Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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BERTRAND


Le directeur Bertrand avait enlevé son veston et sa cravate.
Les jours chauds s’annonçaient déjà. Il attendait Joubert qui avait
demandé à le rencontrer.
Cela faisait presque un an qu’il avait imposé le rapprochement
avec l’équipe de l’hôpital des armées. Pour l’instant, ils n’avaient
encore rien publié en commun. Il savait que les deux biologistes ne se
passaient les infos qu’au compte-gouttes. Juste l’indispensable pour
entretenir un climat faussement courtois avec le souci permanent de
contrôler les échanges.
Cela entretenait un climat délétère parmi les collaborateurs et
Bertrand n’appréciait pas.
Bien que le planning des expérimentations soit respecté, la
productivité en termes de brevets n’était pas au rendez-vous.
C’était un point important, car les autorités ministérielles ne
délivraient les crédits qu’en fonction des retombées pour les industries
pharmaceutiques, chimiques ou alimentaires.
Tous les pays se livraient à une guerre des brevets. Pas de brevets,
pas de subventions. C’était son quotidien à Bertrand! Il fallait bien
faire avec!
Malheureusement, ses craintes se concrétisaient : La synergie des
deux unités ne fonctionnait pas, du moins, pas bien! Il comptait sur
Joubert pour y voir plus clair.
Celui-ci frappa à sa porte à 11 heures précise comme convenu.
Alain mettait un point d’honneur à être ponctuel. C’était un petit
challenge personnel car, jeune, il était toujours en retard et depuis

— Alors! Quand est-ce que tu me dis « Cette fois j’arrive! »?

— Surpris, il sentit le spasme imminent disparaître en un
instant. Le temps n’existait plus, il se trouvait tout à coup en état de
sidération...

Alain, sorti de son rêve, se retrouvait seul dans sa chambre
parisienne, non sans quelques sensations encore agréables dans le
bas-ventre.

Demi assis, il revint à son environnement habituel. Il y revoyait
Félicia comme si c’était hier. Mais ce n’était pas elle dans cette vision.
Le visage était différent, l’expression étrange. Ce rire résonnait encore
dans son esprit. C’était un appel qui n’avait rien à voir avec le plaisir.
Il ressentait autre chose et soudain il eut l’impression d’avoir aperçu
la mort. Cette belle femme dont son corps gardait le souvenir, c’était
un masque. Il était troublé, d’abord par l’évocation de son ex dont
il ne pensait pas être encore « imprégné » et par cette interprétation
macabre.
Son malaise se dissipa peu à peu. En dépit de son subconscient,
il savait qu’avec Félicia c’était fini, sans regrets, et pour le reste il
n’était pas pressé.

Ce « dérapage involontaire » en arrière aurait dû le mettre en forme
mais son épilogue lugubre et la pensée de la journée qui l’attendait le
mirent plutôt de sombre humeur.
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