Les Echos - 10.03.2020

(Rick Simeone) #1

20 // ENTREPRISES Mardi 10 mars 2020 Les Echos


MINISTÈREDES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
ET DES SÉNÉGALAISDE L’EXTÉRIEUR

AVIS D’ATTRIBUTION PROVISOIRE



  1. Dénomination:Fournituredeservice d’Assurance Santé pour les
    membres du personnel expatrié du Ministèredes Affaires Etrangères
    et des Sénégalais deL’Extérieur et leurs familles

  2. Numérodumarché : S_DAGE_012_01/

  3. Date de publication de l’Appel d’offres:25Novembre

  4. NombredeLots :LOT UNIQUE

  5. Nombred’offresreçues: 03

  6. Nom et adresse de l’attributaireprovisoire:AWP Health&Life, 7rue
    Dora Maar 93400 Saint Ouen–France

  7. Montant des offres retenues : 3.995.899,00 Euros soit
    2621 137 825 francs CFA.


La publication du présent avis est effectuée en application de l’Article 84,
alinéa3duCode des Marchés Publics. Elle ouvredans un premier temps
le délai pour unrecours gracieux auprès de l’autorité contractuelle, puis
dans un deuxième temps lerecours auprès du comité de règlement des
différends de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, en vertu de
l’Article 90 dudit code.

APPEL D’OFFRES


IMMOBILIER


60.000 mètres
carrés de bureaux
ont été commercia-
lisés en Ile-de-
France depuis le
référendum de 2016
sur une sortie du
Royaume-Uni de
l’Union européenne.


Le Brexit contribue à


alimenter la pénurie


de bureaux à Paris


tions, au large champ d’action, au-
delà de l’Europe continentale, jus-
qu’au Japon, au Canada, au
Mexique, au Maroc, à l’Afrique du
Sud ou encore au Nigeria. « La
réflexion sur le déploiement en
dehors de l’Europe du concept “é co-
no-chic” de B&B Hotels avait déjà été
menée du temps de Carlyle [l’action-
naire de référence entre septem-
bre 2010 et mars 2 016, NDLR] », rap-
pelle un fin connaisseur de
l’entreprise.

Besoin de capitaux
Pour s atisfaire cette ambition, l’opé-
rateur « va avoir besoin de capi-
taux », reconnaît son PDG. Il peut
compter sur l’appui de Goldman

Sachs, qui table sur une nouvelle
phase de développement. En outre,
B&B ne manque pas de partenaires
pour financer son immobilier hôte-
lier et démontre son attractivité en
attirant d’autres investisseurs.
Ainsi, la société de gestion de por-
tefeuille Primonial REIM, poids
lourd de l’épargne immobilière
(21 milliards d’euros d’encours sous
gestion à la fin 2019), a décidé de
miser gros sur B&B, dans le cadre
d’une stratégie de diversification de
ses investissements. Elle a déjà
repris, l’an dernier, deux porte-
feuilles d’établissements auprès de
Covivio Hotels, soit au total 88 éta-
blissements en France pour un
montant global de 378 millions

d’euros, et va soutenir le développe-
ment de la chaîne en Europe. Covi-
vio Hotels demeure néanmoins un
partenaire clé de B&B, comme en
témoigne leur accord signé en
novembre et visant à doubler les
capacités hôtelières de la chaîne en
Pologne.
Quant à Primonial, il est prévu,
dans le cadre d’un partenariat de
quinze ans, qu’il consacre au déve-
loppement de l’enseigne une enve-
loppe de 50 millions par an, ce qui
correspond à « une petite dizaine
d’hôtels », selon Fabrice Collet.
Deux hôtels ont déjà été achetés en
Italie – à Gêne et à Milan – et un troi-
sième à Madrid, un établissement
sous franchise Ibis d’Accor.n

nouveau pic du marché. Il a été
repris par Goldman Sachs auprès
de PAI Partners pour une valeur de
1,9 milliard d’euros. En outre, Covi-
vio Hotels a cédé deux portefeuilles
d’hôtels B&B, soit 88 établisse-
ments, pour 378 millions d’euros, à
Primonial REIM, l’un des princi-
paux gérants d’actifs immobiliers
en France et en Europe.
Cette dernière transaction met
en relief l’arrivée de nouveaux
investisseurs. Primonial REIM est
d’abord un spécialiste de l’immobi-
lier de bureau. « Dans un univers de
taux d’intérêt bas, il y a encore une
prime sur cette classe d’actifs
[les murs d’hôtels, NDLR] », expli-
que le président de son directoire,
Grégory Frapet.

Nouveaux investisseurs
Autre illustration de cette tendance,
à l’échelle européenne : le gérant
d’actifs britannique S chroders vient
de lancer un fonds sectoriel, en
s’appuyant sur une équipe de spé-
cialistes, Algonquin Management
Partners, qui l’a rejoint en 2018.
« Les investisseurs immobiliers ont
tous envie de diversifier leurs actifs.
Et la première classe qui leur paraît
lisible, c’est l’hôtellerie. Il y a assez peu
d’activité immobilière assise sur un
chiffre d’affaires », commente le
patron E urope du Sud d e JLL Hotels
& Hospitality, Yves Marchal.
Les acteurs traditionnels n’en
sont pas moins à la manœuvre, et
plus que jamais. Covivio Hotels,

est, comme vente d’un actif « indivi-
duel », l’une des plus importantes
de l’année.

Vision de long terme
Atream a aussi lancé à l’automne
dernier une nouvelle SCPI (société
civile de placement immobilier)
consacrée à l’hôtellerie tricolore de
bord de mer, et son premier FPCI
(fonds professionnel de capital
investissement), pour des actifs en
France aussi. AEW Ciloger, autre
acteur de l’épargne immobilière, a,
lui, acheté les murs du Club Med de
La Plagne pour le compte de l’un de
ses OPCI (organismes de p lacement
collectif en immobilier).
Si l’épidémie de Covid-19 plonge
le tourisme dans la difficulté et trou-
ble la visibilité à court terme, les
investisseurs regardent bien au-
delà de 2020. Pour le président du
directoire de Primonial REIM, sa
diversification est « un choix d’allo-
cation sur l e long t erme ». Et
Grégory Frapet d’ajouter : « quand
on regarde les fondamentaux de
l’hôtellerie, il y a une tendance de
fond extrêmement favorable ».
Pour Yves Marchal, chez JLL,
s’ « il est encore un peu tôt pour se pro-
noncer sur l’évolution du marché, où
régnait jusqu’à présent un certain
optimisme, on sait en revanche que
les résultats d’exploitation des hôte-
liers ne seront pas bons cette année ».
Mais, rappelle-t-il, « il faut plusieurs
mois aux investisseurs pour mener à
bien une négociation ». — C. P.

Ouvert en novembre 2019, l’hôtel B&B Rio Copacabana Forterio illustre l’amorce
d’un développement de la chaîne en dehors de l’Europe. Photo B&B Hotels

HÔTELLERIE


Christophe Palierse
@cpalierse

B&B Hotels n’est vraiment plus la
petite chaîne de catégorie économi-
que qui monte, dix-sept ans après s a
reprise par Duke Street Capital.
Cette opération, effectuée courant
200 3 pour une valeur d’entreprise
de quelque 200 millions d’euros,
était alors la première d ’une série de
rachats en LBO (par endettement)
qui ont fait grandir le groupe,
acquis l’an dernier par Goldman
Sachs auprès de PAI Partners pour
près de 2 milliards.
B&B a ainsi franchi la barre sym-
bolique des 500 établissements, à
518 unités, dont 289 en France et 132
en Allemagne. Désormais troi-
sième enseigne d’hôtellerie écono-
mique en Europe en nombre de
chambres, selon le cabinet MKG, il
affiche son ambition mondiale.

Objectif 3.000 hôtels
en 2030
« La c onsolidation du s ecteur va a rri-
ver. Il y aura une poignée d’acteurs de
dimension mondiale, à l’image
d’Accor. Et B&B a son mot à dire »,
déclare s on P DG, Fabrice Collet. « Si
nous voulons continuer d’accompa-
gner nos clients, il nous faudrait
5.000 h ôtels. Il est p ossible d’arriver à
3.000 en 2030 », ajoute-t-il. Ce qui
suppose, au vu de l’objectif des
600 établissements fin 2020, que
l’heure est à une croissance externe
bien plus volontariste. « Nous réflé-
chissons à des acquisitions de s ociétés
hôtelières ou de portefeuilles d’éta-
blissements », confirme le dirigeant.
Sous la houlette du chef d’orches-
tre de sa spectaculaire expansion
entre 2003 à 2018, Georges Sam-
peur, la chaîne a déjà pris pied
au Brésil, où elle comptait quatre
établissements à la fin 2019. Signe
des temps, le groupe a, depuis peu,
un responsable fusions et acquisi-

lLa chaîne française est le troisième réseau de sa catégorie en Europe.


lSelon son PDG, Fabrice Collet, B&B Hotels doit amplifier


son développement, déjà soutenu, en recourant à la croissance externe.


B&B affiche son ambition


mondiale dans les hôtels « éco »


A l’heure où le coronavirus met
sous pression l’hôtellerie, l’infor-
mation peut paraître décalée : le
marché immobilier hôtelier fran-
çais a atteint l’an dernier un mon-
tant sans précédent, pour un total
de transactions de 4,4 milliards
d’euros, à comparer à 1,8 milliard en


  1. Pour JLL Hotels & Hospitality,
    la branche hôtelière du géant amé-
    ricain des services à l’immobilier
    JLL qui publie ces chiffres, le mar-
    ché français a capté 20 % de la
    valeur globale, en légère augmenta-
    tion, des opérations réalisées dans
    la zone Europe - Moyen-
    Orient - Afrique en 2019, à 22,2 mil-
    liards d’euros. Il est vrai qu’il avait
    atteint un quasi-plancher deux ans
    auparavant.
    Le précédent record national, à
    3,7 milliards d’euros, remontait à
    2005, une année notamment mar-
    quée par les prises de contrôle de
    Groupe Taittinger/Société du Lou-
    vre (Première Classe, Campanile,
    Kyriad...) par Starwood Capital et,
    déjà, de B&B Hotels.
    Car, quatorze ans plus tard, ce
    dernier a encore contribué à ce


Les hôtels français changent de mains comme jamais


Le montant total des
transactions sur les murs
d’hôtels a atteint 4,4 mil-
liards d’euros, à comparer
à 1,8 milliard en 2018, selon
JLL Hotels & Hospitality. Le
précédent record hexagonal
remontait à 2005.

rica, qui a installé l’an dernier
quelque 400 personnes dans
un immeuble de la rue La Boé-
tie à Paris, pris à bail dès 2017.
L’Autorité bancaire euro-
péenne, de son côté, a installé
200 employés dans une tour de
la Défense. La banque britanni-
que Barclays, la société améri-
caine de gestion d’actifs Black-
Rock, la fintech britannique
Checkout, la banque britanni-
que HSBC, l’américaine
Morgan Stanley, la japonaise
Nomura ou encore le groupe
Total ont également déplacé du
personnel.
« JP Morgan vient d’annoncer
l’acquisition d’un immeuble
place du Marché-Saint-Honoré,
dans le but d’installer 200 per-
sonnes » rapatriées de Londres,
qui viendront rejoindre ses
équipes déjà présentes à Paris,
note encore David Bourla,
directeur études et recherche
chez Knight Frank. Sans comp-
ter les petites structures. « 69 %
des mouvements recensés ne
concernent pas plus d’une tren-
taine de collaborateurs », relève
l’étude.

Effet d’image
Au total, le gain est déjà d’envi-
ron 1.500 emplois pour l’Ile-de-
France et « de 1.800 à 2.000 pos-
tes sont encore attendus »,
estime-t-on chez Knight Frank.
La région devrait ainsi gagner
au mieux 3.500 postes du fait
du Brexit. Paris Europlace
tablait sur 5.000 postes dans les
services financiers.
« C’est important en termes
d’image », estime David Bourla,
mais, reconnaît-il, « cela ne
représente pas grand-chose à
l’échelle de l’économie franci-
lienne. Rien que les effectifs ban-
caires pèsent plus de 100.000 per-
sonnes aujourd’hui en Ile-de-
France ».
Depuis 2016, un peu moins
de 60.000 mètres carrés de
bureaux ont été commerciali-
sés en région parisienne du fait
du Brexit, a calculé Knight
Frank, sur un total de 2,2 à
2,3 millions de mètres carrés
de volume annuel. « Ces chif-
fres font relativiser le poids du
Brexit sur le marché des
bureaux franciliens, souligne
David Bourla. Mais le phéno-
mène ajoute à la pression, alors
que la demande de bureaux est
très forte en ce moment à Paris
et que le taux de vacance est très
faible, en particulier dans le
quartier central des affaires – à
1,4 %. » Là justement où se
porte principalement la
demande des entreprises qui
rapatrient des effectifs de Lon-
dres. Cette demande devrait
s’intensifier en 2020.n

Elsa Dicharry
_@dicharrye


L’effet Brexit reste limité en
termes de relocalisations
d’emplois à Paris. Mais il ajoute
à la pression sur un marché des
bureaux déjà tendu, en particu-
lier dans le cœur de la capitale.
Telle est l’une des conclusions
d’une étude de Knight Frank
publiée ce mardi.
Selon le spécialiste de
l’immobilier d’entreprise, pas
moins de 530 sociétés ont
déplacé de Londres, ou projeté
de le faire, tout ou partie de
leurs effectifs depuis le référen-
dum de juin 2016 sur une sortie
du Royaume-Uni de l’Union
européenne. Elles appartien-
nent en majorité au secteur de
la finance (64 %), celui de l’assu-
rance étant aussi concerné
(12 %). En 2019, « 162 mouve-
ments d’entreprises certains ou
potentiels ont été recensés »,

indique l’étude. Dublin est la
première ville à profiter de
l’effet Brexit.


Un gain
de 1.500 emplois

Concernant la capitale fran-
çaise et ses environs, 82 mouve-
ments d’entreprises liés au
Brexit ont été comptabilisés
depuis 2016. Une cinquantaine
est déjà e ffective. Le plus impor-
tant a concerné Bank of Ame-


Les métropoles


européennes


qui bénéficient


le plus des


relocalisations


Avec un total de
117 mouvements
d’entreprises réalisés
ou annoncés recensés
depuis 2016, soit 22 %
du total, la métropole
de Dublin est la
première à bénéficier
de l’effet Brexit.
Suivent Paris (82 mou-
vements), Luxembourg
(78), Amsterdam (64)
et Francfort (53).


entre autres, a ainsi acquis l’an der-
nier une participation de 32 % dans
un portefeuille de 32 hôtels Accor
(30 en France, 2 en Belgique) pour
176 millions d’euros. Valorisé
550 millions, ce portefeuille est
codétenu avec la Caisse des Dépôts
et Société Générale Assurances.
De son côté, la société de gestion
Atream a, notamment, financé
l’hôtel Mama Shelter de Lille,
ouvert à la fin de l’été dernier, et
piloté la reprise par un groupe
d’investisseurs du nouveau village
de Club Med aux Arcs. Cette opéra-
tion, d e plus de 100 millions d’euros,

« S’il est encore
un peu tôt pour
se prononcer
sur l’évolution du
marché, où régnait
jusqu’à présent un
certain optimisme,
on sait en revanche
que les résultats
d’exploitation
des hôteliers
ne seront pas bons
cette année. »
YVES MARCHAL
Patron Europe du Sud
de JLL Hotels & Hospitality
Free download pdf