et ce alors qu’elles
viennent de publier leur in-
dex pour la deuxième fois.
Depuis un an, ces boîtes
n’ont «pas agi sur le sujet»,
regrette Pénicaud dans
le Parisien. Parmi elles : De-
richebourg (62/100), Alsace
Croisières (51/100), ou Secu-
ritas France (66/100).
«Ces entreprises vont être
contactées dans les prochains
jours par la Direction géné-
rale du travail qui va leur
rappeler la loi», précise Péni-
caud. Rappelant au passage
que «si dans deux ans elles
conservent cette mauvaise

note, elles s’exposent à une
amende de 1 % de la masse sa-
lariale chaque année». Repo-
sant sur cinq critères (écart
de rémunération, écart dans
les augmentations annuel-
les, augmentations au retour
de congé maternité, pré-
sence de femmes parmi les
plus gros salaires, écart dans
les promotions), le dispositif
mis en place en mars 2019
s’accompagne d’une obliga-
tion de résultat.
Un point salué par les syndi-
cats. Mais il reste encore peu
contraignant pour les struc-
tures qui peuvent prendre
leur temps pour changer
leurs pratiques, avant que le
couperet financier ne tombe.

Index de l’égalité pro : les


mauvais élèves pointés du doigt


En moyenne, les entreprises
de plus de 1 000 salariés ont
vu leur score global augmen-
ter de quatre points en un an
(passant de 83 à 87/100).
Dans le détail, elles ont enre-
gistré un recul en matière
d’écart dans les promotions
accordées (-1 point). Mais
elles ont fait avec un effort
sur les augmentations
salariales post-congé mater-
nité (+31 points). Reste
qu’en 2020, une grande en-
treprise sur dix ne respecte
toujours pas cette obligation.
Et une sur deux a seulement
une femme dans son top 10
des plus grosses rémunéra-
tions.
AMANDINE CAILHOL

Accident Trois enquêtes sur les causes
du déraillement du Strasbourg-Paris

Pas moins de trois enquêtes ont été lancées après le déraille-
ment du TGV Strasbourg-Paris, jeudi. Objectif, déterminer les
causes de cet accident qui a fait 21 blessés, dont trois graves :
le conducteur du train, polytraumatisé, le contrôleur et un pas-
sager. Le procureur de Strasbourg a ouvert une enquête pour
«blessures involontaires» qui a été confiée à la gendarmerie.
L’autorité judiciaire va prendre le pas sur les autres investiga-
tions : celle lancée par le bureau «enquête accident» (BEA) du
ministère des Transports et celle diligentée par le service d’ins-
pection interne de la SNCF. Il faudra en effet l’accord préalable
du parquet pour que la SNCF dépêche sur le site les grues géan-
tes qui vont remettre la rame de TGV endommagée sur les rails.
Elle sera ensuite remorquée. De fait, cette portion de ligne à
grande vitesse devrait rester indispo nible plusieurs jours.
Comme les avions, les motrices de TGV sont équipées d’une
boîte noire. Il semblerait que ce soit au BEA de récupérer cet
enregistreur. Néanmoins, quelques frictions avec les gendar-
mes ne sont pas à exclure.
Pour l’heure, la piste la plus évoquée est celle du glissement
de terrain, un mouvement du sol favorisé par les pluies récen-
tes et abondantes, survenu à proximité de la voie. L’événe-
ment, par nature, est difficilement prévisible. Le «TGV balai»
qui, chaque matin, ouvre la ligne sans passagers, afin de repé-
rer d’éventuels dysfonctionnements, n’avait rien décelé. Avant
que la rame ne déraille, quatre autres convois avaient em-
prunté ces mêmes voies ferrées sans dommage. F.Bz.

98


C’est le nombre de députés qui ont voté jeudi
le projet de loi organique de la réforme des
retraites, marquant la fin d’un premier
marathon parlementaire après un mois de
bataille acharnée. Peu avant, les trois groupes
de gauche (PS, PCF et LFI) avaient quitté d’un
bloc l’Hémi cycle, la députée socialiste Valérie
Rabault dénonçant «une mascarade de débat».
Bientôt suivis par la droite LR qui s’est plainte
de l’absence de vote solennel. Alors que depuis
mercredi, au lendemain de l’adoption en première
lecture du volet principal via le recours à
l’arme du 49.3, l’examen de ce second volet avan-
çait à un rythme soutenu, le communiste Sébas-
tien Jumel a lancé la charge après une brève
suspension de séance. Il a jugé «insupportable»
de voir la majorité «ronronner comme s’il ne se
passait rien dans le pays», après trois mois de
mobi lisations, alors qu’au même moment plu-
sieurs milliers de personnes défilaient encore
dans plusieurs villes pour demander le retrait de
la réforme. Clémentine Autain (LFI) a dénoncé
«une triste comédie». «Pour reprendre les ter-
mes de l’écrivaine Virginie Despentes, nous aussi
on se lève et on se barre !» a-t-elle lancé. Avant
de le faire.

Disparition Jacques Leibowitch,
flamboyant chercheur sur le sida


«Le volcan s’est éteint», lâche le professeur Pierre-Marie Gi-
rard en apprenant la mort, mercredi, de Jacques Leibo-
witch, chercheur historique dans la lutte contre le sida. Il
avait 77 ans. Ce fut assurément la personnalité la plus origi-
nale, la plus féconde dans le monde du VIH. Toujours en
colère, toujours excessif, toujours combattant. Il fut le pre-
mier au tout début des années 80, quand est apparu ce mal
mystérieux, à évoquer la piste d’un rétrovirus, puis le pre-
mier à s’inquiéter de la contamination des produits san-
guins, le premier encore ensuite à dire «qu’il fallait frapper
fort»
pour soigner les malades et ouvrir de ce fait la voie aux
multithérapies. Il fut, enfin, le premier à se battre pour que
peu à peu les traitements soient allégés. «Son anticonfor-
misme, ses fulgurances, ses excès... Il était comme ça, Leibo»,

décrit Pierre-Marie Girard, longtemps chef de service de
maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine. Et, c’est
vrai, tout le monde était impressionné par «Leibo», mais
tout le monde aussi l’évitait parfois tant il pouvait être épui-
sant dans ses colères. «Il s’est trompé souvent, mais il avait
des éclairs de génie»,
insiste un de ses amis. Ainsi était Jac-
ques Leibowitch, flamboyante personnalité, comme la lutte
contre le sida en a suscité. Un temps marié avec l’actrice
Carole Bouquet, il a mobilisé aussi le monde des arts et de
la mode pour une épidémie qui, on l’a peut-être oublié, a
tué jusqu’à présent dans le monde près de 40 millions de
personnes. ÉRIC FAVEREAU


AFP REUTERS

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