Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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LES OBSTACLES


Le rendez-vous au ministère des affaires sociales était à 11h.
La matinée de ce lundi 6 juin était orageuse et l’atmosphère aussi
lourde que l’état d’esprit d’Alain.
Bertrand l’attendait sur les marches du 14 rue Duquesne, un grand
bâtiment moderne sans caractère :

— Bonjour Joubert, On y va?
— Bonjour Monsieur. On y va.

Première déception : Le ministre des affaires sociales ne pouvait
pas les recevoir. Ils furent reçus par son premier secrétaire.
Celui-ci, confortablement assis derrière un grand bureau de style
Empire, écouta poliment les explications d’Alain qui lui présenta son
rapport. Puis, il parcourut le document d’un air faussement attentif et
resta quelques instants silencieux réfléchissant à sa réponse :
— Je ne suis pas au courant des recherches en cours dans l’unité
de PERCY. Cela dépend du ministère des armées. De toute façon, si
vous voulez que nous fassions une requête auprès de l’état-major,
il faudra nous apporter un dossier plus consistant. Vous n’avez
là qu’un descriptif succin. Je ne vois pas en quoi travailler sur
l’amélioration des performances de nos soldats justifierait d’aller
devant le comité d’éthique.

— Ouais! peut-être! Philippe commençait à être passablement
éméché.

Pour terminer ce dîner en apothéose ils prirent tous les trois le
même dessert, une crêpe Grand Marnier avec glace vanille Chantilly.

À la sortie du restaurant, l’air frais les nettoya vite de la moiteur de
la salle. La nuit était tombée. Quelques promeneurs flânaient sur les
bords de la rivière, leurs ombres tournaient autour d’eux au passage
sous les réverbères qui éclairaient timidement le port.

Philippe avait du mal à marcher droit. Devant eux se promenaient
deux jeunes femmes, l’une en jupe longue avec des talons, l’autre
habillée plus sport.

Il se pencha vers son ami :
— Regarde! Il suffit de voir une femme marcher pour comprendre
si elle porte son cul ou sa tête. Ce sont celles qui portent les deux à la
fois qui sont les plus dangereuses.

Claudine avait entendu :
— Philippe! S’il te plaît!

Ils riaient bien tous les trois en revenant sur « Gouelan ». Au
moment de monter à bord, elle eut peur pour son mari à l’équilibre
instable.
— Fais attention aux barreaux glissants! Il manquerait plus que
tu tombes!
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