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33de pattes sur le bord. À force de vouloir se cacher dans un espace
aussi étroit !! En fait, c’était pratique pour le fixer au mur. Ainsi il
avait son compagnon quand et là où il le voulait. Cependant Alain
ressentait une certaine déception, ce n’était pas tout à fait comme
avant!Ce sentiment persista encore après son réveil. Un coup d’œil vers
la fenêtre du salon lui confirma ce que racontait avec emphase la
météo télévisée de ce 6 février 2050 : Il neigeait sur Paris. Le baratin
inépuisable du chroniqueur pouvait se comprendre : il n’avait pas
neigé sur la capitale depuis sept ans!
En regardant son écran, la date inscrite en bandeau lui rappela
que ce dimanche était jour d’élection.
« Heureusement qu’il n’est plus nécessaire de se déplacer au
bureau de vote » pensa-t-il. Le vote s’effectuait sur un site sécurisé
d’internet, depuis chez soi, avec le numéro d’identification Sécurité
sociale et un code personnalisé fourni par la préfecture de police du
domicile.La réforme constitutionnelle de 2030 avait instauré une gouver-
nance professionnelle qui avait autorité sur le politique. Ainsi l’oli-
garchie financière avait main mise sur le pouvoir : Limitations dras-
tiques du droit de grève, refonte du droit du travail. Vote obligatoire.Depuis, on votait tous les deux ans pour renouveler la moitié de la
chambre des députés. C’étaient tous des gens formés par la fameuse
ENAG (école nationale d’administration gouvernementale).
Les parlementaires étaient groupés en fonction de projets qu’ils
devaient promouvoir. Ces programmes étaient établis par les bureaux
d’étude européens spécialisés, lesquels étaient l’objet de toutes les
attentions de la part des lobbies, industriels et financiers. Pour chaque
session, il y avait entre 4 et 6 programmes principaux sur lesquels
devaient se prononcer les députés.CHRISTINE
Après la coupure estivale, la rentrée avait été consacrée à
coordonner les équipes de chercheurs, non sans mal. Tous les
projets avaient été reconsidérés pour être compatibles avec ceux des
collègues de Clamart. À partir de novembre, le travail s’était installé
dans une ambiance courtoise mais non sans une certaine défiance.
Les congés de fin d’année avaient été accueillis avec soulagement.Rue de Trévise, Alain avait passé une nuit lourde. Il avait regardé
un Gabin des années 1960, mais pas jusqu’à la fi n, l’effet soporifique
de l’écran holographique avait été le plus fort. À peine couché, son
cerveau avait repris sa liberté de penser autrement.Son gras chat gris était malade, il n’avait pas supporté le
voyage de retour des vacances. Il s’était tellement rétréci qu’il
tenait maintenant dans le creux de la main comme s’il allait fondre,
il n’avait plus de couleur, sa tête et ses pattes devenaient à peine
visibles! Alain décida finalement de le déposer dans le fond d’une
cage à oiseaux, enveloppé d’une couverture en espérant que la
chaleur le réanimerait. Au bout d’une heure, il vit la couverture
bouger, il la souleva et vit que son petit animal avait repris de la
vigueur et des couleurs mais il avait l’aspect d’un chaton. Il voulut
l’attraper, celui-ci sauta hors de la cage et se blottit derrière un
buffet. Après bien des contorsions, ce qu’il parvint à saisir n’était
plus qu’une sorte de gadget au poil très doux en forme de disque
de la taille d’un CD avec une face autocollante et deux moignons