Les Echos - 06.03.2020

(sharon) #1

Les Echos Vendredi 6 et samedi 7 mars 2020 FRANCE// 07


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Pierre-Alain Furbury
@paFurbury


Les débats à l’Assemblée sur le pro-
jet de loi organique relatif au sys-
tème universel de retraites ont
connu, jeudi, un coup d’accéléra-
teur surprise. Le texte, qui encadre
la réforme sur le plan financier, a
été examiné au pas de charge, en
quelques heures à peine, et adopté
par 98 voix contre une. « Nous [pou-
vons] rentrer chez nous », a souri le
Modem Sylvain Waserman, qui
présidait la séance et s’attendait à
siéger jusqu’à la fin du week-end.
C’est pourtant peu dire que la jour-
née a été une fois encore houleuse.
Premier coup d’éclat le matin,
lorsque les socialistes, les commu-
nistes et les insoumis ont quitté
d’un bloc l’hémicycle pour dénon-
cer « un simulacre de démocratie ».
« Il est temps de tirer le rideau. Ça suf-
fit!
[...] O n se lève et on se barre! » , a
fustigé la députée LFI Clémentine


Autain. Une politique de la chaise
vide qui a fait tomber d’un coup
tous les amendements de la gauche,
qui n’étaient plus défendus. LFI
avait pourtant promis de se battre
pied à pied, le gouvernement ne
pouvant plus avoir recours au 49.
sur ce texte, au risque d’empêcher
son adoption a vant les municipales.

« Mauvaise pièce »
Po ur les élus d e gauche, très r emon-
tés après le recours au 49.3 pour
faire passer sans vote le premier
volet de la réforme puis le rejet de la
demande de création d’enquête sur
l’étude d’impact, il s’agissait de mar-
quer le coup contre les réponses
jugées lacunaires du gouverne-
ment et de la rapporteure LREM,
Cendra Motin. « Vous n’êtes même
pas capable de défendre votre affaire.
Vous ne répondez à rien » , a grondé
Jean-Luc Mélenchon. « Aucune
réponse sur le fond » , a insisté la PS
Valérie Rabault. « Insupportable » , a
tranché le communiste Sébastien
Jumel. « Ces trois groupes ont deux
stratégies. Soit celle du débat obstrué,
soit celle du débat avorté. Personne
ne sera dupe » , a répliqué Gilles
Le Gendre, le patron des députées
LREM, les qualifiant de « mauvais
acteurs d’une mauvaise pièce ». Les

Les députés de gauche
ont quitté les débats à
l’Assemblée. La droite
a refusé de prendre
part au scrutin.


Retraites : adoption houleuse


du projet de loi organique


Municipales : vers la plus faible

participation de la V

e


République

l A dix jours du scrutin, seuls 62 %


des Français envisagent d’aller voter.


lLa sécurité et la fiscalité locale sont


en tête des priorités des électeurs.


repasser sous la barre des 30 %, à
29 %.
En mars, le président perd du ter-
rain d ans t ous les électorats. Le p lus
inquiétant pour lui est la baisse
chez les Français qui avaient voté
pour lui au premier tour en 2017,
chez qui il perd 6 points à 70 % de
confiance. « Le recours au 49.3 n’est
pas passé dans son électorat de 2017.
Il faut ajouter à ça la gestion de la
crise du coronavirus », explique Ber-
nard Sananès, le président d’Elabe.
Autre élément significatif pour
Emmanuel Macron, son recul à
droite, qui atteint 10 points en deux
mois. Sa base historique qui a per-
mis son élection en 2017 et sa base
récente, qui a voté p our lui aux élec-

tions européennes, donne des
signes de faiblesse.

Deux Français sur trois
ne lui font pas confiance
Depuis un an et la sortie de la crise
des « gilets jaunes », Emmanuel
Macron conserve un socle puisque
sa cote de confiance oscille entre
27 % et 33 %. Mais, aujourd’hui,
deux Français sur trois – 66 %, en
hausse de 3 points – ne lui font pas
confiance. Les bons résultats éco-
nomiques semblent avoir disparu
dans l’opinion et, dans ce contexte
pour le moins mouvant, le corona-
virus n’arrange rien. « L’améliora-
tion de la situation économique est
non seulement oubliée mais remise

en cause car les Français estiment
qu’on va entrer dans une crise écono-
mique », souligne B ernard Sananès.
Edouard Philippe suit la même
tendance que le président de la
République, même si sa baisse est
moins marquée (- 1 point à 27 %).
Très exposé sur la réforme des
retraites, le Premier ministre
accuse son troisième mois consécu-
tif de baisse, même si elle n’atteint
que 3 points au total. Il reperd
12 points au sein de l’électorat
d’Emmanuel Macron de 2017,
payant lui aussi le prix du 49.3.

Sondage réalisé les 3 et 4 mars 2020,
auprès d’un échantillon de 1.007 per-
sonnes selon la méthode des quotas.

Macron paie le prix du recours au 49.3 dans l’opinion


Grégoire Poussielgue
@Poussielgue

Emmanuel Macron paie le recours
à l’article 49.3 de la Constitu-
tion pour faire passer la réforme
des retraites à l’A ssemblée natio-
nale. Dans le baromètre Elabe
pour « Les Echos » et Radio classi-
que, la cote de confiance du prési-
dent perd 2 points en mars, pour

La cote de confiance
du président perd 2 points
en mars, selon le baromètre
Elabe pour « Les Echos »
et Radio Classique. Il recule
notamment dans son
électorat de 2017 et à droite.

en baisse de 7 points. « Il y a peut-être
un petit effet coronavirus mais aussi le
sentiment qu’il n’y a pas de grands
enjeux à trancher et cela va plutôt
favoriser les sortants », observe le
président d’Elabe.
L’électorat de Marine Le Pen en
2017 est le moins mobilisé, à 67 %
(–17). D’une part parce que le RN pré-
sente moins de listes qu’en 2014 mais
aussi parce que ses chances de
gagner suscitent le doute. A contra-
rio, les électeurs de François Fillon
sont les plus mobilisés, à 84 %,
devant ceux d’Emmanuel Macron, à
78 %, en baisse de 5 points.

Alors que 65 % des Français ayant
l’intention de voter ont déjà choisi
leur candidat et 35 % sont indécis, les
électeurs d’Emmanuel Macron sont
ceux qui hésitent le plus (47 %).
« Cela est assez inquiétant pour En
Marche. Cela veut dire que le vote En
Marche se cristallise assez peu sur les
municipales, que la question du sens
du vote pour le mouvement présiden-
tiel à ce scrutin se pose », analyse le
sondeur.
Quant aux priorités pour les pro-
chains maires, les sondés placent
en tête la sécurité (40 %). C’est
encore plus prégnant chez les
seniors, les habitants de la région
parisienne, les électeurs de Marine
Le Pen (63 %) et de François Fillon
(53 %) ; la fiscalité locale arrive en
deuxième place (38 %). La protec-
tion de l’environnement confirme
son importance, en troisième posi-
tion ( 33 %). Au f inal, le climat est plu-
tôt favorable aux maires sortants et à
la droite, qui bénéficie de ses acquis
de la vague bleue de 2014, de l’électo-
rat le plus mobilisé et qui fait campa-
gne sur les thèmes en vogue, la sécu-
rité et la fiscalité locale. n

La participation des
plus de 75 ans serait
en baisse de 7 points.

députés de la majorité ne cachaient
pas leur soulagement avec la fin de
ce feuilleton parlementaire.
Juste avant le vote, les Républi-
cains ont emboîté le pas des contes-
tataires pour protester, eux, contre
l’absence de vote solennel. Une
réclamation formulée toute la jour-
née par E ric Woerth, c omme la gau-

che et le groupe Libertés et Territoi-
res. Mais une demande trop tardive
aux yeux du gouvernement, qui y a
vu « une manœuvre politique de
plus ». Cela aurait de fait repoussé
l’adoption du texte après les muni-
cipales. Tout en étrillant l’ « entre-soi
législatif de la majorité » et « un vote
en catimini sur un texte central » , le
chef de file des députés LR Damien
Abad insiste sur le fait que ses trou-
pes sont restées « jusqu’au bout des
débats ». Un équilibrisme pour
montrer que la droite n’est « pas
dans l’obstruction mais dans une
démarche de responsabilités ». n

La politique de
la chaise vide a fait
tomber d’un coup
les amendements des
députés de gauche.

Isabelle Ficek
@IsabelleFicek


Mornes plaines à dix jours des élec-
tions municipales. Selon un son-
dage Elabe pour « Les Echos », Radio
Classique et l’Institut Montaigne,
seuls 62 % des Français envisagent
d’aller voter lors du premier tour, un
taux en baisse de 4 points par rap-
port à fin janvier. Seules 41 % des per-
sonnes interrogées sont tout à fait
certaines de se rendre aux urnes. Si
cette tendance se confirme le soir du
15 mars, cela serait le plus bas taux
de participation à un premier tour
d’élections municipales de la
Ve République. En 2014, il avait en
effet été de 63,6 %.


Question du vote En Marche
« Cette campagne ne mobilise pas
beaucoup
, constate Bernard Sana-
nès, le président d’Elabe. Il est assez
rare que l’intention d’aller voter ne
progresse pas en s’approchant du
scrutin. Là, c’est le cas
». souligne-t-il
« Cette campagne est atypique. Il y
a une cannibalisation de l’espace
médiatique avec le coronavirus,
même si cela est moins vrai dans
la presse quotidienne régionale »,

relève-t-il. C omme s ouvent, la parti-
cipation s’annonce très différente
selon les âges. Les jeunes, notam-
ment, semblent très éloignés du
scrutin. Chez les 25-34 ans, seule
une personne sur deux prévoit
d’aller voter et un petit tiers (32 %)
chez les 18-24 ans. Une mauvaise
nouvelle pour les écologistes, dont
les bataillons de sympathisants les
plus importants sont chez les jeu-
nes.
Petite alerte également chez les
plus de 65 ans. Ils sont certes 75 % à
envisager de voter, mais ce chiffre est


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