Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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évolutions de ce siècle, rassemblés par leur rejet commun des médias
audio visuels et de la presse grand public.
Le mouvement était né d’un petit nombre qui s’était d’abord
retrouvé par affinités amicales ou professionnelles. Déclarée sous le
nom d’association « Notre France », ce n’était ni un Think-Tank ni
un parti politique officiel ; Cela n’avait rien à voir avec une secte ou
un de ces grands clubs services internationaux nés aux États-Unis au
début du XXe siècle.
Ils se réunissaient régulièrement pour partager leurs points de vue
sur l’évolution de la société et sur les événements géopolitiques.
D’autres groupes existaient sur Paris et dans toutes les grandes
métropoles de province.
Pour transmettre les travaux de ces rencontres, un bulletin imprimé
existait au début mais le nombre de participants augmentant, les
coûts de l’impression et de la diffusion étaient devenus prohibitifs.
Sur Internet, l’utilisation de connexions VPN cryptées pour se
protéger était illusoire. Les documents étaient échangés par ceux qui
voyageaient pour raisons professionnelles ou privées.
Le thème de ce soir était l’éventuelle entrée dans les États-Unis
d’Europe (United States of Europe) de la Biélorussie. Mais Alain y
prêta peu d’attention. Il savait depuis longtemps que ces discussions
n’avaient malheureusement aucun impact sur le cours des choses.
Seul le plaisir de retrouver des personnes de milieux différents dont
il partageait les analyses le poussait à continuer d’y assister.

Pendant les débats, il se rapprocha de Dominique. Alain avait
confiance en lui, c’était un homme droit. Il chuchota :

— Tu vas bien?
— Oui, mais en ce moment c’est plutôt calme
— Les affaires?
— Oui, la construction individuelle, les rénovations
d’appartement, tout dépend des prêts. Les banques exigent des

hauteur. Alain tapa ses semelles sur le palier pour en détacher la neige
et entreprit de gravir le sombre escalier en bois. Les marches étaient
inégales et craquaient à chaque pas. Arrivé au dernier, il pénétra dans
un appartement spacieux mais au plafond assez bas.

L’hôte qui l’accueillit lui posa les questions habituelles : Pas
de téléphone mobile sur soi, pas de tablettes ou d’autre appareil
connecté? Ces précautions étaient censées limiter la surveillance.
Bien qu’ils ne fassent pas de politique au sens d’un engagement
direct dans les affaires publiques, ils n’en étaient pas moins
discrètement observés par les autorités qui les considéraient comme
potentiellement subversifs.

En entrant, il remarqua que le plancher penchait légèrement vers
les fenêtres donnant sur la rue, il en ressentit une étrange impression
d’instabilité, comme d’ébriété sans avoir bu. Il y avait là une trentaine
de personnes autour d’un buffet debout.
Alain s’approcha et prit le verre que lui tendait Dominique, un
ami architecte qu’il connaissait depuis longtemps. C’était un fils
d’officier, il avait reçu une éducation stricte dont il gardait une
certaine rigueur de jugements. Il avait un frère médecin généraliste
par qui Alain et lui s’étaient connus.
Comme tous les présents, ils avaient été prévenus par une
enveloppe déposée dans leur boîte aux lettres qui indiquait le lieu et
l’heure de la réunion.
Alain ne les connaissait pas tous. Il reconnaissait les visages de
la plupart, déjà rencontrés précédemment, mais contrairement à son
ami Philippe qui n’avait pas son pareil pour se souvenir en une soirée
des noms et des activités de chacun, lui n’avait pas cette capacité,
probablement parce qu’au fond il trouvait cela secondaire.
Il y avait des hommes et femmes de tous âges, de secteurs très
divers : Intellectuels, journalistes, employés, ouvriers, artisans,
juristes, étudiants, et même un député. Tout en désespérance des
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