Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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— Madame la juge, professeur! Madame la juge! Je vous ai
convoqué suite à deux plaintes pour harcèlement déposées auprès
du Procureur de la république du Tribunal de grande instance qui,
après examen, m’a transmis le dossier. Ces plaintes ont été déposées
par deux femmes. L’une par Madame Sarah Fitaguen, c’est votre
ancienne secrétaire n’est-ce pas?

— Oui, mais je ne comprends pas!

— L’autre vient d’une certaine Loriane Farrel qui est votre
femme de ménage, d’après ses dires. Ces deux personnes affirment
dans leurs dépositions que, à plusieurs reprises, vous avez profité
de votre statut d’autorité pour vous livrer à des gestes de palpations
non consenties.

Joubert était à la fois totalement surpris, indigné, et sur le point
d’exploser de colère.
— Mais qu’est-ce que ça veut dire?! C’est un tissu de mensonge!

Maître Martineau posa la main sur son bras.

— Calmez-vous professeur calmez-vous! S’adressant à la juge :
Ce sont des faits qui, certes, tombent sous le coup de la loi s’ils sont
avérés exacts, mais dont il faut en apporter les preuves. Pour l’instant
ce ne sont que leur parole contre celle de mon client. Vous savez
aussi bien que moi que le délit d’accusation mensongère existe aussi.

— Oui, maître. Mais les dépositions de ces deux femmes, qui
ne se connaissent pas, sont assez précises. Je vous lis : « Au self
de l’hôpital, à l’heure du déjeuner, il s’arrangeait toujours pour
être derrière moi dans la file d’attente. Il en profitait pour se coller
contre mon dos et me caresser les fesses » ou encore : « Un jour que
je rangeais son armoire, il s’approcha derrière moi et en me serrant

plein d’affaires de ce genre depuis des années et seulement quelques
cas vraiment délictueux donnaient lieu à condamnation. Une grande
majorité de ces enquêtes mettait en lumière des allégations motivées
par l’argent.

Le nouveau palais de justice était un imposant assemblage de
piliers métalliques, de câbles et de verre. Presque tous les couloirs
étaient inondés de lumière par des grandes baies vitrées.

L’architecte Finlandais responsable du projet avait, paraît-il,
voulu créer un bâtiment qui mette en évidence « la transparence
de la justice ». Ce qui était clair pour tout le monde c’était plutôt
l’opacité de certains jugements.

Le bureau du juge d’instruction qui l’avait convoqué se situait au
premier étage. Seul le mur donnant sur la rue était en « dur » mais il
était transpercé par une fenêtre qui en occupait les trois-quarts. Les
trois autres côtés laissaient tout voir de ce qu’il s’y passait, ce qui
entamait sérieusement le principe de confidentialité. De toute façon,
le secret des affaires était bafoué depuis longtemps. Les journalistes
pouvaient aller et venir à leur gré dans le palais, au même titre que
les avocats. Tout ce petit monde se connaissait et s’échangeait les
informations que chacun pensait utile de faire circuler dans son
propre intérêt.

En arrivant avec Maître Martineau il vit que le magistrat était une
femme. Celle-ci les fit asseoir. Elle était petite, brune, ni maigre, ni
grosse mais plutôt bien en chair. Elle était d’un abord courtois.

— Bonjour messieurs, asseyez-vous.

Alain crut poli de répondre « Bonjour madame le juge », il se fit
rabrouer sèchement :
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