Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

1 2 3 4 5 6 7 8 9


10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33


1 2 3 4 5 6 7 8 9

10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33

Pour eux 130 ans de vie et pour la « populace » qui n’a déjà plus son
mot à dire : Ah! 65 ans! Désolé, c’est terminé! C’est ce monde que
toi et moi dénonçons en criant dans le désert!
— Désert où nous rencontrons tout de même des gens conscients.
Quand voit-on Lucas? Il viendra à la réunion de ton comité de soutien?
— Vendredi 8 décembre à 20 heures, il m’a dit qu’il serait là.
— Seulement? C’est dans un mois!
— Il a fallu concilier les plannings de tour le monde!
— Bien! Je viendrai avec toi. On peut maintenant laisser Cédric
seul quelques heures. Il sait se préparer quelques repas simples. Il a
son mobile pour m’appeler si besoin.
— Tu sais que lundi prochain, je suis entendu par la commission
d’enquête parlementaire.
— Comment je l’aurais oublié !!
— C’est notre dernière chance de nous faire entendre, si la
commission ne donne pas suite, c’est fichu !!
— Il faut y croire! Viens, allons-nous reposer.

La voiture roulait sur une chaussée de plus en plus irrégulière.
Par moment le bas de caisse cognait le sol, Alain dut ralentir. Les
vacances se terminaient, les deux enfants assis derrière devaient
rentrer en classe le lendemain. Sa femme, à côté de lui, avait du mal
à cacher son appréhension car la route devenait difficile.

Ils arrivaient à un estuaire. Ils avaient prévu de prendre le bac
pour traverser et rentrer chez eux. Pour descendre à la gare maritime,
la rampe d’accès, assez large au début, se courbait ensuite en virage
serré, très incliné, quasi vertical. Alain pensa « on ne va jamais tenir
là-dessus » et il accéléra pour profiter de la vitesse.
Presque instantanément, ils se retrouvèrent sur une minuscule
corniche à flanc de mur, à quelques mètres du bateau, sans savoir
comment descendre du véhicule.

Nous avons des comportements grégaires et des réactions
instinctives de survie par l’agressivité. Nos artistes cultivent la
laideur. Nos danses sont des convulsions compulsives déstructurées
sur des rythmiques répétitives, nos « chanteurs » bavent leurs
obscénités incantatoires sur des foules assommées de décibels au
rythme des percussions qui éclatent les tympans.

Rupture dramatique et définitive avec le destin transcendantal
de l’être humain qui vénère la bestialité et la puissance par l’argent
plutôt que la pensée autocritique élévatrice.

Dans ces conditions, l’intelligence artificielle, qui ne sera jamais
qu’une pâle imitation de l’esprit humain, a toutes les chances,
hélas, de s’imposer dans les prochaines années comme la référence
pour une humanité « unifourmitisée ».

Il referma son cahier, prit son imper et sortit. À son arrivée,
Suzanne l’attendait en regardant les nouvelles sur des sites Internet
alternatifs hébergés hors EUE. Cédric avait dîné tôt et dormait déjà.

— Tu as vu ça? Ce banquier, Gruksman, 95 ans, il en parait
60! Il est toujours en activité comme codirecteur! Tu crois pas que
notre copain Fertal lui aurait fait une petite cure de son « élixir de
jouvence »?

— C’est fort possible! Tu sais bien que nous avons ouvert la
boîte de Pandore!

— Regarde! Je suis sur le site du « Scrutateur », il y a tout un
article sur un réseau d’oligarques qui suivraient des programmes
d’injections régulières pour « potentialiser leur énergie ».
— On y est! Pour l’instant, ils restent encore discrets mais
bientôt, ils ne s’en cacheront plus. Ce sera dans l’ordre des choses.
Free download pdf