Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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Ils étaient tous les deux abattus et éreintés. Arrivés chez elle, alors
que Cédric ronflait dans sa chambre, ils se couchèrent rapidement
et s’endormirent, blottis l’un contre l’autre, comme si cela pouvait
les protéger.

En arrivant sur le parvis de Notre-Dame, Alain ne reconnut pas
l’entrée de l’Hôtel-Dieu. La façade était masquée par de longs
échafaudages couverts d’une toile peinte en trompe-l’œil.
À l’intérieur, les massifs de l’Atrium étaient pleins de gravats ainsi
que le magnifique escalier qui montait vers le couloir transversal en
cours de démolition. Il ne restait déjà plus que quelques moignons des
anciennes colonnes. Les deux grandes ailes centrales parallèles dont
les longs couloirs servaient de parloir étaient en cours de rénovation.
Des quantités de matériel médical et technique jonchaient le sol,
posés sans protection le long des murs et exposés à la poussière qui
envahissait les moindres recoins.
De plus en plus inquiet pour son laboratoire, il accéléra le pas.
Lorsqu’il approcha de son département, il constata que tout était
changé. Les vieux murs ancestraux étaient remplacés par des
parois blanches et de grandes fenêtres aux cadres alu modernes.
La disposition des locaux n’était plus la même. Il était perdu! Il ne
retrouvait ni son bureau ni les salles de travail de ses collaborateurs.
Il reconnut un laborantin et l’appela.
— Ah! Vous êtes là patron!
— Que se passe-t-il ici?
— Ah! On a tout changé! C’est plus grand et plus lumineux!
— Mais où est mon bureau? Mon ordinateur? Mes dossiers?
— Je ne sais pas où sont vos affaires, dans ce réaménagement,
Monsieur!

Alain décida d’aller plus loin. Il trouva Sarah dans un secrétariat
neuf qu’il ne connaissait pas.

— Mesdames, messieurs, chers amis. Je vous suis extrêmement
reconnaissant de m’avoir accompagné dans cette bataille et de vous
être engagé avec moi pour lutter contre ce qui sera probablement
la pire intervention humaine contre sa propre nature. Depuis deux
décennies, nous assistons à la mise en place progressive de processus
de contrôle des individus par les diverses techniques de surveillance,
etc. Nous sommes sans doute les « derniers Mohicans » d’une
génération encore libre mais je crains que, comme ces indiens, nous
ne soyons effectivement les derniers. Encore un grand merci.

Il ne pouvait en dire plus. L’émotion lui coupait la parole. Il laissa
Philippe terminer à sa place :

— Encore merci à tous! Nous n’avons pas déterminé la date de la
prochaine réunion mais vous serez tous informé en temps voulu. Sur
ce, je vous souhaite une bonne fin de soirée. Bon retour!

Pendant que la salle se vidait, Philippe revint vers eux :

— Dites-moi, les amoureux, on pourrait aller un soir au resto
pour se détendre un peu!

— Non frérot! Pas ce soir!

— Mercredi 20, ça vous va?

— D’accord

— OK! Claudine viendra! Comme ça, Suzanne ne sera pas seule
avec deux affreux machos. Allez, bonne nuit!

Suzanne conduisait en silence, Alain ne disait rien. Chacun
revoyait ce qu’ils avaient traversé ensembles ces derniers mois.
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