Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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— Ah bon! Et pourquoi mentirait-elle?

— Je n’en sais rien mais ce que je sais c’est qu’elle ment parce que
nous ne mangions jamais à la même heure! La coupure du personnel
administratif est entre 12 heures et 13 heures. C’est à ce moment-là
qu’ils vont déjeuner! Le personnel médical va manger plus tard, la
plupart du temps parce qu’il y a des expérimentations en cours à
surveiller. Personnellement, je n’allais jamais au Self avant 13 h 30 et
le plus souvent en compagnie d’un collaborateur pour parler boulot.
Je ne pouvais donc pas m’y trouver en même temps qu’elle. Tout
au plus on aurait pu se croiser quand elle en revenait et que je m’y
rendais. Mes assistants peuvent témoigner.

— Nous vérifierons. Mais ça ne m’explique pas pourquoi elle
mentirait... Passons à l’autre témoignage, celui de madame Loriane
Farrel, votre femme de ménage.

Le greffier ralluma l’écran. La jeune Loriane, assise sur ce même
fauteuil où était son employeur paraissait décontractée, les jambes
croisées dégageant ses cuisses, une chemisette échancrée. Elle parlait
avec détermination.

— Pourquoi avez-vous porté plainte madame?

— Ben! Parce que ce vieux salaud me tripotait à la moindre
occasion, pardi!

— Vous pouvez préciser?

— Oh ben, comme je vous l’ai écrit, le coup du placard! Et puis
il y a aussi le coup de l’aspirateur! Chaque fois que je me penchais
pour l’ouvrir et changer le filtre, il en profitait pour venir me masser
le derrière!

À l’écran on voyait Sarah confirmer ses déclarations à la juge.
Alain la trouva pâle et amaigrie, il ne l’avait jamais vu comme cela.
Sa voix tremblait :

— Comme je vous le disais votre honneur...

— Madame la juge, s’il vous plaît! Nous ne sommes pas aux
USA ici!

— Pardon, madame la juge. Donc j’aimais beaucoup le professeur,
tout le monde l’aimait bien notre patron, mais quand j’allais déjeuner,
s’il était derrière moi dans la file d’attente, il en profitait pour me
pousser discrètement dans le dos et je sentais... comment dire? La
manifestation de ses émotions! Si vous voyez ce que je veux dire!

— Je vois!

— Ça me mettait mal à l’aise !! Du coup je me dépêchais de
choisir mon plat pour me dégager!
Quand c’était son tour de s’asseoir, il choisissait toujours une
table d’où il pouvait me voir et il me regardait pendant tout le repas.
Au bureau de mon secrétariat, pareil! il trouvait des occasions de
venir me parler et sous prétexte de regarder avec moi mon écran, il
passait dans mon dos et tout en corrigeant mes textes, il me caressait
la nuque. J’étais tétanisée. Voilà! Madame le juge!

— Madame la juge, s’il vous plaît!

— Pardon madame la juge.

— Voici un témoignage qui me semble édifiant!

— Elle ment!
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