Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

1 2 3 4 5 6 7 8 9


10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33


1 2 3 4 5 6 7 8 9

10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33

un peu comme des drones microscopiques qui se déplaceraient dans
les vaisseaux sanguins. Mais n’y a-t-il pas risque d’autre utilisation,
plus funeste celle-là, en tant qu’arme de destruction?

— Bien sûr! Il est tout à fait possible de les programmer pour
des fonctions différentes. Par exemple, pour qu’ils testent l’âge
de l’individu dans lequel ils ont été introduits selon des critères
préétablis et si ce chiffre est supérieur à une référence de base,
mettons 70 ans, qu’ils libèrent dans les tissus des particules accélérant
la dégénérescence de l’organisme hôte. Ce serait un autre mode de
régulation démographique comparable « au vecteur apoptose » dont
je vous ai longuement parlé tout à l’heure.
On peut même envisager pire : Il existe des nanorobots capables
de se reproduire par intelligence artificielle embarquée. Leur taille
microscopique permet une propagation par l’air respiré, comme les
virus grippaux par exemple. S’ils sont conçus pour altérer les fonctions
cardio-respiratoires, on peut contaminer la population d’un pays ennemi
tout comme le ferait une épidémie. Mais il s’agit de pure spéculation.
Rien ne permet à ce jour d’affirmer que ce type d’application existe. De
toute façon, ce serait couvert par le secret et nous n’en saurions rien.

— Justement, Professeur, on vous a beaucoup vu et entendu au
printemps à propos de cette affaire. Il semble que vous ne soyez pas
suivi comme vous l’espériez. Pouvez-vous nous en dire plus sur
votre démarche?

— J’ai jugé indispensable que mes concitoyens sachent ce qui se
trame. Mais pour une grande majorité, il s’agit d’un domaine inconnu
, bien que les conséquences nous concernent tous. C’est bien le
problème. Certains de mes collègues me contredisent, soit parce qu’ils
ne croient pas à mon histoire, soit qu’ils ont un avantage personnel à le
faire et le spectateur lambda ne s’y retrouve plus.

— Continuez! Il faut aller jusqu’au bout! Ces salauds, il faut les
confondre!

En juin, Alain ne fut plus sollicité par les médias. Par contre, les
radios passèrent des interviews de scientifiques ou de députés qui, les
uns après les autres, démolissaient ses accusations par des arguments
techniques contradictoires ou par des analyses politiques destinées à
rassurer la population.

Son temps devenu libre lui permit de préparer sa première
conférence à Toulouse qui était prévue avant le terme de l’année
universitaire. Les autres n’auraient lieu qu’à la rentrée pour des
questions de planning.

***


L’amphi Guy Lazorthes^6 , était plein à craquer. Même des étudiants
de l’ENVT (École nationale de vétérinaires de Toulouse), voisine du
CHU de Purpan étaient venus.

Joubert fit un exposé d’une heure sur les dernières avancées en
bio-nano-technologie, ce qui lui permit de développer les raisons du
scandale que son « alerte » avait déclenché.

Dès qu’il eut terminé, une forêt de mains levées montra tout
l’intérêt de l’assistance et le feu des questions commença.

— Professeur, vous avez décrit des nanorobots soignants introduits
dans l’organisme qui libèrent des médicaments dans l’organe cible,

6 Neurochirurgien fondateur de la faculté de médecine de Rangueil à Toulouse, décédé en
2014 à l’âge de 103 ans
Free download pdf