Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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Les deux hommes s’appréciaient. Il n’était pas besoin d’en dire
davantage. La sobriété des paroles n’est pas toujours pauvreté des
pensées.
Alain resta un moment assis. Le bruit des conversations avait
presque complètement disparu pendant que la salle se vidait. « Journée
mal commencée, et elle continue mal » pensa-t-il en retournant à son
bureau. Il passa l’après-midi à fouiller les dossiers que Suzanne lui
avait laissés. Son attention fut attirée par les nombreuses recherches
de Fertal sur la dilution dans l’eau de certains vecteurs biochimiques.
Si c’était cela le moyen d’introduire les nano-vecteurs actifs sur le
métabolisme cellulaire? Absorption directe et rapide par les intestins,
« aliment » universel, conditionnement et conservation faciles.
L’heure avançait et le service se vidait de son personnel. Il restait
souvent très tard dans son bureau. Personne ne l’attendait chez lui.
Vers 23 heures, la fatigue se fit sentir et il se résolut à rentrer. Les
couloirs de l’hôpital, faiblement éclairés par des lampes anémiques,
étaient déserts. À quelques mètres de la sortie, le porche ouvert sur la
place exhalait les odeurs de la ville trépidante.

***


Dans la pénombre de la soirée, on apercevait la bande claire
de la plage par la fenêtre de la chambre. Alain était au lit, couché
sur Félicia qui s’offrait à lui. Elle écarta ses grandes jambes et
l’accueillit en fermant les yeux. Alain ne se pressait pas et dosait son
rythme au fur et à mesure de la montée de son désir et de celui de
sa compagne. Au bout d’un moment elle couvrit son visage avec ses
avants bras repliés sur sa tête en respirant de plus en plus fort.
Brusquement, alors qu’ils étaient proches de l’apogée, elle ouvrit
brusquement ses mains et les yeux grands ouverts fixés sur Alain avec
un visage moqueur qui n’était en rien transformé par la jouissance,
elle éclata d’un rire narquois, presque sarcastique :

— Oui. Dans un centre de recherche financé par l’état dont le
directeur reçoit ses directives du ministère! Vous voulez qu’ils nous
coupent les crédits?

Hervé ne dit plus rien. Il termina son dessert et après avoir déposé
son plateau, revint avec un café.
— Vous en voulez un?
— Avec plaisir!
— Avec ou sans sucre?
— Sans, s’il vous plaît.
— Un nouvel aller et retour à la machine et il déposa la tasse
devant Joubert.
— Merci
Alain sentait qu’Hervé avait autre chose sur le cœur. Il n’eut pas
à attendre longtemps.

— Monsieur, j’ai été contacté par un groupe suisse. Ils me
proposent un poste dans l’équipe de Schuller, à Lausanne. Je dois
donner ma réponse à la fi n du mois. J’hésite encore.

— Tout dépend de la rémunération et des moyens mis à votre
disposition. Vous êtes jeune. Vos deux enfants ont moins de 10 ans,
ils peuvent s’adapter facilement à une nouvelle école, d’autant plus
que c’est en Suisse francophone. C’est peut-être une opportunité.
Si vous allez dans le privé, je vous regretterai. Je préférerais que
vous restiez avec nous mais si vous décidez néanmoins de partir,
je comprendrai.

Hervé se leva :
— Je vous remercie Monsieur
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