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— Alors dit la juge, qu’avez-vous à répondre à ça? C’est assez
évident non?
— C’est un faux grossier! C’est un montage!
— Comment pouvez-vous dire ça? On reconnaît parfaitement
votre visage! éructa la magistrate, très sûre d’elle.
— Tout simplement Madame la juge parce que ce n’est pas moi!
Je ne m’habille jamais comme l’individu qui est sur ces images.
Je n’ai pas et je n’ai jamais porté de blouson comme celui-là!
— On pourrait vous l’avoir prêté ce jour-là!
— Mais, voyons, j’étais toujours en blouse blanche à l’hôpital!
Même quand j’allais au Self!
L’avocat resté silencieux jusque-là intervint :
— Madame la juge, l’argument de vêtement prêté ne tient pas.
Tout le vestiaire du docteur a été photographié et répertorié lors de
la perquisition à son domicile. Il est aisé de vérifier. De plus avec les
moyens techniques dont nous disposons de nos jours, il est très facile
de faire analyser cette séquence par les spécialistes de la gendarmerie
pour savoir si elle a été trafiquée.
La juge se tue un moment et opta pour la solution proposée par
l’avocat. Elle savait que si elle ne faisait pas examiner la vidéo pour
s’assurer de son authenticité, il pouvait faire invalider l’instruction
pour vice de procédure.
— Bien passons maintenant à l’audition de cette plaignante,
madame Fitaguen.
— Tiens bon frérot! On te laissera pas déshonorer par ces
ordures! C’est de la prévarication! Ils ont dû menacer ou soudoyer
ces femmes, c’est certain!
— Probablement, mais en attendant mon sort est entre les mains
de cette juge. Elle peut très bien donner suite à leurs plaintes et me
mettre en examen! Auquel cas je passe en correctionnelle!
— Ça n’ira pas jusque-là, je suis en train de remobiliser tous notre
groupe de soutien. Il y a quand même parmi eux des gens qui ont une
certaine influence. Je te tiens au courant. Mais surtout tu ne craques
pas !! Tu restes calme !! Je t’embrasse!
— Je voudrais t’y voir! À plus.
En dehors de ses amis, les messages sur son blog et les réseaux
sociaux était du genre grossier : « Non seulement tu t’es foutu de notre
gu... le avec ton histoire de poison à la c... mais en plus tu lutines ta
bonne et tes secrétaires! Vieil obsédé! »
Heureusement, les fêtes de fin décembre étaient très proches et
les gens pensaient plutôt à préparer les festivités et leurs vacances.
Après quelques jours de « ramdam » les médias se calmèrent... En
attendant la suite du feuilleton pour le proche début d’année suivante.
La deuxième audience eut lieu mi-Janvier. Le greffier qui assistait
la juge avait installé un ordinateur portable pour visionner les
enregistrements vidéo.
D’abord la séquence du restaurant de l’hôpital. La définition
en noir et blanc n’était pas de très bonne qualité. On y voyait Le
Professeur Joubert dans la file d’attente. La secrétaire Sarah était
juste devant lui. Incontestablement, il la serrait passablement, on
voyait bien où il mettait ses mains et qu’elle n’appréciait pas.