Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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moins de bruit mais c’était très mal isolé et il commençait à faire
chaud.
Revenir dans ce quartier lui rappelait les années passées à y
fréquenter les librairies spécialisées et les cafés avec ses « potes ».
De temps en temps, il allait rue de Trévise pour vérifier si du
courrier ne restait pas en souffrance à son ancienne adresse malgré la
demande de transfert qu’il avait remplie.
Comme d’habitude, il était pris en filature à peine dans la rue.
De temps en temps, il reconnaissait le bruissement caractéristique
d’un drone de la police, mais il n’en faisait plus cas. Il se savait
surveillé en permanence! Les ordis du centre de surveillance de
Paris étaient programmés pour le suivre grâce au millier de caméras
fixes ou « volantes » paramétrées pour la reconnaissance irienne
et corporelle.
Il avait pensé pouvoir déjouer ce système mais c’était maintenant
peine perdue depuis l’apparition des capteurs d’ADN à distance
qui permettaient d’identifier à coup sûr « l’objectif » et suite aux
réflexions de Suzie, il avait renoncé à se « déguiser ».

Chaque fois qu’il se rendait à son ancienne adresse, il se faisait
alpaguer par un journaliste à sa recherche. Les questions étaient
toujours les mêmes :

— Professeur, avez-vous des nouvelles de la commission
d’enquête? Ou en est votre action en justice? Qu’allez-vous faire
maintenant?

La réponse était aussi toujours la même :
— Je n’ai rien à déclarer que vous ne sachiez déjà. Mon avocat
s’occupe de l’affaire.

Il se dépêchait ensuite de rentrer. Parfois un passant le reconnaissait
et l’abordait pour l’encourager :

LA LUTTE


Le mois de mai avait été épuisant. Les émissions radio et Tv
s’étaient succédées sans soulever de grandes protestations publiques
comme Alain l’espérait. Au contraire, plus il parlait, plus il se heurtait
à des contradicteurs agressifs et plus son discours semblait lasser
l’opinion.

Seul le Web continuait de s’agiter et certains blogs restaient très
virulents sans toutefois mobiliser les masses. Finalement, la vague
d’invitations dans les studios s’arrêta progressivement. En juin il
n’avait aucune intervention programmée. L’actualité passait déjà à
autre chose.

La pétition Internet plafonnait à 100 000 signatures et ne progressait
plus. C’était très insuffisant pour inquiéter les pouvoirs publics.

Les communiqués du comité de soutien ne paraissaient plus qu’en
pages intérieures, dans les rubriques juridiques.

Kuiper n’avait plus fait signe depuis les obsèques de sa mère. Il ne
restait que l’espoir que le procès aux prud’hommes et le travail de la
commission d’enquête mobilisent l’opinion.

Alain avait loué un petit appartement rive gauche, rue des Saints-
Pères malgré les protestations de Suzanne. C’était un trois-pièces
au dernier étage. La hauteur permettait d’aérer facilement et d’avoir
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