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33bourdons, plus de merles ni de pies ni de pigeons. Si! Il y avait les
buses qui planaient en rond, hautes dans le ciel. C’était triste!
Il revint voir le petit mécano pour lui expliquer mais celui-ci fut
formel :
— Je veux bien lui demander de faire moins de bruit mais il va
peut-être se vexer et ronronner sans avancer. C’est délicat ces petites
mécaniques! Et puis, tu vas encore être la risée de tes camarades!
— Ça m’est égal, je veux qu’il avance mais sans faire de bruit!
Au bout d’une heure de travail, le diagnostic tomba :
— Y a rien à faire, c’est « ronron » à la vitesse de l’escargot ou
« vibrato » suraigu à la vitesse de la lumière!
— Alors! Dis-lui que je veux passer dans l’autre espace-temps
où tout est en instantanés simultanés, où je peux tout voir et tout
entendre ensemble : Ce qui était juste avant, ce qui est présent et ce
qui va être juste après!
Encore un moment :
— C’est possible mais c’est dangereux! Il faut aller très, très, très
vite! Il n’est pas certain de pouvoir te ramener synchrone avec nous.
— Ça fait rien! Règle-le comme ça!Cette fois-ci, Alain s’était assis sur l’engin avant de démarrer.
Bien lui en prit, car à peine le moteur en marche, le cyclo partit
tellement vite qu’il disparut immédiatement avec son passager en un
« Pschuiiiit » quasi imperceptible.Autour de lui s’étendaient des collines fleuries, son cyclo posé à
côté sur le sol dégageait une légère fumée. Il sentait un peu le chaud!En regardant tout autour il pouvait voir un mulot qui était passé
deux minutes avant et le chat en train de le chasser, et, en même
temps le croquer. Plus loin il voyait le même chat fuir à grands
coups de pattes pour éviter l’attaque de la buse! Ouf, il va réussir à
s’échapper... Ou il s’est déjà échappé?!allèrent se coucher. Elle resta seule un moment à contempler la voûte
céleste, immense drap noir criblé des lucioles d’autres univers.***
Les copains se moquaient de lui. Il n’avait qu’une petite moto
avec de petites roues, de petits pneus et un petit moteur alors qu’eux
avaient des engins puissants et rapides. C’était vrai qu’il avait du
mal à les suivre. Ça l’ennuyait.Un jour, sur les conseils d’un petit mécano, il trafiqua son petit
moteur. Au début, ils eurent du mal à le faire démarrer. Il fonctionnait,
mais doucement. En quelque sorte, il ronronnait! Mais ce n’était
pas ce qu’on lui demandait! Et puis, d’un seul coup, pendant que
le petit mécano le « bidouillait » encore, il se mit tourner à toute
vitesse avec un mugissement strident. Il était comme un bébé qui
prend sa respiration et se met à crier de toutes ses forces. Il libérait
tant d’énergie qu’Alain eut le plus grand mal à sauter sur son cyclo
en train de partir tout seul à une vitesse folle.
Le petit mécano avait ajouté un petit ventilateur derrière la
selle, qui poussait fort. Ça allait tellement vite qu’il volait à dix
centimètres du sol. Ses amis furent très étonnés de le voir arriver
ainsi. Depuis ce moment, il fut respecté par le groupe et à chaque
sortie, la pétarade de leurs engins était couverte par le bruit aigu
et perçant du petit cyclo.
Alain aimait bien aller avec ses copains mais il préférait se
balader seul sur les petites routes de campagne. Le problème, c’est
qu’il passait tellement vite qu’il n’avait pas le temps de regarder les
champs. D’ailleurs le bruit de son cyclo faisait fuir tous les animaux.
Les chiens et les chats partaient en courant, les moutons aussi. Il
devait émettre des ultrasons qui leurs faisait mal aux oreilles!
Quand il s’arrêtait pour se promener, il n’y avait plus rien. Plus
de coccinelles, plus de papillons, plus d’abeilles, ni de guêpes ni de