Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

1 2 3 4 5 6 7 8 9


10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33


1 2 3 4 5 6 7 8 9

10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33

***


Comme à chaque fois qu’il venait les voir, Alain repartit plus tard
qu’il ne le souhaitait. Le trafic était dense. Il se sentait somnolent, le
repas de midi lui pesait sur l’estomac et il avait du mal à se concentrer
sur la conduite. Lui qui autrefois adorait faire de la route n’y prenait
plus aucun plaisir. Les automatismes des véhicules modernes
enlevaient, à son goût, l’attrait pour le pilotage que procuraient les
voitures des années de sa jeunesse. Maintenant, il était impossible de
démarrer sans la ceinture, sans une alcoolémie à zéro. Le régulateur
de vitesse couplé aux relais installés sur les chaussées empêchait tout
dépassement de la vitesse autorisée. De plus il y avait beaucoup de
voitures autonomes en circulation et il s’en méfiait comme de la peste.
De nombreux accidents avaient entaché la mise en service de ces
soi-disant merveilles de technologie, dus à des arrêts ou des freinages
intempestifs et même des sorties de route. Quand il en voyait une à
côté de lui sur la file adjacente, il n’était jamais rassuré.
Au terme d’un trajet banal et ennuyeux et il était content d’arriver
chez lui.

Il trouva dans sa boîte aux lettres un mot qu’il reconnut
immédiatement. Cette fois-ci, la réunion avait lieu le dimanche
suivant à 20 heures, rue de la Roquette, à deux pas de la place de la
Bastille.

En s’affalant sur le canapé, il appuya machinalement sur le bouton
« messages » de son vieux téléphone fixe.

Il n’y avait qu’un seul enregistrement. Il reconnut tout de suite la
voie de Suzanne : « Bonjour monsieur, j’ai vainement essayé de vous
joindre sur votre mobile cet après-midi. Je voudrais avoir un entretien
avec vous, c’est assez urgent. Si vous rentrez tard, ne m’appelez pas,
envoyez-moi plutôt un SMS pour ne pas réveiller Cédric ».

Le beau-père avait vu le pot bouger. Il remarqua qu’Andrew
souriait et paraissait paisible.

Le subconscient d’Alain décida alors de le réveiller...

Le soleil était déjà haut et commençait à chauffer la baie vitrée du
salon. Juliette et son mari l’attendaient pour le petit-déjeuner. Sur la
terrasse étaient installés un grand parasol et une table rectangulaire
assez grande pour recevoir huit personnes. Le couple Bessières
aimait bien recevoir leurs nombreux amis. Les couverts étaient mis.

— Bien dormi?

— Parfaitement! Alain avait encore son rêve à l’esprit. Andrew
lui manquait. Peut-être dans une autre vie aurait-il pu l’avoir avec
lui mais le destin en avait décidé autrement. Il fut vite ramené à la
trivialité du présent par les couinements de Brutus réclamant son
biscuit.

— Si tu veux, proposa Jean-Bernard, on peut aller marcher en
bord de mer ce matin?

— Bonne idée, mais j’aimerais rentrer à Paris en début
d’après-midi.

— Comme tu veux, on reviendra déjeuner à la maison, conclut
Juliette.

La baie de somme était encore enrubannée de brume matinale
lorsqu’ils arrivèrent au Crotoy. L’estuaire s’ouvrait au loin sur la
Manche avec des couleurs pastel très douces. Ils restèrent plus d’une
heure sur la longue promenade avant de revenir à Abbeville.
Free download pdf