Dossier Apoptose

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pendant trois minutes, parler du sujet de son choix. Dominique prit la

parole pour faire le point sur l’immobilier à Paris, une juriste expliqua

les conséquences de la dernière directive européenne sur les OGM.

Alain demanda à s’exprimer et fut très court :

— Je voudrais simplement vous proposer pour l’une de

nos prochaines rencontres un sujet de réflexion : Qu’elle est la

responsabilité du scientifique dans les applications résultant de

ses recherches? Doit-il publier ses résultats sans considération

des conséquences potentielles ou au contraire faire de la rétention

d’information selon sa perception personnelle et sa conscience?

J’aimerais avoir vos avis. Cette question devient cruciale, vue la

portée grandissante des avancées récentes.

L’assemblée applaudit la proposition et se dirigea résolue vers le

buffet préparé dans une pièce attenante.

garanties maintenant inaccessibles aux classes moyennes. C’était

le gros de ma clientèle, elle a fondu comme neige au soleil. Les

gros groupes du BTP ramassent tous les appels d’offres grâce à

un lobbying très efficace auprès des décideurs. Finalement, il ne

reste que quelques fortunés en mesure de s’offrir des caprices

outrageusement luxueux mais ils font souvent appel à des collègues

anglo-saxons ou asiatiques. C’est très parisien. Heureusement que

j’ai les expertises au tribunal pour vivre.

Alain resta silencieux, Dominique continua

— Et toi? Tu as l’air préoccupé. D’habitude tu es plus souriant.

— J’ai quelques problèmes au labo. Tu sais, mener une équipe de

gens très « pointus », c’est pas toujours facile.

Ils cessèrent de parler entre eux car le niveau sonore était monté et

il devenait impossible de s’entendre sans parler fort. De toute façon,

Alain préférait rester discret et ne pas en dire davantage.

Par les fenêtres entre-ouvertes pour dissiper la chaleur ambiante

on entendait le bruit des engins de déneigement qui nettoyaient la rue

en contrebas.

Les débats étaient vifs. Il y avait ceux qui étaient catégoriquement

opposés à l’arrivée de la Biélorussie dans les États-Unis d’Europe,

considérant que cette nouvelle intégration était une atteinte de plus à

l’entité Russe et une nouvelle erreur historique vis-à-vis de Moscou,

et ceux qui étaient favorables à un accord de coopération dans les

domaines culturels et éducatifs.

Mais il y avait un consensus contre l’admission en tant que

nouveau membre à part entière comme y poussaient les USA.

Puis, avant la fin de la soirée, comme d’habitude, il y eut le « trois

minutes ». Pour clôturer les discussions, chaque participant pouvait,