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33— Ainsi, à part Singapour Press et Reykjavik Network qui vous ont
publié au départ, aucune agence de presse n’a repris l’information?— Non, mais quelques titres ont mentionné la création de
la commission d’enquête parlementaire. De toute façon, il faut
continuer. Vous avez d’autres rendez-vous médias, De mon côté, je
travaille sur la presse. Le seul moyen, c’est d’alimenter la polémique.
Il y a eu ici et à Bruxelles des manifestations spontanées pour
demander la démission du gouvernement.— Quelques centaines de manifestants seulement! fit remarquer
Suzanne. En France aussi, notre comité de soutien, des associations
et des ONG ont appelé à descendre dans la rue. Quelques milliers
de gens ont défilé dans quelques grandes villes avec des pancartes
hostiles aux autorités mais ils ont été très violemment dispersés
par la police anti-émeute avec Laser non létal, gaz désorientant et
matraquages.
Les journaux en ont fait cas en rubrique faits divers sans autres
commentaires et ça n’a débouché sur rien.— De toute façon, au point où nous en sommes, nous n’avons
d’autre choix que d’attendre les résultats de la commission d’enquête
parlementaire!Alain acquiesça et décida de clore l’entretien.
— Bien! Lucas, nous allons rentrer. On se tient au courant par
mail cryptés puisque vous avez commencé ainsi. Donc, à très bientôt
et encore désolé pour votre maman.Kuiper les raccompagna à leur voiture. En s’éloignant, Suzanne
le vit dans son rétroviseur leur faire un signe de la main et pensa à sa
solitude.— Il ne faut pas hésiter à mettre en cause directement les autorités.
À parler de la commission d’enquête parlementaire. Même si la
justice est contrôlée par l’exécutif, nos hommes et femmes politiques
préfèrent rester à l’écart des scandales. À ce propos où en est votre
pétition et votre comité de soutien?— Nous avons à ce jour 90 000 signatures. Le comité de soutien,
pour sa part, est constitué de 40 personnalités, Des journalistes, des
universitaires, des avocats.— Des politiques?— Deux sénateurs, c’est tout. Et de votre côté, les appuis haut
placés?— Un secrétaire d’État et trois chefs de cabinets qui nous
informaient ont été limogés. Il semble qu’une enquête interne soit
en cours.— Autrement dit, vos sources gouvernementales sont taries!— À Paris oui! Mais nous avons encore des contacts à Bruxelles— En tout cas, aucun ne s’est joint au comité de soutien!— S’ils se dévoilent ils ne pourront plus nous renseigner!— Et la presse? Après les gros titres à sensation, maintenant plus
rien! Où en êtes-vous?— France-Presse et Reuters n’ont rien publié malgré mes
relances...