Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

1 2 3 4 5 6 7 8 9


10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33


1 2 3 4 5 6 7 8 9

10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33

avec les chauffeurs mais, par politesse, il ne pouvait pas rester
indifférent.
Il connut ainsi l’histoire de ce Roumain arrivé en France par amour.
Ingénieur en mécanique, il avait rencontré une Française en visite dans
son pays. Ils s’étaient mariés et, après quelque temps, avaient décidé de
venir à Toulouse, ville dont sa jeune épouse était originaire.
Malheureusement, il lui avait été impossible d’y trouver du travail
dans ses compétences. Par la suite, le couple s’était mal entendu et
s’était séparé. Se retrouvant seul, il avait réussi à entrer dans le métier
de taxi grâce à des amis. Il était nostalgique des temps heureux mais
il restait optimiste et n’était pas aigri. Il prenait les choses comme
elles venaient.
Un porte-clés pendait au rétroviseur et se balançait au gré des
cahots du véhicule. C’était une petite icône. Le regard de Joubert
était attiré par ses mouvements incessants.
Tout d’un coup, profitant de l’arrêt à un feu rouge, l’ingénieur-taxi
prit le porte-clés, le tendit à Joubert :
— Prenez Monsieur! Elle vous protégera!
— Merci, mais je ne peux pas,
— Si! Si! Prenez! Elle protège ceux qui la regardent! Prenez!

Joubert examina l’icône dans le creux de sa main. Sur un côté était
le dessin doré sur fond noir de la Vierge Marie joignant les mains et
sur l’autre un texte de la même couleur. L’homme ajouta :
— C’est une prière que l’on fait chez-nous. Gardez-la, Monsieur.
Je ne sais pas pourquoi, mais je sais qu’elle vous aidera.

Joubert ne pouvait pas refuser, et au fond, il ressentait ça comme
un signe qui venait contrer son esprit rationnel. Il mit l’objet dans son
portefeuille.
— Merci!
Quelques minutes plus tard, ils arrivaient à destination. Il régla la
course et prit congé.

Les pouvoirs publics, de leur côté, ont intérêt à étouffer le scandale.
Ils s’abritent derrière la raison d’État pour que rien ne sorte. Vous
savez également qu’ils ont un contrôle quasi total des médias. Les
publications et les sites internet hébergés hors Europe leur échappent
mais leur impact est réduit.
Sur le plan juridique, seuls les magistrats instructeurs, sur demande
de la commission d’enquête parlementaire, ont le droit de demander
la communication de documents couverts par le secret-défense et la
commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN)
n’est pas obligée de répondre par l’affirmative.
Pour ce qui me concerne je ne dispose d’aucun document officiel
me permettant d’apporter la preuve formelle de ce que j’avance et
si j’en avais, je tomberais sous le coup de la loi avant même de les
divulguer, rien que par le fait de les posséder. Je n’ai eu aucun rôle dans
la divulgation des mails interministériels par le site « Transparence »
dont je ne connais pas les sources.
Tout ce que je peux faire, c’est continuer mes conférences pour
sensibiliser un maximum de gens. Allez sur mon blog. J’ai écrit
l’adresse internet au tableau. Si vous avez compris la gravité des
événements, aidez-moi sur vos réseaux sociaux. Je vous remercie de
votre attention.

Par ces mots, Alain clot la réunion. Il était réconforté par
l’accueil de son auditoire. Ça lui redonnait de l’espoir.

Pour revenir à l’hôtel, près de l’aéroport, il prit un taxi. Il tomba
sur une Renault sans âge, échappée par miracle au contrôle technique
et dont les sièges sentaient l’humidité, le tabac et la sueur.
« Heureusement que la course n’est pas longue » pensa-t-il en
s’asseyant.
Le conducteur, un homme de la quarantaine, très maigre, parlait
avec un fort accent. Volubile, il avait manifestement envie de
discuter avec son client. Alain, pour sa part, n’était jamais bavard
Free download pdf