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33— Je n’ai aucune confiance en ce militaire, faites ce que je vous
dis et que cela reste entre nous!
— Bien monsieur!Suzanne n’avait jamais vu son patron aussi soupçonneux. Elle
revint à son bureau l’esprit plein de questions. « À quoi les biologistes
militaires s’intéressent-il vraiment? »Elle passa son après-midi à faire les modifications demandées
par Alain, non sans provoquer la curiosité de son plus proche
collaborateur, Hervé :
— Tu as changé le code d’accès?
— Ordre du patron! Pour consulter ces documents, il faut passer
par son autorisation!
— Bonjour l’ambiance!Suzanne ne répondit pas. Il était presque 18 heures. Tout en
éteignant sa tablette, elle la mit dans son porte-documents avec
quelques feuillets et partit à pas rapides.— Bon week-end, Hervé! À lundi!
— À lundi!et je me demande vers quelles applications ils s’orientent en ce qui
concerne la vie cellulaire.
— Que voulez-vous dire?
— Leurs travaux sur la résistance de l’organisme aux stress
biologiques sont déjà connus. Je pense qu’ils étudient autre chose.
— Pourquoi dites-vous ça?
— Les médecins des armées ont une bonne expertise en matière
de survie en conditions hostiles.
— Et alors?
— Ils sont habitués à s’occuper d’une population jeune, en bonne
santé dont ils cherchent sans cesse à améliorer les performances et
l’endurance. Hors d’après ce que le colonel m’a laissé entendre, ils
s’intéressent au processus de vieillissement de la cellule.— Pourquoi s’intéresseraient-ils au vieillissement? C’est curieux!— Oui! Il m’a paru peu intéressé par les Nanoshells qui détruisent
la cellule cancéreuse par la chaleur. Par contre, les Nano-vecteurs
furtifs qui ne sont pas reconnus par l’organisme comme corps
étranger et échappent au système immunitaire, attirent beaucoup son
attention. Je préférerais que vous lui en disiez le moins possible sur
les nouvelles Nano-capsules que nous mettons au point.
— Cela ne va pas être facile, monsieur, je ne peux pas l’empêcher
d’avoir accès à mes comptes rendus.
— C’est pourquoi je vous demande de faire une entorse à nos
règles de sécurité : Vous emmenez chez vous les dossiers papier
les plus « sensibles ». Vous changez le code d’accès aux fichiers
informatiques du réseau et sur votre portable personnel. Ce code sera
connu seulement de nous deux.
— C’est vous qui me demandez ça? Vous qui exigez depuis des
années de ne pas emmener de travail chez nous pour que rien ne sorte
d’ici! Et comment expliquer à mes collègues les changements de
mots de passe?